25-11-2024 12:37 PM Jerusalem Timing

Les perdants, les gagnants et l’impact énergétique de l’accord sur le nucléaire


Les perdants, les gagnants et l’impact énergétique de l’accord sur le nucléaire

Le 1er gagnant de cet accord est incontestablement le peuple iranien.

Ainsi donc, après 12 années de vive tension et 22 mois d’âpres négociations, l’accord entre l’Iran et les pays dits du G5 + 1 (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni & Allemagne) a été finalement paraphé.

Cet accord historique est sans précédent puisqu’il a empêché un conflit majeur dans une région géographique névralgique, grâce à un compromis obtenu par un patient travail de négociations. Il faut dire que ces négociations ont tenu en haleine le monde entier, en particulier lors des derniers jours où le ton est plusieurs fois monté entre les négociateurs, dont on sait aujourd’hui que l’exaspération extériorisée était une manœuvre pour susciter des concessions.

D’ailleurs, la veille même de la signature de l’accord, la twittosphère a bien raffolée de la réplique servie en plénière par le chef de la délégation iranienne: « Ne menacez jamais un Iranien! », suite à la menace proférée par les Européens de rentrer à la maison tous bredouille.

En résumé, l’accord signé prévoit une réduction de 2/3 du nombre de centrifugeuses iraniennes servant à enrichir l’uranium dont le stock a été drastiquement réduit et le taux de concentration limité à 3.67 %, garantissant ainsi un usage exclusivement civil du combustible.

Les experts s’accordent à dire que, grâce aux limitations que cet accord permet, le temps de déclenchement (communément appelé breakout time, soit le temps requis à l’Iran pour fabriquer une bombe atomique advenant qu’elle veuille s’engager dans cette voie) est désormais au moins d’une année, alors que ce délai est actuellement de 2 à 3 mois.

En échange, Le Conseil de sécurité des Nations Unies a été saisi, dans les jours qui ont suivi l’accord, d’une résolution pour annuler les résolutions précédentes contre le programme nucléaire iranien, alors que les sanctions américaines et européennes qui visent les secteurs des finances et de l’énergie seront levées dès que l’AIEA (agence internationale de l’énergie atomique) aura attesté de la mise en œuvre des engagements pris par l’Iran.

Le 1er gagnant de cet accord est incontestablement le peuple iranien, avide de libertés du fait des restrictions du régime des mollahs et qui a élu à la présidence un candidat modéré, Hassan Rohani, qui avait promis d’obtenir une levée des sanctions internationales. Il faut savoir que les indicateurs macro-socio-économiques du pays sont alarmants : le taux de chômage est de 30 % et le taux d’inflation de 35 %, alors qu’on assiste à une réduction du PIB car l’essentiel de l’économie repose sur la rente des hydrocarbures.

Grâce à cet accord, les investisseurs étrangers vont de nouveau se bousculer aux portes de Téhéran, comme au bon vieux temps du honni Shah et les échanges commerciaux vont pouvoir reprendre de plus belle.

À la faveur du  rétablissement des transactions bancaires avec l’étranger, le prix des biens et matériels vont baisser, tout comme l’inflation. Cerise sur le gâteau, les caisses de l’État vont se remplir car les États-Unis et l’Europe devraient restituer les 100 à 150 milliards de dollars d’avoir iraniens gelés dans leurs banques. Preuve de cette effervescence, certains se dépêchent déjà pour rouvrir leur ambassade à Téhéran, alors que d’autres ont dès maintenant préparé les rendez-vous pour leurs délégations économiques et politiques dans une tentative de s’accaparer une part du marché de 78 millions de personnes.

Dans cette course effrénée pour ce juteux marché perse, la Chine a pris une longueur d’avance sur ses rivaux commerciaux car elle est entretemps devenue le premier partenaire de ce pays, alors que l’entreprise énergétique PetroChina est en train de damer le pion à son homologue français Total à la double échelle iranienne et mondiale!

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