Un plan militaire diabolique de l’Union soviétique, selon lequel, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’armée soviétique était prête à envahir le Japon?!
Les observateurs de Foreign Policy estiment que les Japonais devraient dire "merci" aux USA pour les deux bombes larguées sur Hiroshima et Nagasaki en 1945, en précisant que ces bombes ont "sauvé" le Japon de l'occupation par l'URSS.
A l'occasion du 70e anniversaire d'Hiroshima, les médias occidentaux, dont Foreign Policy fait partie, sont truffés d'articles, analysant la dimension historique des événements tragiques d'août 1945. Ces derniers expliquent que la véritable menace pour le Japon en 1945 était l'URSS, et en particulier Joseph Staline et sa faim dévorante pour les territoires au-delà de son contrôle. Foreign Policy mentionne même une stratégie militaire de l'Union soviétique, présupposant la défaite du Japon impérial et l'occupation ultérieure de ses territoires terrestres et maritimes.
Si l'on suit cette logique, les Japonais devraient remercier les Américains qui ont largué à point nommé les bombes salvatrices sur Hiroshima et Nagasaki. "Merci" — c'est juste le mot que les Etats-Unis rêvent d'entendre de la part du Japon.
Dans la suite de l'article, l'observateur "dévoile" un plan militaire diabolique de l'Union soviétique, selon lequel, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'armée soviétique était prête à envahir le Japon. Selon l'auteur, les sous-marins soviétiques entouraient Hokkaido, projetant de capturer la péninsule.
Cependant, une telle interprétation des événements de 1945, ne ressemble-t-elle à une difficile tentative de réécriture de l'histoire?
"Ce type de conspirationisme, circulant dans le monde, est un exemple clair et net du révisionnisme historique, qui sert à distraire l'attention publique des bombardements nucléaires des Etats Unis et à cantonner l'intrigue autour de M. Staline, le nouveau souffre-douleur de la Seconde Guerre mondiale, dans le nouvel imaginaire de l'Occident," conclut l'analyste politique Andrez Korybko.
Helga Zepp-LaRouche, fondatrice de l'Institut Schiller à Washington, a indiqué dans une interview pour Sputnik, qu'historiquement, il n'y avait pas de raisons pour un bombardement atomique, car les pourparlers de paix étaient déjà engagés. D'après Mme Zepp-LaRouche, l'argument voulant que le double-bombardement ait été effectué pour sauver des soldats américains ne vaut rien.
"Le bombardement atomique a été entrepris pour créer une atmosphère d'horreur, c'était un geste d'instauration de l'ère d'après-guerre, pour prolonger le gouvernement colonialisme et impérialisme qui n'aurait jamais eu lieu si Franklin Roosevelt avait été vivant", a dit Mme Zepp-LaRouche.
"La réécriture de l'histoire fait partie de la logique d'aujourd'hui. Beaucoup de gens avertissent — les Etats-Unis et l'OTAN se préparent à une guerre contre la Russie et la Chine. La période la plus dangereuse sera août, parce que le Congrès des Etats-Unis part en vacances. Toutes les guerres au XXième siècle ont commencé en août", a ajouté Mme Zepp-LaRouche.
Le 6 août, à Hiroshima, des représentants de 100 pays ont commémoré le 70e anniversaire du bombardement nucléaire contre la population civile du Japon effectué par les troupes américaines et ayant fait 140.000 morts. Ce jour funeste, un bombardier américain B-29, baptisé "Enola Gay", largua une bombe à uranium sur la ville d'Hiroshima, y semant mort et désolation.
D'après un sondage de l'Institut de recherche américain Pew Research Center, la majorité des Américains considèrent les attaques nucléaires sur Hiroshima et Nagasaki comme justifiées.