La dernière destruction annoncée dimanche est celle du temple de Baalshamin.
Les terroristes de la milice takfiriste wahhabite Daech (EI) ont fait exploser un des plus célèbres temples de la cité antique de Palmyre, en Syrie, renforçant encore les craintes internationales d'une destruction de ce site classé au patrimoine de l'Humanité.
"Nos plus sombres prédictions sont malheureusement en train de se
réaliser", a déploré Maamoun Abdelkarim, le directeur général des Antiquités et
des musées de Syrie, en annonçant dimanche soir la destruction du temple.
Après avoir conquis Palmyre en mai, les terroristes "ont commis des
exécutions dans le théâtre antique, ont détruit en juillet la fameuse statue du
Lion d'Athéna (...) et ont transformé le musée en tribunal et en prison. Ils
ont également assassiné l'ancien directeur des Antiquités de la ville", a-t-il
énuméré.
La dernière destruction annoncée dimanche est celle du temple de
Baalshamin, le sanctuaire le plus important du site de Palmyre après celui de
Bêl, selon le musée du Louvre à Paris.
"Daech a placé aujourd'hui une grande quantité d'explosifs dans le temple de Baalshmin avant de le faire exploser. Le bâtiment est en grande partie détruit", a expliqué Abdelkarim à l'AFP.
Il a précisé que la +cella+ (partie close du temple) avait "été détruite et
que des colonnes autour se sont effondrées".
Ce temple dédié à Baalshamin, le dieu du ciel phénicien, a commencé à être
érigé en l'an 17 puis a été agrandi et embelli par l'empereur romain Hadrien en
130.
L'EI a miné la cité antique en juin et a exécuté dans et à l'extérieur de la ville plus de 200 personnes dont 20 abattues dans le théâtre antique.
La semaine dernière, les terroristes ont décapité l'ancien chef des Antiquités de Palmyre, Khaled al-Assaad, 82 ans, un meurtre "brutal" perpétré par des "barbares" selon l'Unesco, la France et les Etats-Unis.
"Des habitants de la ville m'ont dit que le groupe de l'EI avait découpé en
morceaux le corps de mon père après l'avoir accroché durant un jour à un
poteau", a déclaré dimanche Mohammad, un des fils de Khaled al-Assaad.
L'Unesco s'était déjà insurgé le 3 juillet contre la destruction d'oeuvres
d'art de Palmyre, qualifiant cet acte commis devant des foules et des enfants
de "perversité glaçante".
Plus de 300 sites historiques syriens ont été endommagés, détruits ou
pillés au cours du conflit débuté il y a plus de quatre ans, selon l'ONU.
Avec AFP