Ce sont les médias israéliens qui ont fait tout un tabac sur l’envoi présumé de renforts ruses et iraniens en SYrie.
Intervention russo-iranienne en Syrie, les responsables militaires et sécuritaires israéliens ne parlent de cela, évoquant un présumé accord entre les deux pays sur une concours militaire au côté de l’armée syrienne.
Les deux informations sont présentées comme si l’alliance entre Russes et Iraniens d’un côté et Syriens de l’autre vient d’être scellée. La dramatisation ne saurait être anodine. Les responsables israéliens ne manquent pas l’occasion de verser dans la taquinerie de l’administration américaine, vouée à leur gémonie depuis l’accord nucléaire avec l’Iran, tout en lui réclamant davantage d’armes.
D’ailleurs, ce sont les Israéliens qui ont été les premiers à propager l’information d’un renforcement militaire russe dans ce pays, évoquant l’arrivée de pilotes militaires russes , de nouveaux conseillers, et de nouvelles livraisons d’équipement dans le but d’édifier une nouvelle base aéroportée dans ce pays. L’idée étant tout à fait envisageable, surtout qu’elle avait été suggérée depuis quelques mois par le président syrien Bachar al-Assad et n’attendait que d’entrer en vigueur.
A peine l’information a été relayée par les medias internationaux, causant les effets politiques qui en ont découlé, un même scenario est réalisé avec les Iraniens. Toujours par le biais de medias israéliens, alimentés par des responsables sécuritaires, il est question du déploiement de plusieurs centaines d’éléments de l’infanterie des Gardiens de la révolution en Syrie, autour de Damas plus précisément.
Un déploiement présenté comme « un fait inédit et dramatique, sans précédent dans le passé ».
A la différence que l’événement iranien présumé n’a pas causé les mêmes effets que le russe. Ce dernier semble le plus préoccuper les Israéliens.
« La présence des troupes russes en Syrie va changer l'équilibre des forces dans la région, et pourrait également être une source de préoccupation pour Israël en limitant sa capacité de manœuvre sur l'arène syrienne », a affirmé une source sécuritaire pour le site d’information israélien Wala.
Cependant, cette source a souligné que cette intervention militaire russe en était encore à ses débuts, soulignant que la puissance militaire russe est encore de loin limitée, et plutôt occupé à mettre en place l'infrastructure nécessaire (aéroport militaire) pour permettre à l’aviation militaire russe de mener ses frappes aériennes au côté de l'armée syrienne, dans sa lutte aussi bien contre les insurgés que contre Daesh.
La source a dit s’attendre à ce que les Russes augmentent à l'avenir leur intervention en Syrie et qu’ils dépêchent des forces supplémentaires pour le combat direct. Selon elle, ils œuvreront pour bombarder de l’air les positions de Daesh ainsi que les systèmes de défense aérienne présents chez les miliciens et qui restreignent actuellement la capacité de manœuvre de l'Armée de l'Air syrienne.
Selon le site israélien Wala, le but de « l'intervention militaire des Russes en Syrie, en plus de celui principal d'aider le président syrien Bachar al-Assad dans son combat, consiste à adresser un message à tous les pays déçus par les États-Unis au Moyen-Orient, y compris l’Egypte, qu’ils se trouvent à l’antipode des Américains, et ne sont pas prêts à abandonner leurs amis ».
L’article de Wala ne manque d’ailleurs pas de taquiner les Américains, se demandant entre autre dans "la question la plus importante" : « Comment les États-Unis ont permis aux Russes d’avoir un pied a terre en Syrie, sans opposition efficace?».
L’appréciation de Tel Aviv, selon le site, est que la présence militaire russe permettra de renforcer la coopération déjà existante entre la Russie et le Hezbollah et les Gardiens de la Révolution, en échange de la réduction des activités de l'armée israélienne contre les ennemis, en particulier en ce qui concerne les activités de la Force de l'air israélienne.
Le rapport israélien s’attend aussi à ce que l'armée russe augmente le nombre de ses avions en Syrie, en parallèle avec le déploiement de systèmes de défense aérienne.
Ce qui amènera l''armée israélienne à faire face à cette réalité avec sérieux, avant d’œuvrer pour contrecarrer les activités qui lui sont hostiles en Syrie.
«Nous avons des lignes rouges que nous ne permettrons pas de franchir, y compris le transfert d’armes qui brisent l’équilibre à des organisations terroristes (Hezbollah), le transfert d'armes chimiques, et la menace de la souveraineté israélienne», a mise en garde une source sécuritaire israélienne
Mais une crainte subsiste toutefois à Tel Aviv et figure dans le rapport de Wala : « Que l'armée israélienne atteigne ses objectifs sans causer une détérioration des relations avec la Russie, car il est clair que nous ne sommes pas en mesure de faire face à une grande puissance comme la Russie, sans l'intervention et la couverture des États-Unis ».
Ces craintes interviennent à quelques semaines d'une rencontre américano-israélienne au cours de laquelle de nouvelles livraisons d'armements devraient être décidées, et "davantage de coopération américaine sera réclamée en vue de restreindre les démarches russes dans la région", conclut d'un ton rassurant le site israélien. Serait-ce par pur hasard?