Le prétexte avancé pour ne pas les inculper: ne pas dévoiler les sources!
Le ministre de la Défense israélien Moshé Yaalon a déclaré jeudi que certains des auteurs présumés de l'incendie qui a causé la mort du couple palestinien Dawabché et leur bébé sont détenus mais n'ont pas encore été inculpés, ont rapporté plusieurs médias.
Selon l'AFP, c'est la première fois qu'un haut responsable reconnaît aussi clairement que des suspects de cet incendie, perpétré le 31 juillet et attribué à des extrémistes juifs, ont été identifiés et arrêtés.
Le bébé Ali de 18 mois est mort brûlé vif lorsque des colons masqués ont lancé des engins incendiaires à travers les fenêtres ouvertes de la maison familiale de Douma, en Cisjordanie occupée.
Son père a succombé à ses blessures huit jours plus tard. Sa mère est morte lundi et la polémique a rebondi sur le fait que les autorités n'avaient toujours pas identifié publiquement les responsables plus d'un mois après l'attaque.
"Les auteurs de l'attentat de Douma sont connus des services de sécurité israéliens et certains sont sous les verrous", a dit le ministre à des journalistes israéliens.
"Nous n'avons pas déposé d'actes d'inculpation pour le moment pour ne pas dévoiler nos sources mais nous poursuivons nos efforts pour les traduire en justice", a prétendu M. Yaalon.
"Nous sommes convaincus que l'attentat a été perpétré par des juifs appartenant à un groupe très extrémiste... Les mesures prises jusqu'à présent, notamment les détentions administratives, visent à prévenir un nouvel attentat", a-t-il dit.
Le ministre n'a pas divulgué l'identité des suspects. Il n'a pas précisé si et lesquels des trois extrémistes juifs actuellement en détention administrative comptaient au nombre des suspects.
Lors de leur interpellation, les services de sécurité se sont contentés publiquement de les associer à des organisations ou des actes terroristes, sans donner plus de précision.
La détention administrative est un régime extrajudiciaire controversé permettant de détenir quelqu'un pendant une durée illimitée sans l'inculper.
Dix autres personnes ont été assignées à résidence dans les semaines qui ont suivi l'incendie.
Des inscriptions retrouvées à Douma et des témoignages ont immédiatement désigné comme responsables des colons juifs, peut-être venus des colonies voisines.
L'incendie criminel qui a coûté la vie au nourrisson a suscité colère et crainte en Cisjordanie où la cohabitation entre Palestiniens et colons reste très tendue, et une vive indignation à l'étranger.
Il a remis en lumière les agissements violents des colons juifs et ravivé l'accusation de complaisance de la part des autorités israéliennes.
Sur les quatre personnes de la famille d'Ali Dawabcheh, n'a survécu qu'un enfant de 4 ans, grièvement brûlé.
Avec AFP