Les médias israéliens aussi s’en mêlent
Selon un journal suédois, les médias britanniques essaient de déclencher un scandale en accusant hâtivement et sans preuves Moscou de soutenir militairement Bachar el-Assad, alors que cette intervention ne répond pas aux intérêts de la Russie.
Les quotidiens britanniques Times et Telegraph se sont hâtés, samedi, de relayer des informations non vérifiées sur la participation de militaires russes aux hostilités en Syrie aux côtés des troupes gouvernementales, rapporte le journal Dagens Nyheter.
Selon le Times et le Telegraph, une vidéo filmée par une chaîne de télévision publique syrienne à Lattaquié montrerait la présence de blindés de l’armée russe et on pourrait y distinguer des conversations dans une langue ressemblant à du russe. Les médias affirment en outre que des chasseurs, drones et navires de l’armée russe participeraient aussi à la guerre civile en Syrie.
Or les journaux britanniques n'ont toujours fourni aucune preuve de leurs spéculations, ajoute le journal suédois. Il est d’ailleurs d’autant plus difficile de distinguer ces matériels car ces armements, de l’armée gouvernementale syrienne, sont, dans une très large majorité, de provenance soviétique ou russe et ont été achetés bien avant la guerre.
Le site israélien Ynet News avait aussi affirmé, il y a quelques jours, qu'un contingent spécial russe "fort de plusieurs milliers d'hommes" arriverait prochainement sur une base gouvernementale syrienne près de Damas. Moscou a immédiatement démenti cette information.
Le conflit syrien a depuis longtemps une portée régionale et internationale, rappelle Dagens Nyheter. Les Etats-Unis envoient des drones et des chasseurs dans le nord de la Syrie pour lutter contre les djihadistes du groupe Etat islamique (EI). La Turquie organise des raids aériens contre les rebelles kurdes près de sa frontière. Des milliers de combattants du mouvement libanais Hezbollah renforcent les rangs des loyalistes syriens. L'Iran dépêche des soldats en Syrie et des commandants des Gardiens de la révolution islamique (Pasdarans) sont chargés de former les troupes gouvernementales syriennes.
Selon le journal suédois, Moscou a aussi envoyé ses conseillers militaires et des armes en Syrie pour aider le président Bachar el-Assad. Mais le fait que l'EI, qui a enrôlé de 5.000 à 10.000 extrémistes du Proche-Orient, est devenu la menace principale pour la sécurité de la région, justifie en quelque sorte le soutien russe au président Al-Assad, note Dagens Nyheter.
D'autre part, il est peu probable que le gouvernement russe juge nécessaire de s'ingérer militairement dans la guerre syrienne et que le président russe Vladimir Poutine envoie des troupes dans un pays sur le point de s'effondrer, conclut le journal suédois.