L’entité sioniste accorde seulement 29% du coût total aux écoles chrétiennes, et 100% aux écoles juives
Des milliers de manifestants, en grande majorité arabes israéliens, ont réclamé dimanche devant le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu plus de fonds publics pour les écoles chrétiennes, qui reçoivent selon eux moins d'un tiers des crédits alloués aux écoles juives.
Depuis la rentrée mardi, les 47 écoles chrétiennes de la Palestine occupée sont en grève illimitée. Leurs 33.000 élèves --dont 60% sont chrétiens et le reste des musulmans-- ne reprendront les cours qu'une fois un accord trouvé avec les autorités sur leur financement, assurent les responsables de l'enseignement chrétien en Israël.
"L'Etat a réduit l'aide qu'il nous alloue à seulement 29% du coût total de nos écoles", a expliqué à l'AFP le père franciscain Abdel Massih Fahim, directeur des écoles de la Custodie de Terre sainte. "Les écoles juives qui sous le même statut que les écoles chrétiennes, c'est à dire +reconnues mais non officielles+ sont financées à 100%, nous réclamons l'égalité de traitement", renchérit le responsable ecclésiastique Wadie Abounassar.
L'enseignement chrétien et les autorités israéliennes se livrent depuis plusieurs mois à un bras de fer autour du budget alloué par l'Etat aux écoles chrétiennes et à leurs 3.000 employés.
Les parents payaient jusqu'à présent 5.000 shekels (1.300 dollars) par an au titre des frais de scolarité, le reste, soit environ 10.000 shekels, étant assuré par des subventions publiques et des donations privées.
Mais aujourd'hui, "nous réclamons à l'Etat 200 millions de shekels (53 millions de dollars) par an" pour boucler les budgets, explique M. Abounassar à l'AFP.
En plus des familles, dont les enfants avaient pour l'occasion revêtus leurs uniformes scolaires, de nombreux dignitaires des différentes églises avaient fait le déplacement, ainsi qu'une dizaine de députés arabes israéliens.
Le chef de la liste arabe au Parlement israélien, Ayman Odeh, lui-même formé dans une école chrétienne comme la plupart de ses colistiers, a souligné que les écoles chrétiennes ne représentaient que "4% des écoles arabes, mais un tiers des étudiants palestiniens de l'enseignement supérieur en sont issus". En outre, dit-il encore à l'AFP, "87% des Arabes employés dans le secteur de la high-tech en Israël (Palestine occupée) sortent de ces écoles".
Sous des drapeaux du Vatican, Manal Issa, venue avec ses deux enfants de Shefa Amr, une localité arabe dans le nord d'Israël, veut "l'égalité". "On paye nos impôts et on doit avoir les mêmes droits que tout le monde", dit-elle, avant de s'inquiéter: "je soutiens le mouvement, mais il va falloir que les cours reprennent, les examens nationaux ne vont pas être repoussés pour nos enfants".
Ce conflit intervient quelques jours après une visite du président israélien Reuven Rivlin au Vatican et dans un contexte de plus en plus tendu pour les 160.000 chrétiens d'Israël (Palestine occupée), leurs représentants ayant affirmé vivre dans la "peur" après que des extrémistes juifs ont récemment brûlé plusieurs lieux de culte chrétien.
Avec AFP