Les propos de M. Mechaal risquent d’ajouter encore aux dissensions interpalestiniennes.
Khaled Mechaal, chef en exil du Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza, a fait état dans un entretien diffusé vendredi de "contacts positifs" pour une trêve de longue durée avec l'entité sioniste.
M. Mechaal, qui s'exprimait dans une vidéo postée sur le site du média panarabe al-Arabi al-Jadid, est le premier dirigeant du Hamas à évoquer ouvertement de tels contacts avec l'occupation israélienne.
"Jusqu'ici, les contacts ont l'air positifs. Mais nous ne sommes pas parvenus jusqu'à maintenant à un accord. Nous ne pouvons pas dire que nous avons quelque chose en main aujourd'hui, il y a encore des discussions", a affirmé M. Mechaal.
Les propos de M. Mechaal risquent d'ajouter encore aux dissensions interpalestiniennes.
L'Autorité palestinienne établie à Ramallah, en Cisjordanie occupée, a multiplié les critiques contre le Hamas, l'accusant de vouloir entériner politiquement la séparation physique des Territoires palestiniens en cherchant un accord avec l'entité sioniste.
M. Mechaal s'est défendu de vouloir créer une "direction concurrente".
"La question, c'est: comment résoudre le problème de Gaza ? Nous sommes ouverts à tous les efforts, palestiniens, arabes, islamiques, régionaux et internationaux (...) Mais cela ne se fera pas aux dépens de l'unité de la Cisjordanie et de la bande de Gaza", a-t-il martelé.
Les points négociés, a-t-il dit, sont la reconstruction de Gaza ravagée par la guerre il y a un an, la levée du blocus et l'ouverture des points de passage avec l'Egypte et Israël, l'ouverture d'un port et d'un aéroport et la résolution du contentieux des 50.000 fonctionnaires engagés par le Hamas après son coup de force en 2007 à Gaza, que l'Autorité palestinienne refuse de payer.
Une trêve éventuelle, a-t-il ajouté, ne s'appliquera "qu'à un cadre géographique limité: la bande de Gaza".
Depuis des mois, des informations persistantes font état de tractations secrètes et indirectes entre le Hamas et l'entité sioniste pour parvenir à une trêve de longue durée en échange d'une levée du blocus qu'Israël impose depuis neuf ans à la bande de Gaza.
Les médias israéliens, arabes ou turcs s'en sont fait l'écho et des sources au sein du Hamas ont fait état d'"échanges d'idées". Le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a tenu lundi à "clarifier officiellement qu'Israël ne tient aucune réunion avec le Hamas, que ce soit directement ou par l'intermédiaire d'autres pays".
Toutefois, de récentes visites en Arabie saoudite et en Turquie de M. Mechaal et son entrevue avec Tony Blair, ex-représentant du Quartette au Proche-Orient, ont relancé la polémique.
Avec AFP