Le ministre Mohammad Fneich explique pourquoi les ministres du Hezbollah, du CPL, et du Tachnag se sont retirés ce mardi.
Le Hezbollah a accordé son soutien aux manifestations qui ont lieu au cœur de la capitale libanaise pour protester contre la crise des déchets abandonnés dans les rues de Beyrouth et de sa banlieue, laquelle reflète une profonde crise du pouvoir au Liban.
« Le doit de manifester pacifiquement et de protester d’une manière constructive est tout à fait légitime. Seules les solutions justes calmeront les esprits et traceront les lignes de l’action au service des intérêts des gens dans ce dossier important », a-t-il défendu dans un communiqué publié ce mardi, alors que les rassemblements sur la place Riad Solh se poursuivent pour le second jour, et dont les revendications s’élargissent et prennent de l’ampleur.
Le parti de la résistance qui mène un combat acharné à la frontière avec la Syrie et dans certains régions syriennes pour protéger le Liban contre les milices wahhabites takfiristes a appelé à mettre un terme aux séquelles de la crise des déchets, "en préconisant des solutions raisonnables aussi bien transitoires, qu’en mettant au point un plan stratégique sur le long terme".
« Il faut faire obstruction à la corruption dans ce dossier dangereux pour la sante publique et pour l’avenir de nos enfants et de notre société », a-t-il recommandé dans le texte. « Lorsque la situation atteint ce niveau de l’explosion populaire qui exige son règlement partout au Liban, cela constitue un indice sur l’ampleur de la catastrophe environnementale, sociétale et morale qui résulte de la mauvaise gestion des démarches de règlement adoptées par les gouvernements qui se sont succédées ».
Selon le Hezbollah, la crise des déchets est l’un des visages de la corruption endémique qui sévit depuis ces deux dernières décennies.
« Nous avons souhaité que ce dossier sensible soit résolu d’une façon positive, mais nous avons été choqués par les chiffres scandaleux dans les offres qui ont été faits », en allusion au prix élevé réclamé par les entreprises retenues pour les appels d’offres pour la gestion des déchets dans six régions libanaises.
Réuni en session extraordinaire, le gouvernement libanais a finalement rejeté ces appels.
Au bout de quelques heures de la rencontre, un autre différend a éclaté au sein de la rencontre et les ministres du Hezbollah, du Courant patriotique libre et du Tachnag se sont retirés.
Interrogé par notre site, le ministre du Hezbollah Mohammad Fneich a expliqué les raisons de cette position.
« En ce qui nous concerne, ce sujet est lié au mécanisme de la prise des décisions au sein du gouvernement… Nous nous étions mis d’accord sur un certain mécanisme constitutionnel qui puisse être en harmonie avec la vacance du poste du président de la république basé sur le transfert de ses prérogatives par procuration aux ministres », a-t-il expliqué.
Le ministre a révélé que quelque 70 décrets ont été adoptés et envoyés à la publication sans qu’ils ne soient ratifiés par tous les ministres, ce qui constitue une violation de la Constitution et surtout du principe de partenariat.