25-11-2024 06:49 AM Jerusalem Timing

France: combat pour poursuivre l’enquête sur l’assassinat d’un cadre de l’OLP

France: combat pour poursuivre l’enquête sur l’assassinat d’un cadre de l’OLP

Atef Bseiso a été abattu à Paris en 1992.A l’instar d’autres affaires imputés au Mossad, la justice française a rendu un non-lieu.

Le 8 juin 1992 à Paris, un responsable palestinien, Atef Bseiso, est abattu. L'Organisation de libération de la Palestine, qui soupçonne les services israéliens, et la famille de la victime ont tenté jeudi de convaincre la justice française de poursuivre son enquête sur cet assassinat.
   
Les juges antiterroristes Marc Trevidic et David Benichou ont rendu le 9 décembre 2014 un non-lieu, mais l'OLP a fait appel.
 A l'audience, jeudi à huis clos devant la cour d'appel de Paris, le parquet général a requis la confirmation du non-lieu, selon des sources proches du dossier.
   
Selon une de ces sources, dans sa requête, l'OLP exprime son incompréhension devant le fait que les magistrats se soient "abstenus de pousser leurs investigations vers Israël". Elle demande "que les autorités israéliennes soient officiellement interrogées".
   
Installé à Tunis, comme la direction de l'OLP à l'époque, Atef Bseiso, 44 ans à sa mort, a parfois été cité comme ayant pu être impliqué dans l'attentat contre les sportifs israéliens aux jeux Olympiques de Munich en 1972.
   
Sa mort s'inscrirait, selon la requête de l'OLP, dans le cadre d'une "vaste opération contre le mouvement national palestinien". Elle était survenue un mois avant la victoire de Yitzhak Rabin aux élections israéliennes et alors que les discussions de Madrid entre Israéliens et Palestiniens semblaient piétiner.
   
Durant l'instruction, un haut responsable des services secrets français, Louis Caprioli, a évoqué des informations sur cette piste israélienne, expliquant qu'Atef Bseiso était en contact avec son service, la Direction de surveillance du territoire (DST), selon une source proche du dossier.
   
Une source de la DST lui avait dit "qu'Atef Bseiso l'avait informé d'une menace du Mossad contre sa personne", avait raconté au juge Louis Caprioli.
   
Selon la requête, Bseiso aurait pu être trahi par une "taupe" dans l'appareil dirigeant de l'OLP, un Palestinien "retourné" par les Israéliens.
L'organisation évoque "une opération d'infiltration et d'espionnage découverte ultérieurement" à l'assassinat, "qui touche l'entourage à Tunis d'un des principaux négociateurs palestiniens", Mahmoud Abbas, devenu président de l'Autorité palestinienne. Cette taupe aurait réussi à placer en 1993 des micros dans le bureau de Mahmoud Abbas.
   
Selon la source proche du dossier, dans un rapport de 1993 au juge, la DST évoque des renseignements à sa disposition "sur les liens existants" entre cet agent double et Atef Bseiso, et sur "la réalité du recrutement (du premier) par les services spéciaux israéliens".
   
La "taupe" avait connaissance du détail des déplacements de Bseiso, selon la requête. Aux yeux de l'OLP, l'enquête sur l'assassinat doit donc se poursuivre dans cette direction.
   
La justice française rendra sa décision le 8 octobre.