La faucon de la politique étrangère américain craint le plus pour "Israël".
Barack Obama a reçu mardi le soutien d'un 41ème sénateur démocrate en faveur de l'accord nucléaire avec l'Iran, un fort contingent qui pourrait dispenser le président américain d'utiliser son veto.
Trois sénateurs démocrates supplémentaires ont annoncé mardi, au retour des congés parlementaires d'été, qu'ils soutenaient l'accord conclu par les grandes puissances et l'Iran le 14 juillet à Vienne, portant à 41 le nombre d'élus favorables au sein de la chambre haute du Congrès, sur 100.
Les règles du Sénat stipulent qu'une majorité qualifiée de 60 voix sur 100 est requise pour la plupart des motions de procédure et votes. Si tous les 41 démocrates le décidaient, ils seraient en mesure d'empêcher la tenue du vote sur la résolution, mais certains sénateurs pourraient refuser de faire obstruction, par principe, et vouloir que le Sénat se prononce sur le fond.
Si les démocrates faisaient effectivement obstruction, le président américain n'aurait même pas à subir l'affront d'un Congrès votant contre l'initiative de politique étrangère la plus monumentale de sa présidence. La résolution n'atteindrait jamais son bureau à la Maison Blanche, et le stylo du veto resterait dans un tiroir, épargnant au président un geste toujours coûteux politiquement.
Barack Obama était déjà assuré depuis la semaine dernière de remporter in fine la bataille sur l'accord, car les républicains se sont montrés incapables de bâtir une "super majorité" de deux tiers nécessaire pour surmonter un veto.
La Chambre des représentants, chambre basse du Congrès dominée par les républicains, n'a pas les mêmes contraintes de procédure que le Sénat, et le vote aura bien lieu cette semaine, vendredi selon le chef de la majorité, Kevin McCarthy. Une majorité simple suffira pour l'adoption de la résolution. Mais elle ne partira chez Barack Obama que si le Sénat l'adopte également.
La résolution de désapprobation interdirait à Washington de lever la plupart des sanctions contre Téhéran, tel que le prévoit l'accord de Vienne, en contrepartie de l'engagement de l'Iran à ne pas fabriquer d'arme nucléaire.
Pour l'exécutif américain, cela coulerait toute chance de coopération et de paix avec l'Iran.
"Bien que ce ne soit pas l'accord que j'aurais accepté lors des négociations, c'est mieux que s'il n'y avait pas d'accord du tout", a justifié le sénateur démocrate Richard Blumenthal, l'un des trois à s'être ralliés à Barack Obama mardi.
Le président américain aura quasiment fait le plein des voix dans son camp.
Seuls quatre des 46 sénateurs démocrates, dont le chef des démocrates de la commission des Affaires étrangères, Benjamin Cardin, et l'ancien président de la même commission, Robert Menendez, ont annoncé leur opposition à l'accord, et une sénatrice reste indécise.
Cheney : Folie et capitulation
Dans le camp républicain, personne n'a annoncé son soutien.
Ce mardi, le faucon de la politique étrangère américaine républicain et l’ancien vice-président américain Dick Cheney est monté au créneau contre l’accord le traitant de "folie" et de "capitulation".
L'accord va "armer et financer l'Iran, en lui procurant simultanément une voie vers un arsenal nucléaire", a déclaré M. Cheney, qui s'exprimait devant l'American Enterprise Institute, un groupe de réflexion conservateur de Washington.
"Il n'est pas un acte de paix, ni comme le président (Obama) l'affirme la seule alternative à la guerre, mais (il est) de la folie" et une "capitulation", a expliqué l'ancien vice-président de George W Bush, qui avait été l'un des artisans de l'invasion américaine en Irak en 2003.
L'accord "donne à Téhéran les moyens de lancer une attaque nucléaire sur le territoire américain, menace la sécurité de nos alliés arabes à travers le Moyen-Orient, menace la sécurité de l'Europe", a énuméré M. Cheney.
"Et il a de vastes implications pour la sécurité future du peuple juif" a-t-il ajouté.
Les Nazis ont mis 7 ans pour tuer 6 millions de Juifs pendant la Seconde guerre mondiale, mais il faudra seulement "un jour" à un Iran nucléaire pour parvenir au même résultat, a-t-il dit.
Avec AFP