Selon le Maariv, au cas où le plan est exécuté dans la prochaine confrontation dans le nord, ce sera une première depuis la création de l’Etat d’Israël en 1948

C’est la première fois dans tous les conflits menés par l’ennemi sioniste qu’il appréhende l’éventualité que la prochaine guerre puisse se dérouler sur le sol qu’il contrôle.

Dans toutes les guerres menées, que ce soit contre le Liban, la bande de Gaza, la Cisjordanie, la Syrie, ou l’Égypte dans le passé, sa doctrine  militaire a toujours été de faire en sorte que les combats terrestres, voir même aériens et maritimes, se déroulent sur le sol des autres.  Depuis 2006, il n’est plus du tout rassuré que cette doctrine puisse rester de vigueur.

«  Les menaces ont changé sensiblement. Nous sommes face à un ennemi d'un autre genre », a dit une source militaire israélienne de haut rang pour le quotidien israélien Maariv.

Cet ennemi d’un autre genre n’est autre que la Resistance libanaise. Le scenario que ses combattants investissent à partir des territoires libanais les colonies situées au nord de la Palestine occupée est pris très au  sérieux.

Du coup, un plan d’évacuation des colons a été mis au point. Il est destiné à être mis en exécution dès les premiers jours de la prochaine bataille.

Selon le journal israélien Maariv, qui a révélé hier les détails du plan, les estimations des services de renseignements israéliens militaires sont persuadées que « la prochaine confrontation dans le nord  va vite s’étendre  sur le territoire israélien  et qu’il est de ce fait  impératif de travailler pour faire face à ce danger».
 
D’après la source militaire israélienne précitée,  il est nécessaire pour les soldats de l'armée israélienne de leur inculquer une nouvelle réadaptation aux niveaux professionnel et mental. » L'objectif étant, selon son explication, « de créer une force fondée sur des réservistes originaires des colonies elles-mêmes, au lieu de les distribuer aux différentes divisions militaires.»

Selon le Maariv, au cas où le plan est exécuté dans la prochaine confrontation dans le nord, ce sera une première depuis la création de l’Etat d'Israël en 1948.

Le plan d'évacuation prévoit le retrait des colons de plus de vingt colonies près de la frontière, en direction des lieux plus sûrs dans le centre et le sud. Dans certaines d’entre elles, on demandera aux habitants de traverser de longues distances avant d'être transférés en bus, tandis que les résidents des autres colonies seront transférés plus rapidement. « Le tout en fonction des conditions de chaque colonie et de sa situation », poursuit-il.


Selon le plan prévu, « des soldats de réserve remplaceront la population et seront déployés dans la région frontalière, comme Nahariya, Kiryat Shmona et Metulla, au sein d’unités militaires qu’on a décidées de fonder en parallèle ».

Toujours selon le journal, l'armée israélienne a décidé de mettre en œuvre le plan d'évacuation en silence, sans bruit, ni publicité, «de peur de la réaction de l'ennemi».

Et c’est l'armée qui sera chargée d’informer les colonies de la nécessité de les évacuer. « Ce qui pourrait créer des problèmes, surtout si l'ennemi est au courant de cette décision ce qui l’amènera à déverser ses missiles sur les colonies», fait part une source pour Maariv.

« Raison pour laquelle, les autorités locales dans le nord, les fonctionnaires et les agents de sécurité dans les zones frontalières ont reçu une explication approfondie sur le plan d'évacuation. Sachant que cette question n’est plus une question théorique, mais est devenu une réalité qui sera mise en œuvre».

Constat flagrant : Tel Aviv a pris le soin d’annoncer haut et fort, à travers les medias israéliens en premier, cette décision d’évacuer les colonies en cas de prochaine guerre avec le Liban.

D’un côté le message devrait être destiné aux colons eux-mêmes pour les préparer à une éventuelle évacuation et ses aléas, et les rassurer en même temps que tous les scénarios sont envisagés pour être affrontés.

D’autre part, il faut croire que « l’ennemi d’Israël », le Hezbollah est lui aussi visé par cette annonce. Question de lui faire part que ses stratèges sont dévoilés et déjoués, et qu’il ne peut donc plus surprendre, la surprise ayant été l’un de ses atouts les plus forts en 2006.  

Cette annonce devrait aussi éloigner l’éventualité d’une escalade militaire.

Quand bien même le Hezbollah semble empêtré en Syrie, -ce qui réjouit les responsables israéliens-, cette annonce est la preuve qu’il  les inquiète tout de même. Il y a de quoi. Malgré les pertes qu’il subit, il accumule les succès, et avec, une expérience militaire qu’il ne pouvait acquérir en temps normaux !