Plus de 50 analystes du commandement en charge du Proche-Orient (Centcom) se sont plaints formellement d’avoir vu leurs rapports altérés pour les rendre plus optimistes
Des dizaines de spécialistes américains du renseignement se sont plaints de voir enjolivés leurs rapports sur la guerre contre le groupe Etat Islamique (EI-Daesh) menée essentiellement par les Etats-Unis, selon le site d'information The Daily Beast.
Le New York Times avait révélé en août que le Pentagone enquêtait sur cette affaire, au moins un analyste ayant accusé des officiers supérieurs de retravailler les conclusions des services de renseignement sur les progrès de la coalition contre l'EI, dans les rapports destinés notamment au président Barack Obama.
Le malaise serait en fait bien plus généralisé, selon The Daily Beast, qui rapporte, citant des responsables anonymes de la Défense américaine, que ce sont plus de 50 analystes du commandement en charge du Proche-Orient (Centcom) qui se sont plaints formellement d'avoir vu leurs rapports altérés pour les rendre plus optimistes.
Le nombre d'analystes frondeurs laisse à penser qu'il s'agit d'un problème "systémique", souligne le Daily Beast dans son article publié mercredi soir.
"Le cancer est au cœur des hauts échelons du commandement des renseignements", déclare sous couvert de l'anonymat un responsable de la Défense, cité par le site.
Ces informations font résonner aux Etats-Unis le fiasco, encore vif dans les mémoires, des informations sur les supposées armes de destruction massive en Irak. La puissante agence américaine de renseignement, la CIA, ayant été critiquée pour avoir eu "tout faux".
Une directive du bureau du directeur du renseignement (DNI), qui coordonne les 17 agences américaines de renseignement, stipule que les analyses "ne doivent pas être déformées" en faveur d'un quelconque point de vue politique, programme ou public particulier.