En démissionnant du poste de premier ministre grec, Alexis Tsipras mise sur sa popularité pour reconquérir une majorité oui.. mais..
En démissionnant du poste de premier ministre grec, Alexis Tsipras mise sur sa popularité pour reconquérir une majorité, supposent des observateurs, estimant toutefois qu'il s'agit d'un pari plutôt dangereux.
Au lendemain de la démission du premier ministre, le débat est lancé dans la presse grecque sur cette décision d'Alexis Tsipras qui a remis son sort entre les mains des électeurs pour la troisième fois en sept mois pour récupérer les soutiens qu’il a perdus lorsqu’il avait cédé à la pression des créanciers d'Athènes.
"Ce n’est pas vraiment une surprise. Parce qu’il faut savoir que depuis que Tsipras a conclu cet accord avec la Troïka, il s'est confronté à une scission au sein de son propre parti Syriza, les frondeurs de gauche rejetant son programme", a déclaré à Sputnik le Franco-Serbe Nikola Mirkovic, politologue indépendant.
Et d'ajouter qu'il ne fallait pas oublier qu’Alexis Tsipras avait été élu par le peuple grec "contre la Troïka, contre sa pression et la politique d’austérité menée par l’Union européenne contre la Grèce".
"Il est lui-même dans l’œil du cyclone en ce moment. On sent derrière ce choix de Tsipras la volonté de mettre en place une nouvelle politique d’austérité avec une nouvelle majorité", a estimé l'expert.
Selon M.Mirkovic, c’est un jeu dangereux parce qu’il peut perdre dans ces élections, alors qu'il aurait pu très bien rester premier ministre avec une partie de Syriza.
"Tsipras s’est mis dans une situation délicate", a constaté le politologue.
"D'autre part, a relevé l'expert, Lafazanis a raison. Il reste fidèle au programme politique de Syriza. Il ne peut sans doute pas réussir du premier coup parce que Tsipras bénéficie toujours d’une très grande popularité. Vous avez une partie des électeurs traditionnels de Syriza qui pensent que Tsipras cache encore des cartes dans sa manche et qu’il va réussir à gagner ce bras de fer contre la Troïka".
Elu en janvier dernier, M.Tsipras est devenu impopulaire suite à la signature par son gouvernement du troisième accord avec les créanciers internationaux de la Grèce. Le leader de l'aile gauche du parti au pouvoir grec Syriza, l'ancien ministre de l'Energie, Panagiotis Lafazanis a notamment accusé le gouvernement de violer la Constitution et ses promesses électorales. Il a formé un nouveau parti — "Unité populaire".