23-11-2024 01:57 AM Jerusalem Timing

Liban/Hariri : le TSL confirme les noms des quatre membres du Hezbollah

Liban/Hariri : le TSL confirme les noms des quatre membres du Hezbollah

Leurs noms avaient été publiés par des médias occidentaux et arabes depuis 2007!

Le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) a confirmé vendredi les noms des quatre membres du Hezbollah visés dans son acte d'accusation et a publié les charges retenues contre eux dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat en 2005 de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri.
   "Le juge de la mise en état ordonne que la confidentialité de l'acte d'accusation (...) soit en partie levée", a indiqué le TSL dans une décision datée de jeudi et rendue publique vendredi.
  

Le procureur Daniel Bellemare avait effectué une demande en ce sens mardi auprès du juge de la mise en état Daniel Fransen, arguant que "rendre publiques les informations requises pourrait augmenter les chances d'appréhender les accusés", selon le document.
  

Membres du Hezbollah, Salim Ayyash, 47 ans, Moustafa Badreddine, 50 ans, Hussein Anaissi, 37 ans, et Assad Sabra, 34 ans, sont, selon le procureur, responsables de l'attentat à la camionnette piégée qui a provoqué la mort de Rafic Hariri et de 22 autres personnes à Beyrouth le 14 février 2005.
  

Le TSL avait remis le 30 juin un acte d'accusation sous scellé et quatre mandats d'arrêt au procureur général à Beyrouth, Saïd Mirza. Le ministre de l'Intérieur Marwan Charbel avait confirmé ensuite les noms de quatre suspects du Hezbollah suite à des fuites dans la presse.
  

MM. Ayyash et Badreddine sont poursuivis pour "complot", "commission d'un acte de terrorisme au moyen d'un engin explosif", "homicide intentionnel avec préméditation" et "tentative d'homicide intentionnel avec préméditation".
  

Selon les médias libanais, M. Ayyash est soupçonné d'avoir mené l'attaque et M. Badreddine, beau-frère d'Imad Moughniyeh, le chef militaire du Hezbollah tué en 2008 dans une voiture piégée à Damas, d'en avoir été le cerveau.
   MM. Anaissi et Sabra sont également poursuivis pour "complot" et doivent répondre de "complicité" dans le cadre des autres chefs d'accusation retenus contre MM. Ayyash et Badreddine.
   "L'échéance fixée aux autorités libanaises pour rendre compte des progrès effectués dans l'exécution des mandats d'arrêt tombe le 11 août", a indiqué le tribunal dans un communiqué.
  

Outre les noms des suspects et les charges retenues contre eux, leurs pseudonymes, dates de naissance, photographies ainsi que d'autres informations biographiques ont été publiés sur le site internet du TSL.
   "Concernant le reste de l'acte d'accusation et les versions individuelles de celui-ci rédigées contre chaque accusé (...) dans la mesure où le procureur reconnaît que leur publication pourrait porter préjudice à l'enquête en cours, la confidentialité sera maintenue", a indiqué M. Fransen dans sa décision.
  

Le procureur Bellemare avait déposé le 17 janvier un acte d'accusation afin qu'il soit examiné par le juge Fransen. Le document a été modifié à trois reprises, les 11 mars, 6 mai et 10 juin et avait été confirmé par M. Fransen le 28 juin.
  

Le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah a accusé le TSL d’être politisé, et présenté des indices qui impliquent une piste israélienne dans cet assassinat.
Début juillet, il a exclu l'arrestation des membres du mouvement de résistance, qui font l'objet d'une "notice rouge" émise par Interpol, rejetant toute décision émanant du TSL.  

Créé en vertu d'une résolution de l'ONU, le TSL peut tenir des procès en l'absence de l'accusé, si l'arrestation de celui-ci n'intervient pas dans certains délais.
Le tribunal est à l'origine de la crise qui avait fait tomber en janvier le gouvernement d'union de Saad Hariri --fils de Rafic-- après la démission des ministres du camp du Hezbollah.

L’enquête internationale entamée dans cette affaire a connu des déboires qui ont ébranlé sa crédibilité auprès d’un grand nombre de libanais. Après avoir accusé la Syrie qui s’est alors retirée du Liban, elle a séquestré les quatre plus hauts officiers sécuritaires libanais pour les relaxer 3 années plus tard, faute de preuves. Depuis, elle s’est lancée dans la piste du Hezbollah. La confidentialité de l’enquête a été de surcroit entachée par les fuites de presse, perpétrés à des moments politiquement sensibles.