Entre annonces des uns et démentis des autres, il est clair que les choses bougent en Syrie.
Ces derniers jours, la Syrie a prétendument accueilli deux navires de débarquement de chars et des avions supplémentaires, ainsi qu’une petite unité d’infanterie de marine, ont rapporté des sources américaines.
Les médias américains ont fait état de la livraison de matériel militaire à l’aéroport de Lattaquié. On suppose que les forces militaires russes projettent d’utiliser ce dernier pour moderniser une bande d’atterrissage non loin de cette ville portuaire, contrôlée par le gouvernement.
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova a déclaré que la Russie n’avait jamais caché sa coopération militaire et technique avec la Syrie et a expliqué que les matériels livrés étaient destinés à contrer la menace terroriste.
Mardi, le représentant spécial du président russe chargé de la question du Moyen-Orient et des pays de l’Afrique Michail Bogdanov a affirmé que les forces armées russes en Syrie ne participaient pas aux actions militaires, mais s’occupaient de la conduite de matériels militaires, et apprennent à leurs collègues syriens à les manier.
Actuellement, les rumeurs sur la participation de la Russie aux combats sur le territoire syrien, largement répandues dans les médias et des réseaux sociaux, ne sont pourtant pas étayées par des preuves. Le ministre de l’Information syrien Omran al-Zoubi a démenti ces informations, les qualifiant d' « inventions de l’Occidental ».
Le gouvernement russe a également réfuté ces rumeurs, et précisé que des avions russes participaient aux bombardements du groupe terroriste Etat islamique. Les autorités russes maintiennent que la question d’envoyer des troupes russes en Syrie pour qu’elles y luttent contre l’Etat islamique n’a jamais même été soulevée.
Entre-temps, le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg s’est dit très préoccupé par ces informations sur la présence militaire de la Russie en Syrie. Selon lui, cela « ne contribuera à la résolution du conflit».
Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, pour sa part, a déclaré mercredi que les informations sur l’envoi de nouvelles troupes russes en Syrie risquaient de compliquer la recherche d’une solution à la crise dans ce pays.
« L’Assemblée générale des Nations Unies, fin septembre, pourrait être une occasion (de discuter de la transition politique en Syrie-NDLR) », a-t-il dit dans un discours à Sciences Po. « Mais (…) c’est rendu plus complexe par le fait que les Russes auraient envoyé des forces nouvelles ».