Certains pays arabes ne prennent même plus la peine de cacher leurs liens avec l’entité sioniste.
Dans la guerre qui ravage la Syrie depuis quatre ans et demi, le contrôle du sud revêt une importance stratégique. Dans cette bataille, «Israël» et la Jordanie sont dans la même tranchée et les deux pays se sont alliés, entre autres, au «Front al-Nosra», la branche syrienne d’«Al-Qaïda».
Depuis le début de la guerre en Syrie, «Israël» a choisi son camp, celui des groupes extrémistes, et s’est fixé un objectif primordial: contrôler le sud syrien à travers une milice supplétive, semblable à celle de «l’Armée du Liban-Sud» (ALS), qu’il avait créée lors de son occupation de la partie méridionale du Liban (1978-2000).
L’objectif stratégique des batailles qui se succèdent dans cette partie de la Syrie est de déloger l’armée syrienne de la ville de Deraa, près de la frontière jordanienne, et d’isoler la ville de Quneitra, limitrophe du Golan occupé, avant d’en prendre le contrôle. Le but final étant de sortir du giron de l’Etat syrien le triangle Deraa-Quneitra-Damas, qui part de la frontière syro-jordanienne, longe le Golan occupé jusqu’aux abords de la frontière libanaise dans la région du Mont Hermon (Jabal al-Cheikh), et remonte vers les banlieues sud, sud-ouest et sud-est de la capitale syrienne.
Des moyens considérables sont mis en œuvre par les groupes extrémistes et leurs opérateurs régionaux pour atteindre ces objectifs. Mais jusqu’à présent, ils n’ont pas réussi dans la mission qui leur est attribuée.
Le front sud syrien est divisé en deux parties: le flanc occidental est directement supervisé par «Israël», qui dirige les groupes extrémistes, conduits par «Al-Nosra», leur fixe les tâches et leur fournit la logistique nécessaire.
C’est dans ce cadre que l’entité sioniste a pris en charge le traitement dans ses hôpitaux de plus d’un millier d’extrémistes blessés. Les observateurs des Nations Unies postés dans le Golan ont même révélé, dans des rapports soumis au Conseil de sécurité de l’ONU, avoir dénombré une soixantaine de réunions entre des officiers israéliens et des chefs extrémistes –dont des «émirs» du «Front al-Nosra»-, ainsi que le transfert de caisses (sans doute des armes, des munitions et autres équipements militaires).
L’aide israélienne ne s’arrête pas là. L’artillerie et l’aviation sionistes sont entrées en action de nombreuses fois contre des positions de l’Armée arabe syrienne et des unités des comités populaires pour préparer les offensives des groupes terroristes ou leur apporter un soutien lorsqu’ils étaient en difficulté. Les récentes agressions contre la localité stratégique de Hadar, qui résiste aux assauts takfiristes, et les raids contre des positions de l’Armée syrienne, dans la région de Quneitra, sont une illustration vivante de l’engagement israélien aux côtés des groupes terroristes.
Sur terre et dans les airs!
Le flanc oriental du front sud est supervisé par la Jordanie. Des milliers de combattants, formés dans des camps d’entrainement sous la supervision de la CIA et de l’Arabie Saoudite sont envoyés sur le champ de bataille pour tenter de prendre les localités situées sur l’autoroute reliant Deraa à Damas.
Par vagues successives, ces extrémistes ont essayé ces dernières semaines, sans succès, de prendre les quartiers al-Mahatta, al-Manchiyyeh, et al-Mourabbaa, dans la ville de Deraa. Le plan consiste, dans une deuxième phase, à attaquer les positions de l’armée syrienne sur l’autoroute as-Salam, reliant Quneitra à la capitale, en prenant pour cible la brigade-68 des forces gouvernementales stationnée à Khan al-Cheikh, puis la localité de Saasaa.
On comprend, dès lors, que les flancs israélien et jordanien sont complémentaires et les deux parrains régionaux des groupes extrémistes exécutent, en réalité, un seul plan en deux volets. Cela signifie qu’il existe une coordination étroite et permanente entre «Israël» et le royaume hachémite. Cette coordination se fait en amont et en aval des offensives, au sein de la salle d’opération appelée «MOK», basée en Jordanie. Des représentants des pays engagés dans la guerre contre la Syrie, y compris l’entité sioniste, siègent au sein de cette cellule.
La coopération israélo-jordanienne ne se limite pas au sol mais s’étend aussi aux airs. Le site américain Foxtrot Alpha a révélé que des appareils israéliens ont ravitaillé en vol des avions militaires jordaniens en début de semaine alors qu’ils étaient en route pour un exercice aérien commun aux Etats-Unis.
La semaine prochaine doivent débuter dans l’espace aérien américain des manœuvres aériennes conjointes baptisées «Red Flag». Cinq appareils F-15 israéliens ont effectué un vol conjoint de 7 heures avec des F-16 jordaniens vers la base aérienne américaine Nellis dans l’ouest des Etats-Unis, ajoute le site américain. Les appareils jordaniens ont été approvisionnés en vol par un 707 ravitailleur de l’armée israélienne.
«Cette opération illustre le resserrement de la coopération sécuritaire entre Israël et la Jordanie», commente le site israélien I24. «Il y a trois semaines, un responsable américain avait confirmé les informations selon lesquelles Israël avait offert des hélicoptères de combat à la Jordanie pour aider le royaume hachémite à lutter contre les menaces le long de ses frontières avec l’Irak et la Syrie», poursuit le site israélien. Le transfert de ces appareils militaires avait été approuvé par Washington qui a fourni un appui technique permettant la livraison des hélicoptères de type Cobra.
Certains pays arabes ne prennent même plus la peine de cacher leurs liens avec l’entité sioniste. Pour eux, la chute de Damas aux mains de groupes obscurantistes est prioritaire… la Palestine attendra!
Par Samer R. Zoughaib
Source: french.alahednews