Avec la crise syrienne , Israël se trouve de nouveau face à l’inconnu. Même s’il est toujours à l’abri de l’ouragan qui ravage la région!
L’assurance que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affichée lors de son point de presse avec les journalistes, après sa rencontre avec le président russe Vladimir Poutine n’a pas été suffisante pour rassurer certains medias israéliens.
« Avec l’intervention russe, la capacité d’action israélienne en Syrie s’est largement réduite, de même que la grande marge de manœuvre dont Israël a bénéficié durant ces dernières années au sillage de la guerre en Syrie », a estimé la dixième chaine de télévision citant des sources israéliennes haut placées.
« A partir de là, il ne semble pas qu'Israël peut désormais effectuer ses attaques dans la région de Damas, de peur que les Russes ne le comprennent comme étant une violation de la souveraineté du président syrien Bachar al-Assad. De même pour les frappes contre les livraisons d'armes de la Syrie au Hezbollah, elles devraient se faire exclusivement sur la frontière libanaise », prévoit cette même source.
Et de conclure sur une note pessimiste quant au résultat de la rencontre : « le but de Poutine est de préserver le régime d’Assad, il n’est pas prêt à sacrifier ses intérêts et sa marge de liberté d’action en échange des exigences israéliennes ».
La source de la dixième chaine a déduit ces conclusions à la lumière des réponses que Poutine a données aux appréhensions exprimées par Netanyahu. Les deux hommes n’ont pas semblé être sur la même longueur d’onde.
Durant sa rencontre avec Poutine, ce dernier a placé son entité en position de victime, mettant de l’avant ce qu’il considère être « une situation sécuritaire sur les frontières nord devenue plus complexe ».
Et pour cause: « Durant les dernières années, voire ces derniers mois, l’Iran et la Syrie ont fourni à l’organisation islamiste terroriste extrémiste Hezbollah des armes super sophistiquées dirigées contre nous, alors qu’il avait durant des années tiré des milliers de missiles sur les villes israéliennes. En parallèle l’Iran s’emploie, avec l’aide de l’armée syrienne à former une font terroriste contre nous dans le Golan ».
Il est clair que le Premier ministre israélien s'efforce de ne pas expliquer l’intervention russe en Syrie comme étant une démarche dirigée contre Israël.
Face à cette menace, la politique israélienne se veut d’après lui « avorter les livraisons d’armements (au Hezbollah), empêcher la formation d’un nouveau front terroriste, et empêcher les opérations terroristes dans le Golan ». En allusion au déclenchement des opérations de résistance dans cette région, qu’Israël appréhende par-dessus tout, depuis que le Hezbollah a menacé de le faire, d’autant qu’une bonne partie du plateau est sous son occupation depuis 1967.
A voir la réponse de Poutine, il ne semble pas du tout persuadé par la rhétorique de victimisation israélienne.
«En ce qui concerne la Syrie, nous savons et nous comprenons que l’Etat syrien actuel ne peut se permettre de consacrer du temps à l’ouverture d’un deuxième front, il essaye de préserver sa souveraineté», a-t-il répliqué. Mettant de l’avant que c’est la Syrie qui est la victime.
Concernant les tirs de roquettes de par la frontière, Poutine les a plutôt minimisés.
« Nous savons que parfois des roquettes sont tirées sur Israël. Nous condamnons ces agressions. Autant que je sache, ils sont effectués à partir d’installations artisanales », a-t-il dit. De quoi rappeler l’arsenal dernier cri entre les mains des Israéliens, utilisé dans les bombardements israéliens meurtriers.
Pour Netanyahu, ces propos sont suffisants pour les interpréter devant les journalistes comme étant « une entente sécuritaire entre Israël et la Russie sur la Syrie ». Ou bien s’efforce-t-il des les expliquer ainsi.
« Une entente qui empêchera des malentendus entre les deux armées israélienne et russe en Syrie », a-t-il affirmé, d’un ton qu’il a voulu rassuré, laissant entendre que la présence russe n’empêchera pas les attaques israéliennes de se poursuivre dans ce pays.
Cette idée semble lui tenir à cœur, tellement il l’a répétée.
Entre autre dans son explication, où l’expression trahira sa crainte. « Enfin j’espère ou je crois que le but que cette coordination d’empêcher un malentendu a été réalisé », a-t-il tempéré.
Assurant vouloir continuer à réaliser les opérations, voire davantage, il n’était pas non plus aussi sur et certain que les Russes sont d’accord. « Je crois qu’il n’y a pas d’opposition à ce droit », a-t-il ajouté.
Pourquoi s’est-il déplacé en personne pour effectuer cette rencontre avec le président russe, Netanyahu répète encore une fois de plus la même phrase : « il était nécessaire que je fasse cette visite pour empêcher une collusion éventuelle entre les forces israéliennes et les forces russes ».
Est-il parvenu à s’entendre avec Poutine pour éviter un tel scenario. Seuls les actes donneront la réponse véridique. Que se passera-t-il s’il s’avère que des armements russes ont été transférés au Hezbollah ?, se pose comme question la Première chaine israélienne.
Les intérêts de la Russie en Syrie sont beaucoup plus importants que les problèmes d’Israël, estime quant à elle la 10ème chaine.
Il est vrai qu'avec la crise syrienne , Israël se trouve de nouveau face à l'inconnu. Même s'il est toujours à l'abri de l'ouragan qui ravage la région!