25-11-2024 09:51 AM Jerusalem Timing

Rohani à Amano : l’AIEA devrait inspirer confiance aux peuples

Rohani à Amano : l’AIEA devrait inspirer confiance aux peuples

Le chef de l’AIEA s’est rendu à Téhéran pour demander des « clarifications » et rencontrer des députés iraniens.

Le président iranien cheikh Hassan Rohani a insisté auprès du chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Yukia Amano, sur la nécessité que l’Agence inspire confiance à l’opinion publique afin de répandre la sérénité parmi les peuples, a rapporté la chaine de télévision iranienne arabophone al-Alam.

"Nous souhaitons que l'opinion publique aura confiance en l'AIEA car cette confiance contribue à répandre la sérénité parmi les peuples, a-t-il dit à l'adresse de M. Amano qui se trouvait ce dimanche à Téhéran .

Il a ajouté :  "nous n'exigeons de l'AIEA rien d'autre que ce que stipule le document fondateur de l'organisation. Nous respectons volontiers le Protocole additionnel à l'accord de garanties avec l'AIEA, nous ne transgressons pas ses dispositions. En contrepartie, nous nous attendons à ce que l'agence ne revendique rien qui excède le cadre du droit international".

Rappelant que son pays n'avait jamais cherché "à se détourner de ses programmes pacifiques", il a assuré pour son hôte que son pays allait appliquer le "protocole additionnel (du Traité de non prolifération nucléaire, ndlr) de manière volontaire".

"Nous espérons que vous surveillerez de manière équitable l'application" de l'accord nucléaire du 14 juillet entre l'Iran et les grandes puissances, a-t-il toutefois ajouté, selon l'AFP .


Le protocole additionnel du TNP permet à l'AIEA d'intensifier la surveillance des programmes nucléaires dans le monde afin de vérifier qu'ils ne sont pas détournés de leur utilisation pacifique.

Amano qui devrait expliquer sa position à des députés du Parlement iranien a pour sa part dit que « l'agence cherche des clarifications sur certaines questions et remplit (ainsi) ses devoirs, ce qui peut être une bonne base pour une coopération à long terme", selon l'agence de presse officielle Irna.
   
Sans préciser quels points devaient être clarifiés selon lui, M. Amano a affirmé que l'AIEA agissait "étape par étape (...) dans l'examen des programmes" nucléaires de l'Iran et essayait "de rapporter de manière impartiale" le résultat de son travail.

Début septembre, l'AIEA a demandé à l'Iran de lever des "ambiguïtés" concernant ses activités nucléaires passées, dans le cadre d'un processus de vérification préalable à une levée des sanctions internationales frappant ce pays depuis 2006.
   
   
Outre le président Rohani M. Amano a rencontré le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif et le chef de l'Organisation de l'énergie atomique d'Iran (OEAI), Ali Akbar Salehi.
   
 

Face aux élus
   
Selon l'AFP, Amano s'est également adressé à huis-clos aux députés d'une commission spéciale de la Chourah iranienne (le Parlement iranien) mise en place pour examiner l'accord nucléaire.
   
Le Parlement iranien, dominé par les conservateurs, devrait donner "son avis" d'ici la fin du mois, selon son président, Ali Larijani, qui, en faisant cette annonce le 5 septembre, n'avait pas précisé s'il y aurait vote ou non.
M. Larijani, lui-même favorable à l'accord, avait toutefois prédit des débats houleux entre députés.
   
En août, M. Amano était intervenu devant le Congrès américain pour tenter de convaincre les élus républicains, farouchement opposés à l'accord, de son bien-fondé.
Après une longue bataille avec ses opposants républicains au Congrès, le président américain Barack Obama a réussi à éviter un vote défavorable à l'accord qui a commencé à être formellement appliqué par Washington.
   
Conclu entre l'Iran et les grandes puissances du groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne), cet accord prévoit de limiter au domaine strictement civil le programme nucléaire iranien, en échange d'une levée progressive et réversible des sanctions internationales imposées à son économie.
   
Avant sa mise en œuvre, l'AIEA doit rendre le 15 décembre un rapport destiné à lever toutes les zones d'ombre planant encore sur la "possible dimension militaire" du programme nucléaire iranien, jusqu'en 2003 au moins.
   
Téhéran a toujours nié les allégations en ce sens, affirmant que ces soupçons reposaient sur des documents trafiqués.
   
La semaine dernière, le chef du programme nucléaire iranien, Ali Akbar Salehi, avait dit espérer que, "conformément à notre accord avec l'AIEA, nous atteindrons l'objectif fixé, de sorte que le 15 décembre cette question soit close (...) pour que l'accord nucléaire puisse devenir opérationnel".




Sources: AFP, Al-Alam