Mohammed Allan a donné 24 heures aux autorités d’occupation pour régler son cas. Le chef de l’opposition israélienne brandit le spectre d’une "troisième Intifada".
La Cour suprême de l’occupation israélienne examine mercredi une demande de libération pour raisons médicales du détenu palestinien Mohammed Allan, en grève de la faim depuis deux mois et qui, à peine sorti du coma, a donné 24 heures aux autorités d’occupation pour régler son cas.
L'audience de la Cour suprême, saisie par les avocats de M. Allan pour obtenir sa remise en liberté, doit débuter à 10h00 GMT.
Mohammed Allan, avocat de 31 ans défendant les prisonniers palestiniens, a entamé sa grève de la faim le 18 juin pour protester contre son placement en détention administrative, une mesure extrajudiciaire renouvelable indéfiniment tous les six mois, qui permet d'emprisonner une personne sans inculpation.
Il avait jusqu'alors refusé tout traitement et toute nourriture, mais continuait à boire.
Mardi, à son réveil après plusieurs jours de coma, Mohammed Allan a "immédiatement" dit à ses médecins "qu'il continuera à faire la grève de la faim jusqu'à sa libération" et que, "si on ne trouve pas une solution à son cas dans les 24 heures, il demandera à ce qu'on arrête tout traitement et il arrêtera de boire de l'eau", a rapporté dans un communiqué le Club des prisonniers palestiniens, l'organisation qui le soutient. Ses jours seraient alors comptés.
D'ici là, M. Allan s'est laissé convaincre d'accepter un traitement médical, ont dit l'organisation et son avocat.
Le gouvernement israélien s'est dit prêt lundi à libérer M. Allan s'il acceptait l'exil pendant quatre ans. Son avocat a de nouveau catégoriquement refusé cette proposition mardi.
Casse-tête pour « Israël »
Avec cet ultimatum, la pression augmente encore sur le gouvernement israélien. Le chef de l'opposition israélienne Isaac Herzog a brandi le spectre d'une "troisième Intifada".
Un médecin de l'hôpital d'Ashkélon où il est hospitalisé avait indiqué lundi que Mohammed Allan ne survivrait probablement pas s'il reprenait la grève de la faim en sortant du coma dans lequel il a sombré en fin de semaine passée.
L'avocat de M. Allan, Me Jamil al-Khatib, qui lui a rendu visite, a décrit auprès de l'AFP un homme déterminé à aller jusqu'au bout. Il a cependant émis l'espoir que les autorités d’occupation israéliennes réexaminent son cas.
Avocat à Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie occupée, M. Allan a été arrêté en novembre 2014. Il est un des membres du Jihad islamique, une des forces de résistance palestinienne.
Le sort de M. Allan, encore inconnu il y a quelques semaines, mobilise désormais l'opinion palestinienne. Il représente un casse-tête de plus en plus ardu pour « Israël » tant sa mort est susceptible d'aggraver encore les tensions entre Palestiniens et Israéliens.
Le Jihad islamique a prévenu qu'il ne serait plus tenu par la trêve actuelle s'il mourait.
Les tensions sont déjà vives après la mort du bébé palestinien Ali Dawabsheh et de son père dans un incendie perpétré par des colons le 31 juillet.