24-11-2024 01:02 PM Jerusalem Timing

Zabadani contre Fouaa et Kefraya : la trêve s’effondre, les combats de plus bel

Zabadani contre Fouaa et Kefraya : la trêve s’effondre, les combats de plus bel

L’armée syrienne et le Hezbollah reprennent leur progression à Zabadani. Les combattants des Comités populaires de Fouaa et Kefraya repoussent un assaut,, soutenu par 2500 tirs de roquettes et d’obus.

La trêve est volée en éclats, et les combats ont repris de plus bel aussi bien à Zabadani, autrefois fief des miliciens dans le Qalamoune syrien, qu’à Fouaa et Kefraya, deux localités loyalistes qui résistent encore face aux milices takfiristes dans la province d’Idleb.

Les 72 heures de cessez-le-feu convenus n’ont pas été suffisantes pour négocier un accord final entre l’armée syrienne d’un côté et les miliciens armées de l’autre, dont les Ahrar al-Cham, alliés  de la branche d’Al-Qaïda en Syrie, le front al-Nosra , dans le cadre de la coalition Jaïch al-Fateh ( Armée de la conquête) .

Dans les pourparlers entamés jeudi en vendredi dernier, il était question selon le journal al-Akhbar de permettre l’évacuation de la population des deux localités d’Idleb, sous embargo depuis plusieurs années, mais surtout sous pilonnage intensif ces deux dernières semaines, dans le but de faire pression sur Zabadani, où les miliciens ne cessent de battre en retraite, confinés désormais dans quelque 2km2.                            

Depuis samedi, date de la suspension de la trêve, des centaines d’obus se sont abattus sur les deux localités, tuant un homme et sa fille et en blessant 12 autres. Le nombre des victimes est bien en deca de l’intensité de feu, vu que les habitants avaient été sommés de descendre dans les abris, dès les premiers tirs d’obus.

Un assaut  a également été lancé samedi par Jaïch al-Fateh (armée de la conquête) contre les positions des combattants des Comités. Il a été avorté, malgré les tirs intensifs qui se sont poursuivis jusqu'à atteindre les 2500.

«  3 chars des miliciens ont été détruits, ainsi qu’un véhicule BMB et un bulldozer amené pour ôter les tranchées de sable a été confisqué, alors que 5 combattants originaires des deux localités sont tombées en martyre », a dit l’un des combattants de Fouaa pour al-Akhbar.

Le nombre des martyrs des deux localités depuis l’effondrement de la trêve et jusqu’à dimanche s’est élevé à 10, dont deux enfants, et 40 blessés, a indiqué pour sa part un habitant de Fouaa.        

De leur côté, rapporte la chaine de télévision al-Manar, l’armée syrienne et le Hezbollah ont repris leur assaut à Zabadani, où la bataille se fait entre les blocs résidentiels, en conquérant davantage de quartiers,  et tuant l’un des chefs des Ahrar al-Cham, le dénommé Abou Ali Chdid.


Les négociations qui avaient eu lieu avec la milice Ahrar al-Cham, mandatée par les autres milices sur place ont buté sur le sort des miliciens retranchés à Zabadani. Il n’ jamais été question des civils de Zabadani, assure une source syrienne pour le journal libanais, récusant la version propagée par Ahrar al-Cham, selon lequel « l’Iran a insisté pour faire déplacer les habitants de Zabadani et ses alentours ». Sachant que dans ces pourparlers, Téhéran n’a été qu’un médiateur, au côté de la Turquie. Force est de constater qu‘à chaque fois que les miliciens se trouvent en mauvaise posture, ils se – derrière les civils.

« Les seuls civils qui se trouvent aujourd’hui à Zabadani sont les proches des miliciens, alors que ses milliers d’habitants sont disséminés un peu partout dans les localités avoisinantes », a poursuivi la source syrienne.

Assurant que toutes les revendications des Ahrar al-Cham n’avaient pour but que de sauver leurs miliciens, cette source a révélé que dans un premier moment, ils ont réclamé leur évacuation de Zabadani, puis ont exigé qu’il leur soit permis de se rendre à Deraa. Il a aussi été question qu’ils se rendent à Idleb. Ce que l’armée gouvernementale a littéralement rejeté, ainsi que la libération de 40 mille miliciens qu’elle capture.

Pour leur part, les miliciens ont rejeté les exigences de l’armée concernant Fouaa et Kefraya de permettre l’évacuation des habitants, tout en gardant ses combattants des comités populaires pour les protéger.