23-11-2024 12:27 AM Jerusalem Timing

Une forteresse Europe sourde et aveugle à la souffrance des réfugiés

Une forteresse Europe sourde et aveugle à la souffrance des réfugiés

La Macédoine fait valoir qu’elle n’a pas les ressources nécessaires pour faire face à la crise.

Avec des milliers de réfugiés syriens bloqués à la frontière de la Macédoine, c’est la moralité même de l’Europe qui est mise en cause alors que la situation humanitaire se détériore en Syrie.

La forteresse Europe a placé un nouveau barrage sur la voie des milliers de réfugiés syriens désespérés qui tentent de fuir ce qui est probablement le plus sanglant conflit en cours dans le monde.

Il y a deux jours, la Macédoine a fermé ses frontières aux Syriens en fuite, laissant des milliers de réfugiés bloqués à la frontière.

Avec nulle part où aller, ces réfugiés se sont retrouvés bloqués dans un no man ’s land. Les scènes évoquent la situation à Calais, où les migrants ont été bloqués dans leur passage vers le Royaume-Uni après qu’un « cercle de fer » de fortifications ait été érigé.

Barrages

La police macédonienne a tiré des grenades assourdissantes hier pour disperser une foule de réfugiés, bloqués sur un terrain nu, sans abris, à la frontière avec la Grèce.

Les enfants et les bébés dans ce groupe de réfugiés ont été forcés de manger du maïs cueilli dans les champs voisins, et ils ont dû supporter de jeudi à vendredi une nuit froide dans un champ poussiéreux.

Reuters a rapporté que les organismes d’aide - dont la Croix-Rouge, Médecins sans Frontières et l’agence des Nations Unies pour les réfugiés - ne pouvaient avoir accès à la zone où les réfugiés sont rassemblés.

Le gouvernement de Skopje a déclaré « l’état d’urgence » pour faire face au « problème ». Selon lui, les mesures très sévères mises en place ont pour but de protéger ses propres citoyens à la frontière, et de mieux aider les réfugiés.

Mais la véritable urgence est pour les réfugiés qui manquent d’eau et de nourriture, et n’ont aucune assistance médicale.

Il est fait usage des barbelés, des gaz lacrymogènes et des matraques contre les Syriens qui tentent de traverser le pays.

« Avons-nous vraiment peur de familles fuyant la guerre ? » a demandé Amnesty International à propos de la situation. La réponse, pour beaucoup en Europe, est malheureusement oui.

Il y avait quelques rares signes d’humanité dans la mêlée entre la lourde colonne de policiers anti-émeute et les réfugiés non armés auxquels ils sont confrontés.

Un officier de police a aidé une femme, son mari et son bébé de 10 jours - né sur le chemin de la Macédoine - à monter à bord d’un train pour sortir du pays.

« Nous voulons aller en Allemagne pour trouver une nouvelle vie, parce que tout a été détruit en Syrie », a déclaré Amina Anmani à l’Associated Press. « Le policier nous a laissés monter dans le train parce qu’il se sentait désolé pour le bébé. »

Alors que la Macédoine fait valoir qu’elle n’a pas les ressources nécessaires pour faire face à la crise, cet Etat des Balkans a connu un boom économique au cours de la dernière décennie et s’est même vanté d’avoir la deuxième plus forte croissance économique en Europe en 2014.

Mais la Macédoine n’est pas le pays que les Syriens veulent atteindre pour échapper à la guerre et aux privations en Syrie. La Macédoine est une voie de transit pour atteindre un endroit où leurs familles et eux-mêmes seront en sécurité.

Pour la plupart, ils savent qu’il n’y a que l’Allemagne ou les pays scandinaves qui ne vont pas les rejeter.

Mettre sa vie en jeu

Ces Syriens ont tout risqué - y compris leur vie - pour y parvenir.

Nous avons vu cela avec les milliers de corps échoués sur les rivages d’Afrique du Nord, après que les « bateaux de la mort » qui devaient les emmener en Europe aient coulé au milieu de la Méditerranée.

Voilà pourquoi la nouvelle route relativement plus sûre à travers les Balkans est devenue un passage immensément prisé.

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