23-11-2024 05:46 AM Jerusalem Timing

La coalition s’abat avec folie contre le Yémen: les civils, première cible

La coalition s’abat avec folie contre le Yémen: les civils, première cible

Le chiffre des tués de jeudi parmi les militaires arabes du Golfe est nettement supérieur à celui déclaré.

Depuis les pertes importantes essuyées par ses forces au sol, la coalition arabe menée par l'Arabie saoudite contre le Yémen crie vengeance, fauchant sauvagement les vie des civils.

"Nous sommes déterminés à débarrasser le Yémen de la pourriture", a lancé, selon la presse locale, l'homme fort des Emirats, cheikh Mohammed ben Zayed Al-Nahyane, prince héritier d'Abou Dhabi et commandant en chef adjoint des forces armées, en référence aux rebelles de l’organisation Ansarullah, soutenus par l’armée yéménite restée fidele au président déchu Ali Abdallah Saleh.

Et d'ajouter: "la vengeance (des Emirats) ne saura tarder".

Le fils du roi bahreïni a lui aussi étalé son irritation au grand jour. En tenue militaire, visitant des soldats bahreinis dans un hôpital, il s’est adressé à ses soldats qui occupent le Yémen : «  Ils ont pris 5 d’entre nous, chacun d’entre vous devrait prendre 5 d’entre eux ».

La campagne de cette coalition des monarchies arabes les plus riches, lesquels jouissent du soutien militaire et logistique occidental nécessaire - contre ce plus pauvre pays arabe se poursuit depuis le mois de mars, sans parvenir à faire plier le mouvement Ansarullah et ses partisans  de l’armée yéménite.


Le chiffre supérieur

Jeudi, elle a essuyé un affront de taille, compte tenu de ce déséquilibre des forces, lorsque le tir réussi d’un missile sol-sol de type Tochka a détruit sa base à Safer, dans la province Ma’reb, à l’est de la capitale Sanaa. Selon l’AFP, le missile a provoqué des explosions dans un entrepôt d'armements.

Le chiffre des tués dans les rangs des militaires arabes semble être nettement supérieur à celui annoncé. Une source militaire yéménite a assuré pour le correspondant d’al-Manar ce dimanche qu’ils sont au moins 300 tués. Alors que les autorités émiraties ont dans leur version officielle, déploré la mort de 45 de leurs soldats, les autorités saoudiennes de 10, et les bahreïnies de 5 des leurs.


Le journal arabe al-Ray al-Yaoum, selon lequel les forces yéménites évoquent un bilan de 75 morts côté émiratis, cette attaque est l'aoccasion de s’arrêter sur quelques constats, dont :
-    les forces émiraties, bahreïnies et saoudiennes sont effectivement déployées sur le sol yéménite.
-    Les frappes aériennes de la coalition n’ont pas éliminé les missiles très performants entre les mains des rebelles.
   

Attaques folles contre les civils

Or, depuis jeudi dernier, l’aviation s’abat avec folie contre les quartiers et les zones résidentielles. Rappelant constamment la férocité avec laquelle l’aviation israélienne détruisait les quartiers de la bande de Gaza.

Dans la nuit de samedi à dimanche, 15 raids aériens ont été perpétrés.

9 membres d’une même famille, les Al-Fadli , dont 4 femmes ont tous péri dans le bombardement ce dimanche de leur quartier al-Nahda, dans la capitale Sanaa.

Selon le correspondant d’al-Manar, un hôpital pour femmes et enfants, Al-Sabiine,  aussi a été endommagé dans le pilonnage et ses patients ont été évacués.  

Samedi, assure l’agence Khabar Press, le bilan des tués s’est élevé à 27 martyrs, dont la plupart des civils. 11 d’entre eux appartiennent à une même famille dont la maison se trouvait à proximité de l’Université al-Imane qui a été prise pour cible par les avions de la coalition arabe. Ironie du sort, une femme syrienne figure parmi les trois femmes tuées samedi dans le raid aérien contre son bâtiment à Hadda. (Voir photo à droite)

Ce dimanche, un massacre a été commis contre des civils yéménites dans la province al-Jof. 7 ont été tués et 20 autres blessés lorsque la tente dans laquelle ils présentaient des condoléances a été bombardée par les avions de la coalition, selon l’agence Khabar Agency.

Pour sa part, l’agence Saba’ a révélé qu’une cellule a été arrêtée dans la capitale yéménite.  Comptant dans ses rangs des ressortissants arabes originaires des pays du golfe, elle comptait effectuer des attentats terroristes contre des sièges gouvernementaux et des intérêts vitaux. Une grosse quantité d’armes lui été confisquée.
 


Version AFP

L’AFP qui adopte dans sa ligne éditoriale sur le Yémen la version de la Coalition arabe, ne rapporte pas la mort des membres de la famille Fadli, ni le ciblage de l’hôpital, se contentant de signaler que de fortes explosions ont secoué la partie sud de la ville et certains habitants ont commencé à fuir, selon des habitants.

Elle ajoute toutefois que les raids ont visé des positions de rebelles Houthis dans la capitale ainsi que celles de leurs alliés, les forces loyales à l'ancien président Ali Abdallah Saleh, selon les témoins.

 L’AFP rend compte de la destruction d’un QG des forces de sécurité à Hadda, dans le sud de la capitale et des positions des Houthis dans des quartiers du nord de la ville.

Selon l’agence française, ont été touchés des dépôts d'armes de Jebel Neqm, zone qui surplombe la partie est de Sanaa, aux mains des forces pro-Saleh ainsi que le palais présidentiel.

L'aviation de la coalition a également bombardé des positions rebelles près des ambassades d'Arabie saoudite et des Emirats arabes unis, ainsi que des positions des pro-Saleh à Faj Attane et la colline d'An-Nahdayne, dans le même secteur.

 Samedi, des positions à Bayhan, au sud de Marib, ont ainsi été pilonnées, tuant douze rebelles, selon un officier pro Hadi, dont les informations n’ont pu être confirmées de source indépendantes.