Il semble que la direction politique du Hamas s’est montrée très active depuis juillet, s’efforçant de reconstruire ses relations dans la région pour sortir de son isolement.
Khaled Mechaal, le responsable du bureau politique du Hamas, a reçu le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, le 3 août à Doha au Qatar, et a discuté avec lui des développements concernant la cause palestinienne, ainsi que de la situation générale dans la région.
Le Hamas a publié un communiqué officiel le même jour, notant que Mechaal et Lavrov ont abordé la situation de la bande de Gaza depuis la guerre israélienne de l’été 2014, en plus des attaques israéliennes sur les sites saints islamiques et chrétiens à Jérusalem.
Lavrov a adressé à Mechaal une invitation officielle à se rendre à Moscou.
Le porte-parole du Hamas Ismail Radwan a déclaré à Al-Monitor : « La réunion entre Mechaal et Lavrov montre l’intérêt de la Russie pour la cause palestinienne et vient à la suite des réunions périodiques tenues par le Hamas avec les parties régionales et internationales. Cependant, il n’y a pas eu de discussion à la réunion sur la possibilité pour la Russie de jouer le rôle d’un médiateur pour réactiver la réconciliation entre le Fatah et le Hamas, bien que Lavrov et Mechaal aient souligné son importance en général ».
Le Hamas estime qu’il a réalisé une avancée diplomatique importante par cette rencontre avec Lavrov et par l’invitation officielle à Moscou qui a suivi. Il considère ces développements comme une réponse concrète à la politique occidentale qui consiste à ignorer le Hamas depuis que le mouvement a remporté les élections législatives en 2006.
C’est ce qu’un certain nombre d’analystes politiques proches du Hamas, dont al-Hamad Jawad, ont expliqué le 16 août.
Dans le même temps, le Hamas escompte une nouvelle action russe dans la région sur les situations en Syrie, au Yémen et en Iran. En renforçant ses relations avec le Hamas, Moscou pourrait chercher à remédier à ses années d’éloignement de la cause palestinienne à cause duquel la Russie a perdu de son influence. En reprenant langue avec le Hamas, la Russie cherche très probablement à disposer d’une plus grande influence dans le conflit israélo-arabe.
L’invitation à Moscou pourrait être un tournant pour le Hamas et qui ne s’arrêtera pas au Kremlin,a déclaré le Hamas dans une analyse parue le 9 août sur son site officiel. L’étape pourrait ouvrir une voie vers l’Amérique latine et l’Asie centrale où le Hamas souhaite gagner des soutiens et former des alliances pour faire pression sur l’Europe et les États-Unis de manière à ce que ceux-ci reviennent sur leur désignation du Hamas comme organisation terroriste.
Al-Monitor a appris de sources influentes dans le Hamas et ayant requis l’anonymat, qu’un envoyé russe éminent s’était rendu à Gaza début juillet et avait rencontré les membres du bureau politique du Hamas, dans une atmosphère confidentielle. Ces mêmes sources ont refusé de révéler l’identité de l’envoyé.
Le Hamas est bien conscient que la Russie fait partie du Quartet sur le Moyen-Orient, qui comprend également les Nations Unies, les Etats-Unis et l’Union européenne.
Le Hamas sait que toute réconciliation potentielle entre le mouvement et Moscou dépend de l’engagement du Hamas aux exigences du Quartet - qui comprennent reconnaître l’Etat d’Israël et renoncer à la violence. Toutefois, le Hamas pourrait trouver difficile d’approuver et de respecter ces exigences, ce qu’il a clairement dit dans une déclaration officielle du 21 juin.
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