Quand la crise des déchets au Liban devient pour l’ennemi israélien une question stratégique..
Les médias israéliens ont tourné leur attention vers la crise sociale au Liban qui a éclaté il y a quelques jours avec le dossier des déchets, au point de s’interroger sur ses répercussions sur la situation politique et sécuritaire du pays, et en l’occurrence celle d’ «Israël ».
En effet, de simple information enregistrée dans la rubrique des faits divers, la crise des «déchets au Liban» est devenue pour les médias israéliens « une question stratégique» !!
Ainsi, sous le titre «le Liban est embourbé dans les déchets», le journal Yedioth Ahronoth a mis en garde contre le scénario du «Printemps arabe» au Liban.., et qui risque d’évoluer en «hiver islamique», pour se terminer en une guerre civile comme celle qui a eu lieu dans le passé et qui avait provoqué la mort de plus de 150 mille libanais.., notant que es protestations ont commencé à se répandre vers le nord et très bientôt toucheront l'ensemble du Liban.
Le journal a souligné que «l'effet domino» qui a contaminé toutes les révolutions dans le monde arabe a atteint le «pays du cèdre», quoique tardivement.
Toutefois, le quotidien souligne que le Liban jouit d’une «extraordinaire capacité à surmonter la crise, et que la peur de la guerre civile l’empêche de plonger dans le chaos. Mais la jeunesse libanaise est tellement désespérée, motivée par l'illusion de pouvoir changer quelque chose, à l’image de ce qui s’est passée avec la jeunesse syrienne il y a quelques années, qu’elle est persuadée que la situation ne sera pas pire que ce qui prévaut aujourd’hui» .
Le journal estime que « les manifestants qui sont descendus à la rue pour protester contre le gouvernement, se retourneront contre le Hezbollah si les protestations se poursuivent. Dans cette logique, le journal a rapporté certains propos de responsables politiques libanais qui accusent le Hezbollah de tous les maux. Comme par exemple, le Hezbollah «a déclenché la guerre contre Israël dans le passé, il est la cause des combats en Syrie, il est responsable du retard économique et de la faiblesse de l'armée libanaise»!
Cela dit, le journal espère à ce que le Liban ne bascule dans le chaos, sinon ce serait provoquer le chaos provoqué à l'ouest de l'Irak et de la Syrie, sans compter que le Liban deviendra une cible pour les takfiriste de Daesh. Et donc, si cette dernière établit « son contrôle à la Syrie et au Liban à la fois, cela signifie pour Tel Aviv qu’elle mettra la main sur le plus important arsenal d'armes».
Pour sa part, le Jerusalem Post s’est interrogé si le Hezbollah volera ou pas les manifestations au Liban ? Autrement dit. S’il en profitera pour provoquer la chute du gouvernement !
Selon le journaliste du site d’informations libanais «le Liban maintenant», Tony Badran, « le Hezbollah «ne volera pas les manifestations», parce que tout simplement « il n’est pas gêné par le gouvernement libanais, au contraire, il est assis aux côtés des sunnites qui lui assurent une couverture dans ses combats en Syrie. »
Le chercheur Philip Smith, de l'Institut de Washington pour la politique au Proche-Orient, estime que « le Hezbollah annoncera son soutien à ces manifestations, afin de répandre l’idée qu’il n’est pas seulement le défendeur des chiites mais de tout le Liban, surtout qu’il s’est toujours vanté d'être honnête et sincère et donc soutenir les protestations l’aidera à peaufiner cette image. »
Enfin, pour le chercheur et expert militaire israélien, Mordechai Kedar, le risque de la guerre civile est haut. Dans un article intitulé « Sur le chemin de la guerre civile, le Liban est embourbé dans les déchets» publié sur le site israélien «MIDA», il écrit que « le Liban est au bout de l’abîme, et tout événement exceptionnelle pourrait l’entraîné vers le pire soit une guerre civile ».
Il a appelé «Israël, ainsi que les pays européens et le monde à se préparer à une telle situation, et de s’attendre à ce que le nombre de réfugiés fuyant le Liban, dépassera celui des réfugiés syriens, mais avec plus d’atrocités, surtout que le Liban a connu par le passé ce genre d’atrocités».