L’émissaire onusien pour le Yémen, Ismail Ould Cheikh, présente son initiative pour un compromis.
La coalition arabe dirigée par l'Arabie saoudite contre le Yémen a connu ce vendredi sa journée la plus sanglante, essuyant ses pertes les plus dures depuis son interventon militaire dans ce pays, pour affaiblir le pouvoir du mouvement houthi Ansarullah.
Un missile de type Tochka a été tiré contre un convoi de ses véhicules blindés dans la région de Safer à Maareb (Est du pays), causant la mort de plusieurs dizaines de militaires saoudiens, émiratis et Bahreinis, selon des sources yéménites citées par le correspondant d’AlManar.
Il est également question de deux hélicoptères saoudiens de type Apache et de plusieurs chars qui ont également été abattus, a-t-on précisé de même source. (Voir photo à droite)
Et d'ajouter: les avions saoudiennes ont évacué des dizaines de soldats tués et blessés du lieu de l'attaque.
Un peu plus tard dans la journée, les Emirats ont reconnu la mort de 22 de leurs soldats. Dans un premier moment, ils ont déclaré qu'ils ont péri dans une explosion accidentelle d'un dépot d'armements, avant de reconnaitre qu'il s'agissait d'un missile sol-sol.
Puis, tard dans la soirée, l'agence officielle WAM a rapporté que quarante-cinq soldats des Emirats arabes
unis ont été tués . Vingt-trois soldats émiratis blessés ont succombé, portant à 45 le nombre des militaires émiratis ayant péri, a indiqué l'agence.
Selon une source yémenite, prés de 30 soldats bahreinis ont péri dans l'opération sans compter des dizaines de soldats émiratis sachant que la majorité des blessés sont dans un état critique.
Auparavant, les autorités bahreinies ont reconnu la mort que de 5 de leurs soldats faisant part à la coalition, sans en préciser les causes exactes.
Dans un communiqué publié par l'agence officielle Bna, le commandement de
la force de défense de Bahreïn a publié une liste des noms de ses cinq
militaires tués alors qu'"ils défendaient la frontière sud du royaume
saoudien", sans donner d'autres détails, rapporte l'AFP.
Qaunt aux autorités saoudiennes, elle n'ont pas révélé le chiffres de ses pertes.
Positions saoudiennes toujours bombardées
Ce qui est sûr en revanche, c'est que 16 soldats saoudiens ont péri jeudi après midi dans l'attaque contre la position région saoudienne al-Khouba, à Jizane.
Selon la chaine proche du mouvement Ansarullah, al-Massirah, ils sont tombés dans une embuscade tendue par les forces yéménites et les comités populaires alors qu'ils avançaient en direction de la position militaire Machaal, que les combattants houthis ont conquis depuis le début de ce mois.
Ce vendredi, les bombardements visant plusieurs positions saoudiennes à Jizane et Najrane se sont poursuivies et un char saoudien a été détruit par les tirs yéménites contre la base Al-Jallah à Jizane.
Ces attaques interviennent au moment où les forces saoudiennes poursuivent leurs raids meurtriers contre les régions résidentielles de la région de Saada au nord, de la capitale Sanaa et du gouvernorat de Horeib à Maareb et Razeh.
Ce vendredi, 8 Yéménites sont tombés en martyre et 7 autres ont été blessés dans des raids saoudiens contre l’hôpital Chaara, dans le gouvernorat de Razeh.
Une nouvelle initiative
En parallèle, l’émissaire onusien pour le Yémen, Ismail Ould Cheikh, (plutôt pro saoudien) poursuit ses efforts pour parvenir à un compromis entre les différentes parties yéménites.
La chaine panarabe AlMayadeen a obtenu ce vendredi une copie du document qu'il a rédigé.
Voici ci-dessous les différents points de cette initiative :
1-Le respect des décisions du conseil de sécurité de l’Onu, conformément à un mécanisme d’application approuvé par tous les parties.
2- Un cessez-le-feu permanent et global, et le retrait de tous les groupes armés des villes, conformément à une procédure consistant à combler le vide sécuritaire et administratif.
3-La levée de l’embargo terrestre, maritime, et aérien imposé (par l’Arabie) contre le Yémen.
4-L’obtention d’un accord pour charger une partie tierce neutre de superviser l’application de l’accord sous la houlette des Nations-Unies.
5-Le respect du droit international en ce qui concerne la préservation de la vie des civils, la libération des détenus, et l’acheminement de l’aide alimentaire et médicale.
6-La remise en place du gouvernement de la coalition dirigé par Khaled Bahhah pour gérer les affaires courantes dans un délai ne dépassant pas les deux mois.
7-La formation d’un gouvernement d’unité nationale aux cours de ces deux mois conforme à la constitution.
En réaction à cette initiative, le mouvement des forces populaires d’Ansarullah ne s’est pas opposé au retour de Bahhah en tant que Premier ministre du gouvernement des affaires courantes. Ce qui n’est pas le cas pour le retour du président démissionnaire Abed Rabbo Mansour Hadi.
Approuvé par Ansarullah, cette initiative attend toujours son approbation par le président démissionnaire Hadi et ses maitres saoudiens.