Le front al-Nosra qui avait menacé de transformer Zabadani en le cimetière du Hezbollah a disparu, comme sel dans l’eau.

La trêve se poursuit, à Zabadani dans le Qalamoune, comme à Fouaa et kefraya dans la province d’Idleb. L’une contre l’autre d’ailleurs. Sur fond de négociations qui n’ont pas été rompues ces dernières heures,  entre d’un côté l’armée syrienne et les Hezbollah , et de l’autre le groupuscule Ahrar al-Cham, allié de la branche d’Al-Qaïda en Syrie le front al-Nosra, et mandaté par les autres milices sur place.  

Entrée en vigueur le mercredi, au bout de 45 jours de combats acharnés au cours desquels les miliciens ont subi un revers éclatant, la trêve a été prolongé de 48 à 72 heures, et devrait prendre fin samedi matin. Date à laquelle on saura si elle se transforme en un accord final.
 

Entre temps, les hostilités ont été suspendues. C’est le repos des combattants certes. Mais c’est aussi l’occasion de se rencontrer, comme le montrent les images publiées par le site d’information libanais al-Hadath news,  envoyées du champ de bataille de Zabadani, où les miliciens sont désormais confinés au cœur de ce qui fut leur fief dans le Qalamoune, dans un minuscule carré de moins de 2 km2. L’armée et le Hezbollah conquérant tout le reste.

D’autres discussions auraient également lieu, de barricade à barricade aussi.  

Selon le site, le premier pas a été fait par les miliciens des Ahrar al-Cham, qui se sont approchés de soldats syriens et des combattants du Hezbollah. Voir les photos à gauche. Il y aurait eu des bises, des rires et des discussions sur des questions de la guerre. Un combattant libanais a dit pour al-Hadath news que les miliciens ont confié pour les militaires syriens  « vouloir rendre les armes et faire la paix avec l’armée syrienne et le Hezbollah ».

« Nous n’avons aucun problème avec vous, nous sommes tous des Syriens », a dit l’un d’entre eux.

Sur la photo ci-contre prise à proximité de la mosquée Imam Ali dans le secteur oriental, lequel était devenu une ligne de démarcation,  on voit deux combattants du Hezbollah en treillis militaire, (l’un d’entre eux coiffé d’un chapeau, l’autre un gilet clair). Le troisième portant un T-shirt noir avec gilet est un soldat syrien, alors que les deux autres, l’un en chemise et gilet clairs et le second en noir sont des miliciens. Le premier appartenant aux Ahrar al-Cham .

Bataille terminée

L’un des négociateurs a signalé pour le site que la bataille est théoriquement terminée et les négociateurs sont en principe optimistes, vu que les groupuscules affichent une réelle volonté de parvenir à une solution globale.

C’est aussi l’avis du chef d’un parti de l’opposition syrienne de l’intérieur, le parti Tadamon (solidarité), Mohammad Abou Qassem, lui-même originaire de Zabadani.

 Il est question dans les pourparlers que les miliciens originaires de la localité se rendent, sans la quitter, et soient enrôlés dans les comités chargés d’assister l’armée syrienne dans la préservation de la sécurité. Ceux qui voudraient la quitter seraient autorisés à le faire après avoir rendu les armes.

Les miliciens seraient même présentés au sein de la municipalité de Zabadani à titre de 10 membres contre le même chiffre pour les pro régime.

Selon Abou Qassem, les négociations sur Zabadani sont intervenues dans le cadre d’une transaction entre la Turquie et l’Iran. Elle inclut aussi deux autres localités du Qalamoune aux confins avec Zabadani, Madaya, Yakkine , ainsi que les deux localités loyalistes de la province d’Idleb, Fouaa et Kefraya. Dans ces deux dernières, sous blocus depuis le mois de juin dernier, les blessés ont été évacués ces dernières heures, le siège a été allégé, des produits alimentaires et médicaux ont été introduits. Il en a été de même pour Zabadani.

Le Nosra, dissous comme sel dans l’eau

Le nombre total des miliciens concernés par la trêve s’élève à près de 1.200, dont 1.000 appartenant à deux brigades : Hamza Ben Abdel Mouttaleb des Ahar al-Cham, l’autre Liwa al-Foursane du Jaïch al-Islam (dirigé par le pro saoudien Zahrane Allouche) . Quant aux 200 restants, ils font partie des résidus de la milice des l’Armée syrienne libre.

Le nombre de ceux qui veulent partir s’élève à près  de 300 ou 400. Leur destination n’a pas encore été précisée.

Fait curieux : Le front al-Nosra a disparu dans la localité, alors qu’il avait, au début de la bataille, menacé sur ses sites et comptes Facebook de transformer Zabadani en le cimetière du Hezbollah et de l’armée syrienne.

Depuis, le menaces se sont estompées et dans les négociations, il n’a aucune emprise. Soit ses miliciens ont péri dans les combats, soit ils font partie de ceux qui veulent partir,  ou de ceux qui veulent rester.

Dans les deux cas, ils semblent vouloir se faire les plus petits possibles, pour garder leur peau.