Dans une tentative de gagner la pitié de l’opinion publique, les fils Moubarak se sont relayés auprès de leur père. Ils tenaient tous deux des exemplaires du Saint Coran.
Le président égyptien déchu Hosni Moubarak est apparu pour la première fois publiquement depuis sa démission le 11 février couché sur une civière, à l'ouverture de son procès pour meurtre de manifestants et corruption au Caire.
Ses fils Alaa et Gamal, habillés en blanc, et l'ex-ministre de l'Intérieur Habib el-Adli ainsi que six hauts responsables de l'ancien régime étaient également présents.
Accusé de corruption et d'être impliqué dans le meurtre de manifestants, Moubarak a plaidé non coupable devant le tribunal pénal du Caire. "Toutes ces accusations, je les nie complètement", a déclaré M. Moubarak, à qui un micro a été tendu.
Ses fils Alaa et Gamal, accusés de corruption, se sont également dits non coupables. Dans une tentative de gagner la pitié de l'opinion publique, les fils Moubarak se sont relayés auprès de leur père. Ils tenaient tous deux des exemplaires du Coran.
Un représentant du Parquet général avait auparavant accusé M. Moubarak de s'être mis d'accord avec l'ex-ministre de l'Intérieur Habib el-Adli pour le meurtre "prémédité" de manifestants anti-régime dans plusieurs gouvernorats d'Egypte.
Il a aussi accusé Alaa et Gamal Moubarak de corruption.
Moubarak avait quitté mercredi matin l'hôpital de Charm el-Cheikh, où il était en détention préventive, pour se rendre au Caire afin d'être jugé pour meurtres de manifestants et corruption, a indiqué la télévision d'Etat.
"Moubarak est transporté en ambulance à l'aéroport de Charm el-Cheikh en vue de son départ pour Le Caire", a indiqué la télévision d'Etat.
Des manifestants rassemblés devant l'établissement appelaient à son exécution.
L'ancien chef d'Etat était en détention à l'hôpital international de Charm el-Cheikh depuis le mois d'avril à la suite de problèmes cardiaques. S'il est reconnu coupable de meurtre, il risque la peine de mort.
Le procès a commencé vers 09H00 (07H00 GMT) dans un amphithéâtre, où une grande cage à barreaux noirs a été installée pour accueillir les accusés.
L'ancien ministre de l'Intérieur, Habib el-Adli, autrefois redouté et toujours haï par une grande partie de la population, ainsi que six hauts responsables de la police, seront jugés en même temps. L'homme d'affaires Hussein Salem, un proche des Moubarak, sera, lui, jugé par contumace.
Ils sont tous accusés d'avoir détourné des millions de dollars d'argent public et d'avoir ordonné le meurtre de manifestants anti-régime pendant le soulèvement populaire de janvier-février, qui a fait près de 850 morts et abouti à la chute de Moubarak.
Plus d'un millier de policiers et de soldats seront déployés pour assurer la sécurité du bâtiment. Près de 600 personnes --avocats, familles des victimes, journalistes-- ont été autorisées à assister au procès.
Son avocat, Farid al-Dib, va arguer que Moubarak est trop malade pour être jugé et qu'il n'a pas autorisé la répression brutale des manifestants. M. al-Dib a rapporté que Moubarak souffrait d'un cancer et, la semaine dernière, qu'il était dans le coma, ce que l'hôpital a démenti.
L'un de ses médecins a affirmé qu'il était dans un état relativement stable mais qu'il était faible, car il refuse de s'alimenter, et très déprimé.