Les Etats-Unis et leurs alliés veulent à tout prix accuser la Russie.
Un an après le crash de l’avion malaisien abattu dans l’est de l’Ukraine, au dessus d’une zone en proie à des combats entre séparatistes prorusses et forces gouvernementales, il semble que l’arme du crime ait été trouvée.
Des experts chargés d'enquêter sur le crash du MH17 qui a eu lieu en juillet 2014, tuant les 298 personnes à son bord, ont annoncé mardi avoir identifié des éléments appartenant "peut-être" à un missile BUK.
Il s’agirait d'un système de missile sol-air de type BUK, de fabrication russe, selon le parquet néerlandais et le Bureau néerlandais pour la sécurité (OVV) dans un communiqué commun, chargé de cette affaire sachant que les deux tiers des victimes étaient de nationalité hollandaise.
"Ces éléments ont été retrouvés lors d'une mission de rapatriement (des corps et de débris, ndlr) dans l'est de l'Ukraine", a précisé le communiqué.
A l'AFP, qui lui demandait si les éléments avaient été retrouvés sur le site du crash, un porte-parole du parquet a répondu ne pas pouvoir être plus spécifique que "dans l'est de l'Ukraine".
Selon l’AFP, aussi bien la Russie que l’Ukraine possède ce genre de missile.
Production arrêtée depuis 1999
Moscou de son côté pointe du doigt les forces ukrainiennes.
En juin dernier, en se basant sur des photos des débris, le fabricant russe des BUK avait assuré que ce missile avait probablement été utilisé pour abattre le vol MH17.
Même son de cloche de la part du groupe Almaz-Anteï — une entreprise russe du secteur de la défense, et dont l'enquête a elle aussi conclu que le missile ayant abattu le Boeing est très certainement un missile sol-air guidé 9M38M ou 9M38M1 du système Bouk-M1, rapporte l’agence russe Sputnik,
Mais pour le directeur général de l’entreprise, Ian Novikov, ce missile ne pouvait appartenir qu'à l'Ukraine, car sa production a été arrêtée en Russie depuis 1999.
"Ce missile du système Bouk n'est plus fabriqué depuis 1999. Autrement dit, ni le groupe ni ses filiales n'ont pu fournir de tels missiles à qui que ce soit au XXIe siècle", explique-t-il pour Sputnik.
Mettre la Russie sous pression
Les Etats-Unis et leurs alliés ukrainiens affirment que l'appareil a été abattu par les séparatistes prorusses grâce à un missile sol-air de type BUK fourni par la Russie.
Selon des observateurs, la Russie soupçonne une velléité sournoise de la part des Etats-Unis et de leurs alliés afin de l’impliquer dans ce crash et de la mettre sous pression via des résolutions onusiennes. Serait-elle si stupide que cela pour commettre ce crime avec ses propres armes ?
Raison pour laquelle elle a mis son veto le 29 juillet au Conseil de sécurité de l'ONU à une résolution qui aurait créé un tribunal spécial pour juger les responsables de ce crash aérien, notamment réclamé par les Pays-Bas.
Les Etats qui avaient tenté de mettre sur pied ce tribunal tentent désormais de trouver d'autres moyens de lancer des poursuites même si aucun suspect n'a encore été publiquement identifié ou arrêté.
Pas encore un lien de causalité
Selon le parquet et l'OVV, les éléments retrouvés "sont importants pour l'enquête pénale car ils pourraient donner des informations sur ceux qui sont impliqués dans le crash du MH17".
"C'est pour cela que l'aide d'experts va être demandée internationalement", notamment d'experts en armement, pour déterminer l'origine des éléments, selon le communiqué.
"Nous ne pouvons conclure, en ce moment, qu'il y a un lien de causalité entre les éléments retrouvés et le crash du vol MH17", a toutefois tempéré la même source.
Le vice-président de l'association des proches de victimes du MH17, Dennis Schouten, a assuré à l'AFP que l'annonce était "conforme aux attentes". "C'était déjà un des scénarios les plus réalistes".
Des enquêteurs internationaux, dont des représentants des Pays-Bas, d'Ukraine, de Malaisie, d'Australie, du Royaume-Uni, des Etats-Unis et de Russie, sont actuellement à La Haye pour discuter d'une première version du rapport final de l'OVV sur les causes de l'accident.
Selon un rapport préliminaire de l'OVV, l'appareil a été perforé en vol par des "projectiles à haute énergie". Le rapport final sur les causes de l'accident, qui ne doit toutefois pas établir de responsabilité, est attendu à l'automne.
L'enquête pénale sur la responsabilité est menée par des experts néerlandais, belges, ukrainiens, australiens et malaisiens.
En mars dernier, le Bureau de sécurité des Pays-Bas, a démenti la déclaration d’une chaîne de télévision néerlandaise RTL selon laquelle un missile sol-air russe Bouk serait à l'origine du crash.
Sources: AFP, Sputnik