La Turquie aurait renseigné le Front al-Nosra, branche syrienne d’Al-Qaïda, pour lui permettre de capturer ou tuer cet été des rebelles syriens formés par Washington.
La Turquie est désormais prête techniquement à participer aux frappes de la coalition menée par les Etats-Unis contre le groupe takfiriste Daesh, a indiqué mardi Peter Cook, porte-parole du Pentagone.
"Les Etats-Unis et la Turquie ont finalisé les détails techniques pour la pleine intégration de la Turquie" dans les opérations contre Daesh, a déclaré Cook lors d'un point de presse au Pentagone.
"Cela pourrait prendre quelques jours pour mettre en place les modalités techniques" qui permettront aux avions turcs de frapper, mais "nous pensons que la Turquie est décidée à participer pleinement le plus tôt possible", a-t-il ajouté.
L'accord avec la Turquie va permettre aux avions turcs d'être intégrés dans le système de contrôle aérien (ATO, Air trafic order) qui régule et coordonne les frappes de la coalition contre Daesh.
La semaine dernière, le chef du Pentagone Ashton Carter avait laissé transparaître son impatience devant la lenteur des discussions sur l'entrée effective d'Ankara dans la campagne contre Daesh.
"Ils doivent rejoindre l'ATO et travailler davantage au contrôle de leur frontière. Nous l'avons clairement exprimé", avait-t-il indiqué.
Le mois dernier, la Turquie avait autorisé l'aviation américaine à utiliser sa base d'Incirlik pour bombarder les positions du groupe en Syrie.
Mais son implication est restée limitée et la Turquie semble se concentrer sur une autre lutte, celle contre les séparatistes kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Sur le plan du contrôle de la frontière turco-syrienne, les discussions entre Washington et Ankara continuent, a indiqué mardi Peter Cook.
"Notre coopération avec les Turcs continuent de se construire", a-t-il dit. Mais "nous n'avons pas mentionné ou discuté" de zones d'exclusion aérienne au dessus de la Syrie, un projet régulièrement avancé par les Turcs, a-t-il dit.
Le porte-parole a par ailleurs rejeté les informations du site américain McClatchyDC, selon lesquelles la Turquie aurait renseigné le Front al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda, pour lui permettre de capturer ou tuer cet été des rebelles syriens formés par Washington.
"Nous n'avons aucune indication" de cette nature, a-t-il dit. Plusieurs hommes d'un premier bataillon de 54 rebelles formés et armés par Washington qui sont entrés en Syrie en juillet ont été mis en déroute, tués ou kidnappés par le Front al-Nosra.