24-11-2024 08:08 AM Jerusalem Timing

Six prisonniers palestiniens sont en grève de la faim illimitée

Six prisonniers palestiniens sont en grève de la faim illimitée

Les prisonniers donnent aux autorités israéliennes d’occupation jusqu’au 1er septembre pour répondre à leur demande.

Six prisonniers palestiniens détenus dans la prison du Néguev en Israël ont continué samedi une grève de la faim, commencée le 18 août pour protester contre leur internement sans procès ni accusation, a annoncé le Comité de l’Autorité palestinienne pour les questions des prisonniers.

Fadi Obeidat, un avocat du comité, a rencontré certains des grévistes de la faim samedi et a déclaré qu’ils exigeaient que soit mis fin à la politique israélienne de la détention administrative.

La prison du Néguev - également connue sous le nom de prison de Ktz’iot - est l’un des plus grands centres de détention israéliens et il a été ces derniers mois un lieu de tensions fréquentes entre les détenus « administratifs » et le personnel de la prison.

Les prisonniers donnent aux autorités israéliennes d’occupation jusqu’au 1er septembre pour répondre à leur demande, après quoi ils ont menacé de cesser de prendre des « liquides ». Il n’a pas précisé si cela concernait des liquides avec du sodium et des éléments nutritifs, ou également l’eau.

Les grévistes de la faim ont également dit à Obeidat que plusieurs détenus administratifs prévoyaient de se joindre à leur grève de la faim après le 1er septembre si le service pénitentiaire israélien n’accédait pas à leur demande.

Les grévistes de la faim ont été identifiés comme étant : Nidal Abu Aker, âgé de 48 ans, Shadi Maali, 39 ans, Ghassan Zawahreh, 32 ans, tous de Bethléhem, Badra al-Ruzza, et Munir Abu Sharar d’Hébron.

Un autre détenu, Kayid Fawzi Abou al-Rish, âgé de 42 ans et originaire de Naplouse, est entré dans son 26e jour de grève de la faim ce lundi pour protester contre sa détention sans procès, qui a été renouvelée deux fois pour une période de six mois.

Nidal Abu Aker, du camp de réfugiés de Duheisha à Bethléem, a déclaré devant Obeidat qu’ils rejetaient tous la politique israélienne de la détention administrative, ainsi qu’une loi israélienne adoptée récemment permettant le gavage. Ils réclament par conséquent la libération de tous les détenus administratifs.

Abu Aker a été kidnappé et placé en détention administrative le 28 juin 2014, mais il a déjà passé un total de neuf années de sa vie en détention administrative.

Abu Aker a déclaré que les grévistes de la faim ont également décidé de boycotter les tribunaux administratifs israéliens.

Abu Aker a dit refuser de prendre des vitamines ou de subir des tests médicaux, bien qu’il souffre de problèmes de pression artérielle et d’un ulcère de l’estomac.

Abu Aker appelé à un mouvement de soutien avec les détenus administratifs dans leur lutte contre la politique de détention administrative et contre les tribunaux israéliens.

La détention administrative permet l’internement sans procès ni accusation pour une période de six mois qui peut être renouvelée indéfiniment. Cette politique a été vivement critiquée par la communauté internationale ainsi que des organisations israéliennes et palestiniennes de défense des droits de l’homme.

Beaucoup de Palestiniens se sont lancés dans des grèves de la faim pour protester contre cette pratique, et plus tôt ce mois-ci, Israël a accepté de suspendre la détention administrative de prisonnier palestinien Muhammad Allan, à la suite d’une grève de la faim de 66 jours qui a soulevé des craintes que les autorités israéliennes d’occupation ne le nourrissent de force.

En juillet, un autre prisonnier palestinien, Khader Adnan, a été libéré après une grève de la faim de 56 jours, qui l’a amené sur le point de mourir, pour protester contre sa détention administrative.

C’était la deuxième fois Adnan se lançait dans une grève de la faim contre cette politique de détention, après une grève de la faim de 66 jours en 2012 qui avait également conduit à sa libération.

Alors que les détenus administratifs sont autorisés à faire appel aux tribunaux, le Centre d’études des prisonniers - un groupe de défense des prisonniers - a révélé que 85% de la totalité des détentions administratives viennent d’être renouvelées.

Selon le groupe Addameer de défense des droits des prisonniers, quelque 400 Palestiniens étaient en détention administrative au mois du juillet.

Info Palestine