Il s’agit de la région de Zaporojie est un centre important pour l’économie ukrainienne dans l’Est du pays qui abrite la majorité des industries que compte l’Ukraine.
L’oblast de Zaporojie demande à Kiev de lui accorder plus d’autonomie, surtout en ce qui concerne les taxes et impôts collectés dans cette région. Une demande qui rejoint celle des régions de Donetsk et de Lougansk qu’a pourtant rejetée le pouvoir.
Le pouvoir législatif de la région de Zaporojie a approuvé à une écrasante majorité un projet de loi qui accorderait à l’oblast plus d’indépendance vis-à-vis de Kiev. La loi, qui sera soumise à l’examen du parlement national à Kiev, prévoit notamment des changements dans le domaine fiscal, qui permettraient à l’oblast de reverser à Kiev une manne fiscale plus faible et en contrepartie, il utiliserait ces fonds pour gérer directement ses dépenses sociales (santé, éducation, etc.) et écologiques.
Des centaines de personnes se sont rassemblées devant le parlement régional en signe de soutien à ce projet de loi.
L’oblast de Zaporojie se trouve dans le sud-est ukrainien, à l’ouest de la région rebelle de Donetsk. Cependant, cette région n’a pas été touchée par le conflit et a toujours affiché son soutien à Kiev, même après l’éviction du pouvoir de Viktor Yanoukovitch, début 2014.
La région de Zaporojie est un centre important pour l’économie ukrainienne dans l’Est du pays qui abrite la majorité des industries que compte l’Ukraine. On y trouve notamment la plus grande centrale nucléaire d’Europe. La région produit 25% de toute l’électricité consommée dans le pays. Cette région concentre en outre les grands acteurs de la production automobile et de la métallurgie ukrainiens. En terme de PIB, c’est la troisième région d’Ukraine et l’une des rares unités administratives à recevoir moins de dotations de l’Etat qu’elle ne lui verse par le biais des impôts et autres redevances.
Le moment auquel est lancé cet appel à une plus grande autonomie n’est peut-être pas le plus opportun : si la question de la décentralisation monopolise l’attention au sein du parlement national ukrainien, c’est que les députés sont contraints de le faire par les accords de Minsk concernant le statut dont devraient pouvoir bénéficier les régions de Donetsk et de Lougansk.
La nécessité de procéder à des amendements constitutionnels pour garantir une plus grande autonomie de toutes les régions d’Ukraine – et pas seulement celle des régions rebelles – figure bien dans les accords de Minsk. Mais pour l’heure, la réforme constitutionnelle entamée par le président ukrainien, Petro Porochenko ne semble pas vraiment correspondre aux attentes des parties qui ont négocié à Minsk en février dernier.
«Non. Il n’y aura pas de fédéralisation ni de statut spécial quelconque», a tranché Petro Porochenko jeudi, commentant la décision du parlement de Zaporoje avant d’ajouter : «Certaines personnes ont essayé d’utiliser notre initiative».
Le projet de réforme de la Constitution proposé par le président ukrainien est actuellement en train d’être examiné par la Cour constitutionnelle. Alors que les alliés occidentaux de l’Ukraine l’ont qualifié de «pas dans la bonne direction dans la solution du conflit», les responsables des républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk estiment que ce projet ne correspond pas aux engagements pris par Kiev dans le cadre des accords de Minsk, étant donné qu’il ne prévoit pas de conférer une véritable autonomie aux régions du pays qui le souhaiteraient.