Malgré leur réconciliation, La Havane et Washington se réclament mutuellement des compensations.
Fidel Castro a rappelé les « nombreux millions de dollars » que les États-Unis doivent, selon lui, à Cuba en compensation de l’embargo imposé à l’île communiste depuis 1962, selon un texte publié par la presse locale jeudi, jour de son 89e anniversaire.
Optant pour une formule implicite, le père de la révolution cubaine, retiré du pouvoir depuis 2006 pour raisons de santé, a déclaré qu’« une dette s’élevant à de nombreux millions de dollars était due envers Cuba, pour les indemnités de dommages et intérêts, comme l’a dénoncé notre pays avec des arguments et des chiffres incontestables, tout au long de ses interventions devant les Nations unies ».
Ces déclarations sont publiées la veille d’une visite historique vendredi à Cuba de John Kerry, la première d’un chef de la diplomatie américaine depuis 1945, afin de consacrer le rétablissement des relations diplomatiques entre les deux ex-ennemis de la guerre froide.
Malgré leur réconciliation, La Havane et Washington se réclament mutuellement des compensations, d’un côté pour les dommages liés à l’embargo économique, de l’autre pour l’expropriation de biens américains lors de la révolution cubaine de 1959.
Dans son texte, le premier publié depuis le 8 mai, Fidel Castro assure : « Nous ne cesserons jamais de lutter pour la paix et le bien-être de tous les êtres humains […] les mêmes droits que nous avons proclamés en démarrant notre lutte, ainsi que ceux émanant de nos rêves ».
Le 89e anniversaire de l’ex-président cubain, désormais remplacé par son frère Raúl, est célébré jeudi sur l’île communiste, notamment avec la présence du président bolivien Evo Morales, qui évoque souvent Fidel Castro comme son « sage grand-père ».
L’autre grand allié du régime castriste dans la région, le dirigeant vénézuélien Nicolas Maduro, s’est également rendu sur l’île à cette occasion, selon la télévision vénézuélienne Telesur, qui a publié trois photos montrant Fidel Castro, vêtu d’un survêtement et coiffé d’une casquette, assis aux côtés de MM. Morales et Maduro dans une fourgonnette.