la Turquie est le pays qui compte le plus de prisonnier emprisonné.
Selon le journal français Libération, le journaliste turc Can Dunar a été menacé par le président islamiste Tayyip Erdogan pour avoir révélé la livraison d’armements par l’armée turque au groupe terroriste Daech en Syrie.
Ce directeur du quotidien de centre gauche turc Cumhuriy, qui risque jusqu’à trente ans de prison pour «révélation de secret d’Etat» et «espionnage», a indiqué, sans être inquiété, que ce qui est déterminant pour un journaliste, c’est la vérité.
«Nous ne pouvions pas garder le silence quand nous avons appris que les camions des services secrets turcs (MIT) transportaient des armes pour les djihadistes de Syrie (…) Nous avons montré comment certains provoquent la guerre. Nous croyons que l’opinion publique doit être informée, sur tout, sur le pouvoir et sur ses actions, légales ou illégales.»
Can Dunar a révélé qu’en Turquie, personne «ne veut la guerre à l’exception d’une seule personne : Erdogan».
Selon lui, des soldats, des policiers et des citoyens civils et des militants armés kurdes sont tués dans les opérations lancées contre le PKK, «ce sont les conséquences, a-t-il ajouté, de l’aide donnée aux terroristes qui infestent la Syrie». Il a fait savoir qu’en Turquie, il «n’est pas interdit» d’envoyer clandestinement des armes aux terroristes, mais il «est interdit» de publier une telle information.
«Le monde entier connaît les relations qui existent entre ces forces des ténèbres et le président turc. Moi, je suis jugé pour ce que j’ai écrit, alors que lui, il le sera un jour, j’espère, pour ce qu’il a fait», a-t-il souhaité.
Il a regretté que les grands médias turcs, pour la plupart, soutiennent le pouvoir dans sa guerre contre le PKK, omettant de parler du bombardement d’un village kurde en Irak du Nord, où plusieurs civils ont été tués, ni des martyrs de l’armée turque ni des réactions des parents de policiers ou de soldats tués, «car désormais ces gens disent à haute voix que leurs fils sont morts pour les intérêts du pouvoir et non ceux de la nation».
«Je crois que vous, nous et moi, tous nos amis, tous nos parents, je veux dire la majorité de la nation, ne veulent pas la guerre, et nous pouvons ensemble trouver une solution pacifique et politique au problème kurde» sans en venir aux armes, a estimé Can Dunar.
Source: Algérie patriotique