Le président américain Barack Obama avait annoncé le lancement de cette European Reassurance Initiative en juin 2014 pendant sa visite en Pologne.
Les États-Unis ont l'intention de déployer "prochainement" en Europe un groupe de chasseurs polyvalents de cinquième génération F-22 Raptor.
D'après le Pentagone, cette démarche vise à soutenir les alliés américains de l'Otan préoccupés par les actions de la "Russie qui s'active". Le Pentagone n'a pas précisé le nombre d'avions ni les pays exacts où ils seront envoyés. Cependant le général Mark Welsh, chef d'état-major de l'armée de l'air américaine, a affirmé qu'en cas de conflit les F-22 abattraient "toute" cible russe. La Russie est convaincue que les USA ont l'intention de "profiter au maximum de la crise ukrainienne pour accroître leur présence militaire et leur influence politique en Europe de l'Est".
"Nous projetterons très prochainement des avions F-22 en Europe", a déclaré Deborah Lee James, secrétaire à la Force aérienne des USA, précisant que cette démarche faisait partie des engagements de Washington dans le cadre de son initiative de soutien aux Européens (European Reassurance Initiative ou ERI).
La secrétaire à la Force aérienne s'est également référée au discours du chef du Pentagone Ashton Carter, qui avait annoncé la semaine dernière que la Russie représentait une "très grande menace" pour les États-Unis et avait proclamé une "nouvelle approche" vis-à-vis de Moscou, combinant la "force" et l'"équilibre": les USA renforceront leur potentiel militaire et garantiront la sécurité de leurs partenaires de l'Otan, mais sont prêts à coopérer avec la Russie dans les "domaines d'intérêt commun" comme la lutte contre le terrorisme.
Le président américain Barack Obama avait annoncé le lancement de cette European Reassurance Initiative en juin 2014 pendant sa visite en Pologne. Soit un milliard de dollars pour renforcer la présence de militaires, de l'aviation et de la marine des USA en Europe. L'Otan explique cette décision par la réaction aux "actions agressives" de la Russie.
Les chasseurs polyvalents de 5e génération F-22 Raptor ont été conçus par les compagnies Lockheed Martin, Boeing et General Dynamics. Actuellement, ces avions participent à la campagne américaine contre l'État islamique en Irak et en Syrie. Ils ont également participé à plusieurs reprises à des exercices au Japon et en Corée du Sud. Près de 190 Raptor ont été construits au total, dont entre 177 et 185 appareils sont en service. Leur fabrication a été suspendue en 2011 en raison de leur coût très élevé.
Le Pentagone n'a pas précisé quand ni dans quels pays les chasseurs seront projetés. Le nombre exact d'avions n'est pas non plus dévoilé. Le site Baltnews, se référant à des sources du ministère lituanien de la Défense, a rapporté que des F-22 pourraient être accueillis sur les aérodromes militaires lituaniens.
Pendant la conférence de presse, un journaliste a demandé au général Welsh s'il pouvait "préciser les cibles — notamment russes — qui seraient traitées par les F-22 en cas de conflit". "Non, monsieur", a répondu le chef d'état-major, suscitant un éclat de rire de la secrétaire à la Force aérienne. Et de poursuivre: "Contre toute cible potentielle".
Alexeï Pouchkov, chef du comité pour les affaires étrangères à la Douma (chambre basse du parlement russe), a qualifié les plans du Pentagone de "signal pour la Russie". "Les États-Unis ont l'intention de profiter au maximum de la crise ukrainienne pour accroître leur présence militaire et leur influence politique en Europe", pense-t-il. "Nous avions déjà reçu de tels signaux avec les systèmes de défense antimissile que les USA ont l'intention de déployer dans plusieurs pays à proximité des frontières russes, par exemple en Roumanie et en Pologne", poursuit-il. D'après Alexeï Pouchkov, "ces actions sont une violation de l'accord de 1997 entre la Russie et l'Otan, qui ne prévoit pas le déploiement de forces militaires conséquentes à proximité des frontières russes". Il considère cette initiative américaine pour le déploiement de chasseurs F-22 en Europe de "menace à la sécurité de la Russie".