La compagnie pétrolière américaine Afek Oil and Gas, une filiale du groupe Genie Energy Ltd, a préparé le premier site du forage sur le plateau du Golan.
Alors que l’Entité sioniste œuvre assidument pour extraire le pétrole et le gaz des eaux de la Palestine occupée, le Liban demeure divisé sur la question !
« Israël accélère les pas pour développer les champs pétroliers Tamar et Léviathan, et on craint que la découverte de nouveaux champs pétroliers ne pousse Israël à agir très rapidement encore. Israël est en train de convoquer des compagnies occidentales, non seulement israéliennes », a dit au micro de la chaine al-Manar, Wissam Zahabi, responsable du département des finances de la commission du pétrole libanaise.
Toutefois, au Liban, la situation est tout autre. La commission de la direction du secteur pétrolier a finalisé tous les préparatifs nécessaires, mais les obstacles résident dans la classe politique et surtout au niveau du gouvernement.
Aujourd’hui, le dossier du pétrole et du gaz libanais est une affaire classée.
Ghazi Wazné, un expert économique libanais explique à al-Manar : « Nous attendons que le gouvernement devienne plus efficace pour signer les deux décrets liés à l’accord avec les compagnies pétrolières et à la distribution des blocs. Il existe toujours des divergences au sein du gouvernement en ce sens. Et au fur et à mesure que le Liban prend du temps pour commencer les travaux en mer, l’intérêt des compagnies internationales diminue. Donc, tant que les parties au gouvernement ne considèrent pas cette question comme primordiale, cette affaire restera dans les tiroirs du gouvernement, sans signature ».
Les différends libanais profitent le plus à l’ennemi israélien qui se permettra dans l’avenir d’extraire le pétrole dans les champs proches des eaux libanaises pures.
Les travaux libanais achevés
Sur son site, l’armée libanaise précise que 70% des eaux libanaises ont été explorées, et qu’après des analyses sur 10% de ces dernières, les estimations préliminaires montrent que le Liban possède 30 trillions pieds cubes de gaz et 660 millions de barils de pétrole liquide.
Et de rappeler qu’une loi moderne a été élaborée sur les ressources pétrolières libanaises, que tous les décrets d’application ont été finalisés et approuvés au conseil des ministres, et qu’une commission pour la direction du secteur du pétrole a été nommée.
De plus, le parlement libanais a approuvé la loi d’exploration du pétrole dans sa séance datant du 17-08-2010.
Le Liban a délimité ses frontières maritimes, et placé dix blocs sur sa carte maritime. De plus, 43 compagnies ont achevé les conditions et les procédures d’obtention. Un round de pourparlers a eu lieu avec ces compagnies au sujet des contrats, des blocs, et de leur délimitation. Certaines compagnies ont été qualifiées.
Le ministère de l’Energie et de l’Electricité, dirigé à l’époque par le ministre Gibran Bassil, a posé comme conditions que 80% de la main-d’œuvre dans ce secteur soit libanaise alors que l’enseignement de la pétrochimie a été introduit dans le curriculum universitaire pour permettre aux étudiants de se spécialiser à ce sujet.
Bref, seule une action sérieuse et patriotique de la part du gouvernement peut sauver les ressources pétrolières du Liban des griffes d’Israël.
Or, l’Entité sioniste ne convoite pas seulement le pétrole libanais. Alors que le conflit syrien fait rage et consume le potentiel de l’Etat syrien, Israël a pris la décision d’agir unilatéralement dans le plateau du Golan, sous prétexte de vouloir protéger ses frontières !
Le pétrole syrien dans la ligne de mire sioniste
Ayant obtenu l'autorisation d'Israël en février 2013, la compagnie pétrolière américaine Afek Oil and Gas, une filiale du groupe Genie Energy Ltd, a préparé le premier site du forage sur le plateau du Golan en décembre 2014, alors qu’elle est détentrice des droits exclusifs dans un rayon d’environ 400 km2.
Parmi les actionnaires de cette compagnie, l'ex-président américain Dick Cheney, le magnat des médias controversé Rupert Murdoch ainsi que le financier Lord Jacob Rothschild. On y trouve également le brigadier-général Effi Eitam, ancien ministre israélien des Infrastructures qui réside actuellement sur le plateau du Golan.
L'implication d'une grande compagnie pétrolière américaine sur le plateau du Golan montre que l'administration de Netanyahou dispose du soutien indéfectible de Barack Obama dans ses efforts pour étendre l'empreinte énergétique d'Israël en Syrie.
Israël s'est emparé du plateau du Golan lors de la guerre des Six Jours en 1967, et a annexé et occupé ce territoire en 1981 en violation du droit international.
A mesure que le conflit s'intensifiait en Syrie, son débordement dans le Golan a poussé Israël à qualifier son contrôle de facto de cette région de nouveau problème de sécurité nécessitant une « défense » militaire.
En conséquence, Israël a envisagé de créer unilatéralement une nouvelle zone tampon qui s'étendrait jusqu'à environ 17 km à l'intérieur des territoires syriens au prétexte de sécuriser la frontière contre les combattants radicaux.
Des terres en échange du soutien militaire
En mars dernier, le journal israélien Haaretz a indiqué que d'éminents chefs rebelles syriens étaient « disposés à renoncer à leurs revendications sur le plateau du Golan en échange d'argent et du soutien militaire d'Israël pour renverser le président Bachar al-Assad ». Kamal al-Labwani, un éminent chef rebelle, a déclaré : « pourquoi refuser de vendre le plateau du Golan ? Cela vaut mieux que de perdre à la fois la Syrie et le Golan ».
Il semblerait que l'accord ait été conclu. En août 2014, le Times of Israel a indiqué qu’un chef de l'ASL avait « collaboré avec Israël en échange d'une assistance médicale et militaire ». Celui-ci s'était rendu cinq fois en « Israël » pour rencontrer des officiers israéliens. Au cours de ces visites, on lui a fourni un téléphone portable israélien, des équipements médicaux, des vêtements, 30 fusils soviétiques, 10 lance-roquettes RPG, 47 roquettes et 48 000 cartouches de calibre 5,56 mm.
Tout en faisant remarquer que les réserves pétrolières et gazières présumées d'Israël le placent devant l'ensemble des pays de l'est du bassin méditerranéen, un récent rapport de l'armée américaine, cité par le site Middle East Eye, souligne également l'importance des réserves pétrolières et gazières potentielles aux larges des côtes de la Syrie.
Le rapport indique qu'« une fois le conflit syrien résolu et sous réserve de ressources commerciales suffisantes, les perspectives d'exploitation extracôtière de la Syrie sont importantes ». Les réserves pétrolières et gazières potentielles pourront être exploitées « relativement facilement lorsque la situation politique permettra d'entreprendre l'exploration de ses territoires maritimes ».
Compte tenu de la volonté d'Israël de consolider sa mainmise sur le plateau du Golan, ainsi que des espoirs occidentaux de longue date de renverser Bachar al-Assad ou de le contraindre à accepter un compromis, ces constatations soulèvent des questions fondamentales. Comme l'a déclaré il y a deux ans Effi Eitam, président de Genie Energy Ltd, à propos du projet de forage, « la Syrie n'est pas en mesure de contester notre droit de chercher du pétrole, s'il y en a ».
Face à cette réalité amère, qui empêchera Israël de voler le pétrole du Liban et de la Syrie, comme il a déjà volé la terre, l’eau… et l’espace de ces pays !