Le monde représente le terrain de jeu des grandes multinationales qui ont une puissance de frappe colossale par rapport à des Etats de petite taille.
L'attribution éventuelle du statut d'économie de marché à la Chine en 2016 aurait des conséquences néfastes pour l'Europe, affirme le think tank américain Economic Policy Institute (EPI). Pourtant, la globalisation économique est impossible sans la Chine, l'Inde et la Russie, affirme Charles Sannat, économiste français.
Selon l'Economic Policy Institute, l'attribution du statut d'économie de marché à la Chine dans le cadre de l'OMC provoquera une chute de la production en Europe, l'augmentation de l'afflux de produits chinois à prix plus bas de 25-50% et une hausse du chômage d'ici 2020.
Pourtant, d'après Charles Sannat, économiste français et directeur de la recherche économique d'AuCOFFRE.com, le monde fait face à une véritable volonté de globaliser l’économie au maximum. "Vous ne pouvez pas avoir de mondialisation réussie tant que vous n’aurez pas une intégration totale de la Chine, de l’Inde et même de la Russie dans l’économie mondiale", souligne l'économiste dans son entretien pour Sputnik.
M. Sannat estime que le monde représente le terrain de jeu des grandes multinationales qui ont une puissance de frappe colossale par rapport à des Etats de petite taille.
Il souligne qu'il ne s'agira pas d'une destruction massive d'emplois en Europe et notamment en France, car le taux de chômage est déjà très élevé. Dans l'hexagone, on s'attend à une suppression de 360.000 emplois par rapport à la population active qui est de 24 millions de personnes.
L'économiste français explique le taux élevé du chômage en France, qui "ne peut structurellement pas baisser en France comme ailleurs en occident" par "des pressions extrêmement fortes des pays low-cost".
M. Sannat voit deux solutions pour remédier à ce problème.Soit les prix des produits fabriqués en Chine doivent être alignés sur prix des produits européens, soit, à l'inverse, les produits européens doivent concurrencer les produits chinois au niveau des prix. D'ailleurs, la première solution est bien entendu la plus souhaitable, parce que dans ce cas-là, il s'agit d'un mécanisme inflationniste pour l’économie. Alors que la spirale déflationniste est actuelle pour la Grèce et l'Espagne.
C'est également dans la puissante économie qu'est l'Allemagne, que "les mini-jobs à 1 euro de l’heure" sont proposés. "Aucun problème pour travailler à 1 euro de l’heure à condition que le prix de mon loyer soit de 10 euros par mois".
Selon Charles Sannat, le problème de la mondialisation telle qu'elle est menée aujourd'hui est qu'elle est "profondément déflationniste" et ne peut donc "mener les pays européens que vers l'insolvabilité générale".