L’armée syrienne dit avoir tué le numéro un de la milice collaboratrice avec Israël, Jaïch al-Yarmouk.
Sur le point d’essuyer une défaite considérable à Zabadani, localité dans le Qalamoune syrien où le Hezbollah et l’armée syrienne progressent sans relâche, les miliciens de la branche d’Al-Qaïda en Syrie et leurs alliés Ahrar al-Cham tentent une issue de sortie.
Zabadani contre Kefraya et Fouaa est l’équation qu’ils veulent instaurer.
Depuis quelques jours, ils ont intensifié le pilonnage sporadique des quartiers de ces deux localités loyalistes de la province d’Idleb, qu’ils occupent majoritairement dans le cadre d’une coalition baptisée Jaïch al-Fath (Armée de la Conquête). Tuant un nombre important de ses habitants.
Mardi, avant la conclusion du cessez-le-feu, ils avaient échoué dans leur tentative de reprendre les positions récemment libérées dans les parages de Kefraya et Fouaa par les combattants de défense des deux localités qui ont détruit un de leurs chars et capturé les cadavres de leurs miliciens.
Evacuation des miliciens de la première vers la Ghouta orientale, contre celle des civils dans les deux dernières, était aussi le contenu de la trêve qu'ils ont négociée , via une médiation turque, et qui est entrée en vigueur ce mercredi matin pour une période de 48 heures.
Une trêve certes bien déshonorante pour des combattants dignes de ce nom, qui de plus a été violée quelques heures seulement après sa conclusion. Dans l’après midi de ce mercredi, les miliciens ont de nouveau bombardé les deux localités, tuant trois de ses habitants, selon la télévision pan arabe al-Mayadeen.
Sachant que cette trêve avait été entamée via une médiation turco-iranienne, sur la demande des représentants des milices à Ankara, toujours selon al-Mayadeen.
Une explication est donnée à cette violation : la trêve avait été conclue par les Ahrar al-Cham , sans le consentement du front al-Nosra. C'est donc ce dernier qui l'aurait violée.
Selon le site d'information libanais al-Hadath News, Le Hezbollah et l'armée syrienne avaient pour leur part stipulé que les miliciens de Zabadani se rendent dans un délai de 24 heures, sans qu'il ne leur soit permis de sortir de la ville, en échange de l'arrêt des hostilités contre Fouaa et Kefraya.
"Mais les groupuscules armés ont proposé la sortie des rebelles de la Ghouta orientale, c'est à dire la levée du siège de Zabadani, en échange de celle de Kefraya et de Fouaa", a indiqué une source informée pour al-Hadath news
La chute imminente de Zabadani
En effet, c’est à Zabadani où les pertes du front al-Nosra et des Ahrar al-cham sont les plus lourdes.
Dans la nuit de mardi à mercredi, quelques heures avant la conclusion de la trêve, 11 blocs résidentiels au nord à l’est de Zabadani avaient été pris d’un seul coup par les soldats syriens réguliers et les combattants du Hezbollah.
Selon le correspondant d’al-Manar, des dizaines de miliciens ont péri dans l’opération.
Une tentative d’infiltrer des miliciens en provenance de la province de Deraa, au sud-est du pays s’est elle aussi soldée par un échec, aux prix de dizaines de tués dans leurs rangs.
Deraa: le chef d’une milice collaboratrice tué?
Justement à Deraa, il est question selon l’agence officielle Sana de la mort Bachar al-Zoebi, le numéro un de la milice syrienne collaboratrice avec Israël « Jaïch al-Yarmouk » .
Celui-ci qui voulait dépêcher des renforts à Zabadani.
Il aurait été abattu dans l’assaut lancé contre un attroupement des miliciens dans la localité al-Noaimé, ainsi que le chef de la milice « Brigade al-Moetassem Billah », Maarouf Abboud, connu sous le sobriquet Abou Ahmad Al-Naïmeh et 50 autres miliciens ont été tués, selon Sana.
La mort de Zoebi, connu pour ses liens étroits avec l’entité sioniste et avec la cellule MOK, qui dirige depuis la Jordanie les opérations des miliciens dans le sud de la Syrie a été confirmée par les sites des comités de coordination de la rébellion en Syrie, rapporte al-Akhbar. En même temps, aucun démenti n’a été publié sur le compte Twitter de Zoebi, ce qui confirme la thèse de sa mort.
En revanche, le site de l’opposition syrienne armée « Koulluna Chouraka » a toutefois démenti sa mort, assurant avoir effectué avec lui un entretien dans la nuit de mardi sur le cours de la bataille lancée pour occuper Deraa baptisée « la tempête du sud ». Sans preuve à l’appui.
Attaque contre Kouwayress avortée
Dans la province d’Alep, c’est contre Daesh que l’armée syrienne guerroyait.
Elle a repoussé mardi une attaque de grande envergure menée par la milice wahhabite takfiriste contre l’une de ses bases aériennes dans l’aéroport de Kouwayress et à laquelle un millier de miliciens participaient.
Selon l’agence russe Sputnik, citant des sources au sein de l’armée, les militaires syriens ont abattu plus de 200 combattants de Daesh, détruits cinq chars, et capturé plusieurs d’entre eux.
Alors que l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) basé à Londres a rapporté que 26 terroristes et 18 membres des forces gouvernementales avaient trouvé la mort dans les combats aux environs de l'aérodrome.
5 martyrs à Damas
Dans la capitale Damas, 5 civils sont tombés en martyre et 55 autres ont été blessés ce mercredi matin dans le pilonnage sporadique en provenance de la Ghouta orientale, occupée par la milice pro saoudienne Jaïch al-Islam.
Selon notre correspondant, plus de 50 obus ont été tirés sur les quartiers Bab Touma (chrétien), Mazraa, Baramké, Rawda, Rue Bagdad, Kazzaz, l’entourage de l’ambassade de la Russie, Abou Roummaneh, Mazzé 86...
Samedi dernier, 11 habitants de Damas avaient péri dans le pionnage de ses quartiers , dont 3 enfants et une femme.
Hassaké : 22 chrétiens assyriens libérés par Daesh
Par ailleurs, dans la province de Hassaké, au nord-est de la Syrie, Daesh a libéré 22 chrétiens assyriens qu’il avait enlevés en février dernier, ainsi que 200 membres de cette communauté, lors de son offensive à Khabour.
Selon l'OSDH, 14 femmes figurent parmi le groupe libéré. L'ONG a publié des photos des ex-otages, montrant des femmes âgées, émues, accueillies par un prêtre.
Leur libération est "le résultat d'efforts soutenus et de négociations menées par l'église assyrienne Orientale de la ville de Hassaké", a indiqué cette ONG.
Selon le directeur d’une autre ONG, le réseau assyrien pour les droits de l'Homme Ossama Edward, les négociations se poursuivent pour obtenir la libération de 187 personnes encore détenues par l'EI. "L'ambiance autour des négociations est positive", a-t-il dit à l'AFP.
Il n’a pas précisé si une rançon a été exigée en échange. sachant qu'il a été question que Daesh a réclamé 20 millions de dollars.
Les Assyriens, une communauté parmi les plus anciennes converties au christianisme, sont environ 30.000 en Syrie, soit 2,5% des 1,2 million de chrétiens du pays. Ils vivent en majorité dans 35 villages de la province de Hassaké.
Fin mai les forces kurdes ont chassé les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) de 14 villages chrétiens assyriens qu'ils contrôlaient depuis février.
Ahrar-Nosra : démarcation ou façade
Force est de constater que les Ahrar al-Cham tente de plus en plus de se démarquer de son allié le front al-Nosra. Ou bien serait-ce seulement une politique de façade.
Mardi, l’AFP a rapporté qu’il appuie le plan américano-turc d'une zone débarrassée de Daesh dans la région frontalière de la Turquie.
Ce projet "aura des répercussions positives du point de vue humanitaire, militaire et politique qui sont dans l'intérêt des deux pays", est écrit dans le communique publié par ce groupe, et qui entretient selon l’AFP de bonnes relations avec la Turquie, qualifiant ce pays de "plus important allié de la révolution" syrienne.
Dimanche, le Front Al-Nosra, avait annoncé qu'il refusait de coopérer avec le plan américano-turc, et qu'il se retirait en conséquence de certains secteurs du nord de la Syrie où elle se trouve en confrontation contre Daesh.