Les pays occidentaux espèrent, après l’accord sur le nucléaire, renouer rapidement avec Téhéran pour être présents sur un marché de près de 80 millions d’habitants.
Le chef de la diplomatie britannique Philip Hammond a rouvert dimanche l'ambassade de son pays à Téhéran, fermée depuis près de quatre ans.
En annonçant lui-même son arrivée dans la capitale iranienne sur son compte Tweeter, Philip Hammond a parlé "d'un moment historique dans les relations entre l'Iran et le Royaume-Uni".
Après la cérémonie de réouverture, il doit rencontrer plusieurs dirigeants iraniens dont le président Hassan Rohani et son homologue Mohammad Javad Zarif avec lequel il doit donner une conférence de presse en fin de journée.
Cette visite est la première d'un chef de la diplomatie britannique en Iran depuis 2003. Elle intervient après celles de plusieurs ministres européens venus à Téhéran à la suite de la signature le 14 juillet de l'accord historique sur le nucléaire iranien.
Ce texte, négocié entre l'Iran et les puissances du groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne), garantit la nature civile du programme nucléaire iranien en échange d'une levée progressive et réversible des sanctions internationales imposées contre l'Iran depuis 2006.
La réouverture de l'ambassade à Téhéran "sera marquée par une cérémonie à laquelle participeront le ministre des Affaires étrangères, le nouveau chargé d'affaires britannique, Ajay Sharma, et des représentants du ministère iranien des Affaires étrangères", a détaillé le Foreign Office.
L'ambassade d'Iran à Londres "rouvrira également le 23 août (dimanche, ndlr)", a-t-il précisé.
L'ambassade de Grande-Bretagne à Téhéran avait été fermée en novembre 2011 après sa mise à sac par des manifestants hostiles au durcissement des sanctions contre l'Iran, liées à son programme nucléaire. Au même moment, l'ambassade d'Iran avait également été fermée.
"La réouverture de nos ambassades est une étape clef dans l'amélioration de nos relations bilatérales", a souligné M. Hammond, cité dans le communiqué.
"Cela ne veut pas dire que nous sommes d'accord sur tout", a nuancé le ministre.
"Mais il est souhaitable que le Royaume-Uni et l'Iran disposent" de représentations diplomatiques réciproques, a-t-il expliqué.
Encourager commerce et investissements
"Nous voulons d'abord nous assurer que l'accord nucléaire est un succès, notamment en encourageant le commerce et les investissements une fois que les sanctions (infligées à l'Iran) seront levées", a-t-il dit.
"Le Royaume-Uni et l'Iran doivent également être prêts à discuter des défis que nous affrontons tous deux, dont le terrorisme, la stabilité régionale, l'expansion de l'(organisation takfiriste) Daesh en Syrie et en Irak, la lutte contre le trafic de drogue, et les migrations", a poursuivi le ministre britannique.
M. Hammond a ajouté que l'ambassade serait dans un premier temps gérée par le chargé d'affaires, mais qu'un ambassadeur pourrait être désigné dans les prochains mois.
La visite de M. Hammond succède à celle, en juillet, de son homologue français, Laurent Fabius, lui-même précédé par le vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel et la patronne de la diplomatie européenne, Federica Mogherini.
Les pays occidentaux, qui avaient très fortement limité leurs relations commerciales et économiques avec l'Iran à cause des sanctions liées à son programme nucléaire, espèrent, après l'accord du 14 juillet, renouer rapidement avec ce pays pour être présents sur un marché de près de 80 millions d'habitants.
Avec AFP