24-11-2024 07:01 AM Jerusalem Timing

L’Egypte de Sissi durcit sa législation antiterroriste

L’Egypte de Sissi durcit sa législation antiterroriste

La loi instaure une amende pouvant aller de 200.000 à 500.000 livres égyptiennes (entre 23.000 et 58.000 euros) pour toute personne diffusant ou publiant de "fausses" informations sur des attentats ou attaques.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a renforcé lundi l'arsenal antiterroriste par une loi d'exception qui vise selon ses détracteurs à museler toute opposition de même que  les médias.

Ce nouveau dispositif, décrété dimanche par le chef de l'Etat en l'absence de l'élection d'un Parlement, est mis en place alors que les attaques visant l'armée et la police se multiplient, commises essentiellement par le groupe Province du Sinaï, la branche égyptienne de la milice Daech (EI).

La nouvelle loi ne change fondamentalement pas grand chose concernant les lourdes peines et les pouvoirs exceptionnels de la police et l'armée déjà prévus par la législation antiterroriste que Sissi avait déjà durcie par des lois pénales instaurant des tribunaux militaires pour les civils ou interdisant et réprimant toute manifestation sans autorisation.

Mais un article controversé prévoit une amende très lourde pour les journalistes et leurs médias, y compris étrangers, qui rapporteront des informations contredisant les communiqués et bilans officiels en cas d'attentats ou d'attaques. Le projet de loi initial prévoyait même la prison avant d'être adouci face à un début de bronca des journalistes.

La loi controversée, publiée au journal officiel, instaure une amende pouvant aller de 200.000 à 500.000 livres égyptiennes (entre 23.000 et 58.000 euros) pour toute personne diffusant ou publiant de "fausses" informations sur des attentats ou attaques. Un dispositif qui vise aussi les réseaux sociaux, dans lesquels les voies dissidentes sont très actives.

Amnesty International avait qualifié dès juillet le projet de loi "d'attaque flagrante contre les droits à la liberté d'expression et d'association", "un outil de plus pour écraser toute forme d'opposition".

La nouvelle loi prévoit par ailleurs la peine de mort pour les personnes coupables d'avoir créé, dirigé ou financé une organisation "terroriste", et la prison pour celles jugées coupables de promouvoir le "terrorisme".