Pékin revendique des droits sur la quasi-totalité de la mer de Chine
Pékin poursuit ses constructions sur des îles disputées de mer de Chine méridionale, où il aménagerait trois pistes d'atterrissage, alors que s'avivent les différends territoriaux avec ses voisins, a indiqué un centre de recherche américain.
Des photos satellite, prises début septembre, du récif de Subi dans l'archipel contesté des Spratleys, (Nansha en mandarin) montrent des travaux visant à gagner du terrain sur la mer mais aussi ce qui s'apparente à l'aménagement d'une piste d'atterrissage, a indiqué le Center for Strategic and International Studies (CSIS).
Par ailleurs, les travaux d'aménagement d'une piste longue de 3.000 mètres sur le récif de Fiery Cross, également dans l'archipel des Spratleys, sont désormais "très avancés", a ajouté le think tank dans une étude publiée mardi.
Enfin, sur d'autres clichés du récif voisin de Mischief, apparaissent des murs délimitant une zone rectangulaire longue d'environ 3.000 mètres et des sites de production de ciment, selon le CSIS, qui estime qu'"une autre piste d'atterrissage est là aussi en cours de construction".
"Une troisième piste d'atterrissage sur le récif Mischief (...) compléterait le triangle, et augmenterait considérablement les capacités de l'aviation chinoise sur les eaux disputées des Spratleys", a commenté Gregory Poling, du CSIS, grâce à la possibilité d'y déployer des avions de combat.
Pékin, qui revendique des droits sur la quasi-totalité de la mer de Chine, y mène d'énormes opérations de remblaiement, accélérant depuis un an la transformation de récifs coralliens en ports et en infrastructures diverses.
Washington et les pays de la région redoutent un coup de force du géant chinois qui lui donnerait le contrôle, à partir de l'archipel des Spratleys, sur l'une des routes maritimes les plus stratégiques du globe.
Les Spratleys, qui comprennent une centaine d'îlots et de récifs inhabités, sont revendiqués pour tout ou partie par le Vietnam, les Philippines, la Malaisie et Brunei.
Or, ces clichés --publiés peu avant une visite du président Xi Jinping aux Etats-Unis-- semblent contredire de récentes déclarations de Pékin.
Le ministre des Affaires étrangères Wang Yi avait assuré en août que la Chine avait cessé ses travaux de remblaiement dans la région.
D'autres pays voisins ont également procédé à de semblables travaux sur des récifs des Spratleys, mais à une échelle et un rythme sans commune mesure avec ceux entrepris par l'armée chinoise.