25-11-2024 05:29 PM Jerusalem Timing

Les Bourses asiatiques décrochent, suivies par les places européennes

Les Bourses asiatiques décrochent, suivies par les places européennes

Les matières premières n\’étaient pas épargnées: les cours du brut se repliaient, évoluant sous 40 dollars le baril à des niveaux inédits depuis six ans.

Les Bourses asiatiques, suivies par les places européennes, ont décroché de concert lundi, prolongeant la débâcle des marchés mondiaux, toujours inquiets sur la santé de l'économie chinoise. En tête, Shanghai (-8,49%) a enregistré sa plus forte chute en huit ans.

Alors que les Bourses mondiales avaient déjà dévissé la semaine dernière dans un climat d'angoisse générale, les Bourses européennes ont de nouveau piqué du nez lundi dès l'ouverture, emboîtant le pas à leurs consoeurs asiatiques.

Paris a ouvert sur une chute de 3,57%, tandis que Londres abandonnait plus de 2,50% et Francfort 3,15%.

Plus tôt en Asie, incapables de se remettre des lourdes pertes de la semaine précédente, les places boursières avaient repris de plus belle leur dégringolade.

L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a terminé la journée en baisse de 4,61%, à un plus bas de six mois.

A Shanghai, l'indice a clôturé en baisse de 8,49%, sa plus forte baisse journalière depuis février 2007.

Il a désormais effacé tous les gains enregistrés depuis le début de l'année, tombant sous son niveau du 31 décembre 2014.

La contagion a atteint la Bourse de Taïwan qui a dévissé en séance de presque 7,5%, du jamais vu. Elle a clôturé en baisse de 4,84%.

Sydney a trébuché de 4,09%, tombant à un plus bas en deux ans, et Séoul de 2,47%.

Les matières premières n'étaient pas épargnées: les cours du brut se repliaient, évoluant sous 40 dollars le baril à des niveaux inédits depuis six ans.

Rien ne semblait apaiser le regain d'inquiétude des investisseurs sur la conjoncture mondiale dans son ensemble, à l'orée d'une semaine riche en publications de statistiques aux Etats-Unis et en Europe.

Mais la Chine dominait toujours les préoccupations, alors que s'enchaînent les indicateurs décevants attestant de l'essoufflement de la deuxième économie mondiale.

"Nous avons tous les ingrédients pour assister sur les marchés mondiaux à la pire journée depuis cinq ans", avait commenté Evan Lucas, du courtier IG Markets, en début d'échanges asiatiques.

"Les réactions des marchés asiatiques reflètent la conviction des investisseurs qu'un atterrissage brutal (de l'économie chinoise) est inévitable", a-t-il ajouté.

Ce nouveau reflux prononcé des Bourses d'Asie faisait suite à une chute de plus de 3% du Dow Jones vendredi à Wall Street, à son plus bas niveau de l'année.

Un indicateur manufacturier de référence publié vendredi en Chine avait alimenté la fébrilité des marchés mondiaux: il s'est établi à son plus bas niveau depuis plus de six ans, signalant une violente contraction de l'activité manufacturière chinoise en août.

Dans la foulée, la Bourse de Shanghai avait accentué ses pertes. Elle s'est effondrée de 11,5% sur l'ensemble de la semaine dernière.

  

Pékin impuissant à rassurer

  

La dévaluation surprise du yuan le 11 août --perçue comme un effort désespéré des autorités chinoises pour relancer ses exportations et l'activité économique-- n'ont fait qu'aviver l'inquiétude générale, provoquant une onde de choc sur les marchés financiers.

Soucieux de rassurer, Pékin a certes annoncé dimanche que le gigantesque fonds de pension chinois allait être autorisé à investir une partie de ses colossaux actifs dans les Bourses locales.

Mais l'annonce n'a pas rassuré les investisseurs chinois (pour la plupart des particuliers et petits porteurs), d'autant que persistent les craintes de "bulle" --de survalorisation des marchés locaux déconnectés de l'économie réelle.

"L'économie chinoise va plutôt très mal, certains secteurs sont survalorisés, et les pressions à la vente partout sur les marchés mondiaux contribuent à plomber le moral" des investisseurs, a résumé Wu Kan, gérant du fonds JK Life Insurance, cité par Bloomberg News.

Pour enrayer la spectaculaire débâcle des Bourses chinoises, Pékin est fortement intervenu depuis fin juin, des organismes publics réalisant des achats massifs d'actions.

Mais, en dépit des assurances du gouvernement, les investisseurs chinois redoutent désormais un retrait prématuré de ces mesures de soutien.

Dans tous les cas, "les interventions des autorités chinoises ne seront pas capables d'interrompre la correction des marchés sur le long terme", a prévenu Ken Chen, analyste de KGI Securities, cité par Bloomberg.

De l'avis général, la Bourse de Shanghai apparaît quasi-condamnée à s'enfoncer sous 3.000 points.

"C'est un vrai désastre et il semble que rien ne puisse l'arrêter", a renchéri Chen Gang, analyste chez Heqitongyi Asset Management, prévenant que de nombreux fonds d'investissement se trouvaient contraints de réduire drastiquement leurs actifs sous peine de faire faillite.