En vertu de l’accord formel signé en 2013, les services allemands « partageront dans l’étendue du possible toutes les données pertinentes aux missions de la NSA ». Quelles sont ces données??
Selon des documents internes, les services de renseignement intérieurs allemands (BFV), qui souhaitaient utiliser le logiciel XKeyscore de la NSA américaine, ont accepté de transmettre en contrepartie des données secrètes, annonce Die Zeit.
En octobre 2011, les agents du BFV, les services de renseignement intérieurs allemands, ont été fortement impressionnés par les performances du logiciel XKeyscore utilisé par la NSA. Et ils ont voulu pouvoir en faire de même. En effet, le programme, souvent surnommé « Google pour espions », permet de trouver des traces d'activité numérique à partir de mots-clés, d'une adresse électronique ou d'une adresse IP.
Juste cinq mois plus tard, au début de 2012, les services allemands et américains ont commencé leur collaboration. Le directeur du BFV, Heinz Fromm, a officiellement demandé à son homologue de la NSA, Keith Alexander, d'ouvrir l'accès à XKeyscore aux agents allemands. Cependant, il a fallu encore 18 mois pour que le fameux logiciel parvienne finalement en Allemagne. Et pour cause: les deux parties n'arrivaient pas à définir les contreparties.
En vertu de l'accord formel signé en 2013, les services allemands « partageront dans l'étendue du possible toutes les données pertinentes aux missions de la NSA ». Quelles sont ces données, personne ne peut le dire avec certitude. Mais la logique du troc est claire: logiciel contre données.
Etrangement, l'accord en question n'a été présenté ni à la commission parlementaire allemande au renseignement, ni au délégué à la protection de la vie privée.
Le BFV ne collecte pas massivement de données électroniques, mais des métadonnées (heure d'envoi, destinataire, géolocalisation…) qui sont justement la spécialisation de XKeyscore.