23-11-2024 06:09 AM Jerusalem Timing

Washington renforce son influence en Irak via les tribus

Washington renforce son influence en Irak via les tribus

"Washington cherche à étendre son influence et son contrôle sur la base militaire de Ein alAssad voire de construire une nouvelle base militaire dans le désert de l’Irak, pour pouvoir se déplacer plus facilement vers la Syrie"..

Alors que l’on parle d’un renforcement de l’influence américaine en Irak, à travers notamment le lancement d’une vaste opération militaire conjointe le 13 Juillet pour la libération de Ramadi , des sources ont rapporté au quotidien libanais alAkhbar que l'ambassade des États-Unis en Irak prévoit d'organiser une grande conférence pour y réunir les tribus d'alAnbar.

Fait marquant, la conférence coïncide avec le déclenchement de manœuvres militaires  tactiques, les premières de leur genre,  de combattants tribaux sous une supervision américaine.

Parallèlement, 350 soldats américains ont mené une opération de parachutage dans la région de Rabia, à l'ouest de Mossoul.

Selon alAkhbar, citant deux sources , l’une politique et l’autre sécuritaire,  l'ambassade américaine a effectué diverses réunions avec les chefs des tribus de la région d’alAnbar  dans la zone verte (centre de Bagdad), et aussi  dans les deux bases de Ein al-Assad et de  Habbaniyah situées à alAnbar. La source politique a  confirmé que la conférence pourrait se tenir à  l'intérieur de l'Irak, sans déterminer le lieu soulignant que les  chances qu’elle puisse avoir lieu dans la capitale Bagdad sont minimes. La source a indiqué que le but de la tenue de cette conférence est de faire converger les différents points de vues des tribus d'Anbar , sachant que ces dernières sont divisés entre les forces populaires et la présence américaine mais aussi avec celles qui sont avec le gouvernement.

Pour sa part, la source sécuritaire a révélé  que pour la première fois des exercices militaires sous supervision américaine ont eu lieu à al Anbar  impliquant 2000  combattants des tribus. La source a ajouté  que la fourniture d’armes aux  tribus se poursuit  voire il se déroule sans passer par le gouvernement central.

Par ailleurs, un responsable local a rapporté qu’environ 1.000 combattants représentant différents clans d’alAnbar  se sont portés volontaires pour rejoindre les rangs de forces des foules populaires après avoir inscrit leurs noms  sur les listes de la direction des foule populaires à alAnbar. La source a souligné que la province connaît une mobilisation des tribus  importante toutefois elles manquent d'organisation et une bonne préparation.

Cela dit, une source locale et des témoins dans la province de Ninive, ont rapporté qu’une force américaine de commando,  composée de 350 soldats ont exécuté une opération de  parachutage, hier matin à Rabia, située à l'ouest de la ville de Mossoul. La source a indiqué que «la nouvelle force est dirigée par des officiers supérieurs de l'Armée des États-Unis».

Selon l’ expert dans les affaires des forces des foules populaires, Aziz alRAbyi,  «l'administration américaine exerce la pression sur des blocs politiques influents dans une tentative de faire passer la loi de la Garde nationale dans sa forme actuelle, et ce en coordination avec des chefs des tribus d’alAnbar. Un moyen pour elle  pour assurer un contrôle, directement ou indirectement, sur la situation dans la province et diriger certaines missions  de sécurité avec la coopération des dirigeants de Sahawat  ».

L’expert a précisé à alAkhbar  que «Washington cherche à étendre son influence et son contrôle sur la base militaire de Ein alAssad  voire de construire une nouvelle base militaire dans le désert de l'Irak, pour pouvoir se  déplacer plus facilement vers la Syrie et aussi vers l'Irak à partir des terres du Golfe».

Il a souligné que «certains jeunes et dirigeants de des tribus de la province d'Anbar s’entrainent sous la supervision d’officiers américains afin de se préparer pour exécuter des mesures militaires. Ce qui risque de peser lourd pour le gouvernement  de Abadi car il devra assumer sa part de responsabilité dans son acquiescement  de tolérer une certaine forme d’ingérence  américaines dans le domaine militaire» .