Des hommes et des garçons venus de pays plus pauvres que la Thaïlande comme le Cambodge ou la Birmanie sont vendus à des capitaines de bateaux de pêche, qui exigent d’eux un travail dangereux.
Le géant de l'agroalimentaire Nestlé a été accusé jeudi de soutenir consciemment l'esclavage qui sévit dans le milieu de la pêche en Thaïlande en utilisant des fruits de mer dans des produits alimentaires pour chats, a annoncé un cabinet d'avocat ayant lancé des poursuites en nom collectif.
"Des acheteurs de produits pour animaux ont porté
plainte aujourd'hui contre Nestlé, accusant le fabricant d'aliments de soutenir
en toute connaissance de cause un système d'esclavage et de trafic d'êtres
humains pour produire des aliments pour chats de la marque Fancy Feast, tout en
cachant sa complicité avec des violations des droits de l'Homme", a annoncé le
cabinet Hagens Berman dans un communiqué.
Selon cette plainte, "Nestlé importe via un fournisseur thaïlandais, Thai
Union Frozen Products PCL, plus de 28 millions de livres (12.000 tonnes)
d'aliments pour animaux à base de fruits de mer pour de grandes marques vendues en Amérique dont une partie sont produits dans des conditions d'esclavage".
Des hommes et des garçons venus de pays plus pauvres que la Thaïlande comme le Cambodge ou la Birmanie sont vendus à des capitaines de bateaux de pêche, qui exigent d'eux un travail dangereux et harassant à raison de 20 heures par
jour, en les payant très peu ou pas du tout, sous peine d'être battus ou même
tués, accuse encore la plainte.
"En cachant cela au public, Nestlé a de fait conduit des millions de
consommateurs à soutenir et encourager l'esclavage dans des prisons
flottantes", a accusé l'un des associés du cabinet, Steve Berman, cité dans le
communiqué, en invitant les utilisateurs des marques en cause à se joindre à
cette plainte. La plainte a été déposée au tribunal fédéral du centre de la Californie.