15-11-2024 05:38 PM Jerusalem Timing

Libye : Division au sein des insurgés, Kadhafi tient bon

Libye : Division au sein des insurgés, Kadhafi tient bon

Selon The Guardian, l’assassinat du chef d’état major des insurgés Abdel Fattah Younès a semé les doutes au sein des rebelles.

Le quotidien britannique The Guardian a évoqué des craintes liées à la hausse des divergences entre les insurgés libyens, due à l’assassinat de leur commandant militaire, Abdel Fattah Younès.

Des accrochages armés ont éclaté à Benghazi lorsqu’un groupe armé de la brigade AnNida, soupçonné d’être derrière l’assassinat, provoquant la mort de 4 personnes.

Le journal a cité le porte-parole du Conseil national de transition (CNT) Mahmoud Chammam lequel a précisé que l’ordre de cette attaque a été décidé deux jours après une attaque perpétrée par des membres de ce groupe, aux tendances islamistes selon les responsables du CNT, contre deux prisons à Benghazi, pour en libérer 200 prisonniers.

«  Nous les considérons comme étant une cinquième colonne » a précisé Chammam.

Selon le journal britannique, les nerfs sont tendus à Benghazi et les questions sont posées sur une éventuelle implication de certains membres du CNT dans l’assassinat de Younès, sachant que des bruits courent qu’il avait été arrêté quelque heures avant sa liquidation pour l’interroger sur des accusations de trahison.

Interrogé sur cette affaire, le ministre britannique de la défense William Fox a répondu avoir besoin de plusieurs jours pour faire la part des choses entre les accusations et les contre accusations.

Selon lui, la chute de Kadhafi n’aura lieu que si un individu appartenant au cercle qui lui est très proche le décide.

Pour le Guardian, les données sur le terrain indique que la situation de Kadhafi est plus forte aujourd’hui surtout depuis qu’il a pu affronter les attaques des rebelles et les raids de l’Otan.

Des observateurs affirment qu’il a également pu contrer des tentatives de le liquider et que malgré les nombreuses dissensions, il n’y a aucun indice sur la possibilité de le renverser via un coup d’état de la part de ses proches.

Le journal affirme que le régime de Kadhafi contrôle plus de 20% de la surface qu’il contrôlait au lendemain des contestations qui du 17 février.

Expliquant ceci, le tabloïd écrit que malgré le recours de Kadhafi au despotisme et aux solutions sécuritaires mais l’ingérence occidentale a poussé certains libyens à le soutenir. Ce qui a contribué à sa continuation.

 

Version de l’AFP

Par ailleurs et selon l’AFP, les rebelles libyens ont interpellé 63 personnes soupçonnées d'avoir des liens avec Kadhafi, et soupçonnés d’être derrière l'assassinat de Younès.

  Cette vague d'arrestations intervient dans la foulée d'un raid mené à Benghazi par la "Brigade du 17 février" --qui travaille pour le ministère de l'Intérieur-- contre un groupe de partisans de Mouammar Kadhafi, caché dans une usine et soupçonné d'avoir organisé une évasion de prison.

   "Certains d'entre eux se sont enfuis et nous essayons de les retrouver dans toute la ville", a-t-il ajouté.

   Lors du raid, mené dans la nuit de samedi à dimanche, 15 personnes ont été tuées, quatre rebelles et 11 membres du groupe armé.

  Le raid a été conduit après que CNT eut ordonné samedi soir à toutes les milices de déposer les armes ou de se rallier.

   Parallèlement, la rébellion tentait de faire taire les rumeurs entourant l'assassinat du général Younès. Le chef du CNT, Moustapha Abdeljalil, a indiqué que le général avait été abattu jeudi par un groupe d'hommes armés après avoir été rappelé du front pour un interrogatoire sur des questions militaires à Benghazi.

   M. Abdeljalil a précisé samedi soir qu'Abdel Fatah Younès avait été convoqué par un comité de quatre juges qui en avait informé les dirigeants du CNT.

   Le colonel Ahmed Omar Bani, porte-parole militaire des rebelles, a estimé que ces quatre juges n'avaient pas le pouvoir de rappeler le général Younès et que le ministère de la Défense du CNT avait écrit une lettre pour rejeter cette décision.

   Le ministre britannique de la Défense Liam Fox a estimé pour sa part que des militants islamistes pourraient être responsables de l'assassinat soulignant que leur présence en Libye était indéniable.

   Sur le terrain, dans l'ouest, le village de Joch, dans le djebel Nefoussa, était à nouveau lundi sous le contrôle des forces loyales à Mouammar Kadhafi, après avoir été pris la veille par les rebelles, selon des journalistes de l'AFP sur place.

   La région montagneuse du Nefoussa est le théâtre depuis plusieurs mois d'affrontements entre les loyalistes et la rébellion, qui y a déclenché début juillet une offensive majeure.

   Au cours du week-end, officiers et soldats interrogés sur le terrain ont unanimement affirmé qu'il était hors de question d'interrompre ou de ralentir ce qu'ils considèrent être leur marche sur Tripoli, à une centaine de kilomètres au nord de leurs lignes, à l'occasion du ramadan.

   Mais, lundi, premier jour du mois de jeûne, tous les combattants rebelles rencontrés près de Joch étaient installés à l'ombre sur une route menant à la localité, expliquant vouloir essayer de respecter le ramadan en s'abstenant de s'alimenter entre le lever et le coucher du soleil.

   Sur le plan diplomatique, le vice-ministre libyen aux Affaires étrangères, Khaled Kaaim, a déclaré que le régime du colonel Kadhafi était en contact avec des membres du CNT, démentant en revanche des rumeurs sur de récentes discussions entre Tripoli et le général Younès.