23-11-2024 03:54 AM Jerusalem Timing

Liban : le courant du Futur en détresse… et l’Arabie s’en fiche

Liban : le courant du Futur en détresse… et l’Arabie s’en fiche

Il traverse l’une de ses crises financières les plus dures. Et l’Arabie ne lui paie pas ses dus!

Le courant du Futur est en train de traverser une crise financière aigue, et l’Arabie s’en fiche !

Selon le journal libanais al-Akhbar, pas très en harmonie avec ce parti fondé par l’ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri et dirigé depuis son meurtre par son fils Saad,  cela fait plusieurs mois que les salariés de ses sociétés n’ont pas été payés.

L'une d'entre elle , la plus touchée par cette crise est la plus importante: Saudi Ogero dont le siège principal se trouve en Arabie.

Cette crise se trouve exacerbée par les mesures prises par le ministère saoudien du travail qui a autorisé des exceptions pour ses employés, contraires à la loi saoudienne et pas du tout en faveur des employeurs, les Hariri en tête. Il leur a été par exemple permis de quitter leur emploi, sans leur autorisation.

Or, selon les employeurs, cette crise en incombe essentiellement aux autorités saoudiennes qui s’abstiennent de payer leurs dus, en échange des projets que la société a accomplis.

Pour expliquer cette crispation, les plus extrémistes avancent la thèse que le tandem influent à Riad, le prince Mohammad Ben Nayef et Mohammad Ben Suleimane ont décidé d’arrêter de soutenir Hariri, chacun pour ses propres raisons.

Le premier n’ayant pas pardonné à Hariri de l’avoir taxé de tyran sanguinaire dans son témoignage devant les enquêteurs de la commission chargée d’enquêter sur l’assassinat de son père. Ben Nayef récuse aussi Saad Hariri parce qu’il considère qu’ils appartiennent au camp des fils du roi Fahed, des fils de l’ancien prince héritier et du roi Abdallah.  De plus, il semble que Ben Nayef veuille changer de politique au Liban, ou au moins d’homme de main et de cesser d’accorder l’exclusivite au  clan des Hariri, pour s’ouvrir vers d’autres personnalités sunnites libanaises voire même celles proches du camp du 8-mars.

Quant à Ben Salmane, il voudrait s’emparer de la compagnie d’Ogero, car sa politique se résume au fait de contrôler tous les rouages de l’économie saoudienne.

Selon al-Akhbar, citant des sources, Hariri l’a rencontré depuis quelques semaines dans la capitale française et lui a demandé d’aider la société à sortir de sa crise, ce qu’il lui a promis de faire, sans jamais passer à l’acte.

D’ailleurs, les maitres de Riad ne semblent pas du tout vouloir lui accorder un traitement de faveur, comme c’était le cas dans le passé, contrairement a son allié chrétien Samir Geagea qui a été dernièrement accueilli avec chaleur.

Une autre explication moins fougueuse est également véhiculée. Elle attribue le refus saoudien de payer les dus d’Ogéro aux pressions financières qui pèsent sur l’Arabie, dues à la baisse des cours du pétrole, et ses dépenses faramineuses, pour son implication dans deux conflits au moins : en Syrie et au Yémen.

Entretemps, Ogero vit des jours les plus difficiles. Elle a expose a la vente sa filière des communications cellulaires Seal C qui opère en Afrique du sud et qui plie  sous le poids d’une dette de près de 178 millions de $.

Cette situation dans les sociétés de Hariri a eu des répercussions sur le  courant du Futur où règne le pessimisme. Cela fait six mois que les employés travaillant dans ses fondations n’ont pas empoché un sous.

L’un d’entre eux, qui refuse de divulguer dans laquelle il travaille, tellement elle est connue, assure que le non paiement des salaires est devenue chose courante. Il s’est vu contraint de vendre ses meubles pour payer les dettes. Certains de ses copains ont été expulsés de leurs appartements parce qu’ils n’ont pas payé de loyer depuis un long moment. Il est même question d’un gardien de Koraytem, le palais de Saad Hariri qui s’est fait immoler.

Il semble aussi que ce dernier ait été abandonné par sa famille, ses frères et sœurs, après avoir acheté leurs parts à Ogero. Même ceux qui partagent son repas se sont écartés de lui.

L’ancien Premier ministre Fouad Siniora a refuse de payer à ses frais le salaire de l’un de ses employés. D’ailleurs tous ceux qui travaillaient dans son bureau, lorsqu’il était ministre des finances sont sans salaire. Sa secrétaire l’a laisse et a émigré au Canada.

Même situation pour les employés qui travaillent chez Nazek Hariri, la belle-mère de Saad, et qui insiste elle aussi pour que leurs salaires soient payés par Saad, malgré la fortune qu’elle possède.


En principe, le budget du courant du Futur était estimé à près de 150 millions dollars. Il permet de payer tout son effectif qui dépasse les 3 mille employés. Sans compter les députés, les ministres, les hauts-fonctionnaires et les gardes qui travaillent dans le siège du courant Baït al-Waçat.

Depuis 7 mois, pas un chèque n’a été envoyé par grand allié  saoudien qui avait pourtant l’habitude de payer aussi bien ses dus que des dons.

Le moral des responsables du courant en est tout altéré. « Les gens en veulent moins à Hariri qu’a l’Arabie qui laissent ses alliés mendier, alors que l’Iran paie à gros flots les siens, malgré les sanctions qu’il subit ». C’est ainsi que se sont plaints certains d’entre eux, rapporte al-Akhbar, mettant en garde contre une réaction populaire à  l’encontre du royaume wahhabite. Dont, pourquoi pas, que certains se rallient au camp du 8-mars.

En attendant un signe de Riad, certains responsables du courant du Futur ne seront pas lésés que les medias dévoilent au grand jour leur détresse.