23-11-2024 03:55 AM Jerusalem Timing

Le spectre d’Ahmad al-Assir plane sur le camp Aïn el-Helwé

Le spectre d’Ahmad al-Assir plane sur le camp Aïn el-Helwé

Les parties qui ont parrainé et abrité le cheikh radical mènent une enquête interne pour connaitre les dessous de cette échec sécuritaire qui s’est soldé par l’arrestation d’al-Assir.

Bien que le terroriste Ahmad al-Assir n'ait pas résidé dans le camp de réfugiés palestiniens Aïn el-Helwé avant son arrestation, son spectre plane en force dans ce camp de Saïda.

Tout le monde parle de lui, et se demande comment il est tombé dans le piège. D'autres interrogations se posent sur le sort de son frère Amjad, ses trois fils,  son ami intime Youssef Hneiné, mais aussi sur le sort de Fadl Chmandour, connu pour Fadl Chaker.

Pendant ce temps, les parties qui ont parrainé et abrité le cheikh radical mènent une enquête interne pour connaitre les dessous de cette échec sécuritaire qui s'est soldé par l'arrestation d'al-Assir.

Selon des sources islamistes informées, "l'enquête en cours permettra de dévoiler l'agent responsable de l'arrestation d'al-Assir".

Ces sources sont certaines que la raison principale de l'arrestation d'al-Assir fut "la fuite de sa photo", ce qui a aidé à le dénoncer. Celles-ci ne croient pas à la version sécuritaire selon laquelle la sureté générale a composé vingt photos possibles sur le nouveau caractère d'al-Assir. 

Elles ne croient non plus à l'hypothèse que la photo ait été détectée par voie électronique ou téléphonique, parce qu'al-Assir a pris beaucoup de précautions en ce sens. 

La question qui se pose est donc: qui est responsable de la fuite de la photo? Les meneurs de l'enquête soupçonnent trois personnes: "L'homme qui a photographié al-Assir, celui qui falsifié les papiers H.H. et le médiateur qui a transmis les papiers et qui a ensuite remis le passeport au nom de Khaled Abbassi".
Les sources radicales n'innocentent personne, mais refusent de se venger sans preuve tangible.

Concernant H. H., ancien dirigeant au front populaire de libération de la Palestine, et recherché par l'Etat libanais, celui-ci ne savait même pas que la personne photographiée était Ahmad al-Assir. De plus, il a déjà falsifié les documents d'importantes personnes recherchée qui ont fui à la manière d'al-Assir par l'aéroport de Beyrouth.

Pour sa part, le médiateur qui a transmis les photos et cherché les documents ne savait pas non plus qu'il falsifié des papiers propres à al-Assir. Mais il connaissait qu'il s'agit d'une personne très éminente.

D'après les mêmes sources, seul le photographe connaissait l'identité d'al-Assir, mais c'est une personne de confiance.

On soupçonne que l'un de ces trois homes serait derrière la fuite de la photo à une faction palestinienne qui l'aurait remise à la sureté générale. Bref, l'identité de l'agent ne pourra être tranchée avant la fin de l'enquête. 

Les déplacements d'al-Assir

A ce qui précède s'ajoute une liste d'interrogations sur le mouvement d'al-Assir et sa résidence parmi les habitants du camp des réfugiés. Comment a-t-il pu sortir et entrer, tenir des réunions, et résider dans le camp?

A son entrée dans le camp, al-Assir a demeuré chez un jeune palestinien connu pour Abou Aïcha, dans le quartier Hittine. Ce jeune trentenaire était un partisan d'al-Assir avant les incidents d'Abra.

Se déplaçant d'une maison à une autre, il est rentré chez le même palestinien avant sa sortie du camp.

Ces mêmes sources indiquent qu'Ahmad al-Assir se déplaçait à pied aux barrages de l'armée et ajoutent que son frère Amjad, ses trois fils et cheikh Youssef Hneiné demeurent toujours chez Abou Aïcha.

Les déplacements d'al-Assir étaient très rares. Il passait inaperçu, contrairement à son compagnon de route Fadel Chaker. 

"Seul cheikh Hneiné se déplaçait dans le camp avec son groupe. Al-Assir prenait des précautions sécuritaires et se déplaçait en cachette. Tout comme le recherché Chadi Mawlaoui qui a tenu un déjeuner il y a deux mois dans son domicile dans le camp. Il avait invité ses amis proches, mais on n'est pas en mesure de confirmer si al-Assir était présent", indiquent des rapports sécuritaires.

 De Riyad al-Solh à Rayhaniya

Le 5 mars 2012, Ahmad al-Assir était à la tête de centaines de manifestants qui ont envahi la place de Riyad al-Solh en soutien à Homs. Lors de ce rassemblement, al-Assir  et ses partisans ont offert des fleurs blanches aux forces de sécurité, un message de paix et de remerciements.

Un an plus tard, les incidents d'Abra ont éclaté. Les fleurs se sont transformées en balles qui ont tué des soldats de l'armée. 

Les partisans d'al-Assir ont évacué les places et sont devenus des fugitifs hors-la-loi. Ils se déplaçaient entre les maisons sures, la Syrie et les camps de réfugiés. Certains ont été tués, d'autres sont toujours recherchés, ou emprisonnés. 

Un an après, al-Assir lui-même a été capturé. Celui qui connait l'imam de la mosquée Bilal ben Rabah parmi les islamistes, réalise que cheikh al-Assir ne possède pas de connaissances religieuses.

Même son discours au début de son action, comme le slogan du "soulèvement pacifique" n'était pas compatible avec les "préceptes de l'islam djihadiste".

Tout son parcours ne reflète pas un leader sage ou équilibré. Al-Assir a toujours accusé Saad Hariri d'avoir fui son peuple. "Le leader ne fuit ni n'abandonne son peuple", avait-il lancé. Mais dès que l'occasion s'est présentée pour fuir, al-Assir a tenté de le faire.

Un certain dirigeant des brigades terroristes d'Abdallah Azzam l'a qualifié de stupide. Al-Assir ne s'est pas fait éliminé, mais il est derrière l'élimination de dizaines de jeunes qui ont cru à son projet.

    


Traduit du site al-Akhbar