Le SG du Hezbollah a regretté que depuis un certain temps nous célébrons la fête d’alAdha entre la joie et la peine à cause de ce qui se passe dans la région..
Dans une interview exclusive sur la chaine satellitaire libanaise alManar, le SG du Hezbollah Sayyed hassan Nasrallah a évoqué diverses questions régionales et locales.. Il a révelé les coulisses des négociations de Zabadani, il a parlé de la position du Hezbollah concernant le renforcement la présence russe en Syrie, il a évoqué les évolutions au Yémen, la situation à Bahrein..mais aussi la question de la mosquée d'alAqsa et les répercussions régionales sur l'entité sioniste...
Au niveau local, son éminence a expliqué la position du Hezbollah envers la candidature présidentielle du général Aoun, évoquant la question des législatives en soutenant comme solution une nouvelle loi électorale fondée sur la proportionnalité. Pour conclure sur les questions sociales notamment la corruption, il a révélé pour la première fois la position du Hezbollah envers le mouvement de protestation populaire des jeunes qui se déroule au Liban..
L’incident du pèlerinage
Dans un premier temps, il a d’abord regretté la tragédie qui a frappé le pèlerinage de la Mecque, estimant que cet incident est d’abord une tragédie humaine et une tragédie pour les musulmans en particulier.
Il a mis en garde contre la tentative d’inscrire cet incident dans le cadre du conflit politique qui sévit dans la région et dans lequel l’Arabie-saoudite fait partie de par ses guerres qu’elle mène directement ou indirectement contre le Yémen, le Bahreïn, en Syrie...« Mon approche est différente, il faut rappeler que l’Arabie se doit être la garante de la sécurité de ce pèlerinage. C’est elle qui assume cette lourde responsabilité et refuse à quiconque de l’aider dans cette mission. Or, selon une lecture chronologique des incidents qui ont eu lieu à la Mecque lors de chaque pèlerinage , comme par exemple en 2006 , 300 pèlerins sont morts à cause des bousculades, en 2002 il y a eu aussi des morts à cause des bousculades et dans les années 90 ..Tout cela prouve que l’organisation du pèlerinage est mauvaise et qu’il faut prendre des mesures..
De toute façon, l’Arabie a annoncé son intention de former une commission d’enquête et il est important que cette dernière soit composée de délégués des pays qui ont perdu des gens lors de cet incident tragique comme l’Iran et le Maroc qui ont le plus perdu de gens..
Concernant les mesures, cet incident remet en cause toute la direction saoudienne, mais l’Arabie refuse toute autre direction que la sienne .. on peut alors proposer comme solution une supervision sur cette direction composée de plusieurs pays musulmans dans le cadre de l'Organisation de la Conféence islamique, tout en gardant la direction purement saoudienne. Mais ce qui est certain c’est que l’Arabie ne peut plus se permettre de refuser aux autres pays musulmans de l’aider dans cette mission..
Le renforcement de la présence russe militaire en Syrie
Interrogé sur sa définition du Hezbollah, compte tenu des grandes modifications qui sont intervenues dans son rôle, avce la crise syrienne, il a répondu que c'est un parti libanais qui jouit d’une certaine influence sur des questions régionales, cette influence nous la tenons aussi du fait de nos alliances avec certains pays..
L'évolution des évenements en Syrie est en notre faveur et logique pour diverses raisons.
D’abord, il faut retenir la résistance d’un peuple durant cinq années dans une guerre universelle menée contre la Syrie pour renverser le régime de Bachar alAssad, il faut retenir la résistance de son armée, mais aussi de ses alliés.. La résistance est un facteur essentiel..
Ensuite, il y a les causes de l'échec de cette guerre comme par exemple l’échec de la stratégique d’Obama dans la lutte contre Daech.. Les Etats-Unis ont formé des combattants, ils ont mené des raids aériens, ils ont formé une coalition internationale.. Et ils ont échoué partout.. Et même si les hommes armés de Daech et les takfiristes enregistrent des progressions sur le terrain ici ou là, cela ne signifie aucunement qu’ils ont remporté la bataille sur le terrain..
De plus il y a les conséquences des évolutions en Syrie, dont entre autre le retour des combattants étrangers à leurs pays d’origine.. Ou encore, la question des migrants, ces migrants qui se rendent en Occident dont les pays se vantent de défendre les droits de l’homme et ne peuvent donc pas fermer leurs frontières. Donc il faut régler le problème à la racine, en stoppant la guerre en Syrie.. Ces conséquences influent sur le cours de la guerre..
Autre échec américain: l’accord nucléaire. Les Etats-Unis ont cru que l’Iran négociera la Syrie en échange de l’accord.. Et donc, ils ont pensé que cet accord offrera l’occasion d’éloigner l’Iran de la Syrie.. ils se sont trompés car l’Iran a insisté pour que cet accord se limite exclusivement au dossier nucléaire..
Puis, un nouveau facteur survient : la décision de la Russie de renforcer sa présence militaire en Syrie. Il ne s’agit pas d’un renforcement consultatif ou d’expertise mais au niveau de la participation au combat..
Pourquoi cette intervention en ce moment?
Il faut se rappeler que la Russie a toujours soutenu la Syrie : notamment à l’ONU en posant son veto contre tout résolution dirigée contre la Syrie . Mais aussi , la Russie a respecté ses contrats de livraison d’armements, elle a des experts militaires en Syrie, donc elle était présente au niveau logistique..Ce n’était pas une présence au sens combatif.. Malgré cela les Etats-Unis ont misé sur l’Arabie et la Turquie pour convaincre la Russie d’abandonner la Syrie en tentant de la séduire par tous les moyens, mais en vain... certains ont même pensé que la Russie n’avait pas de position nette envers le régime de Bachar alAssad..
Alors, qu’est-ce-qui a changé ? ..
Il y a la question ukrainienne. Aussi la question nucléaire et ses répercussions sur la question du bouclier américain. Les Etats-Unis insistaient pour déployer leur bouclier antimissile en Europe en avançant comme cause de la protéger contre l’Iran.. Mais avec la signature de l’accord, la menace iranienne n’existe plus et le déploiement de ce système n'est plus justifiée. La Russie a exigé le démantèlement de ce système de bouclier, mais les Etats-Unis ont refusé; ce qui a renforcé les suspicions de la Russie envers les USA.
Il y a aussi la menace des islamistes tchétchènes qui ont combattu avec Daech et le Front alNosra et qui sont retournés en Russie..
Selon mes informations depuis un certain temps, des discussions ont eu lieu entre la Russie, la Syrie, l’Iran et l’Irak afin de créer une forme de nouvelle alliance de lutte contre le terrorisme..
Ce qu’il faut retenir dans la position russe c’est qu’elle ne parait plus ambigüe envers la Syrie..
Nous en tant que Hezbollah, nous accueillons toute puissance qui renforce ce front et qui nous aide à repousser la menace du terrorisme et donc le facteur russe est positif et aura d’importantes répercussions..
Certains ont tenté de montrer que cette force russe vient au secours de la Syrie , ce n’est pas vrai, ce renforcement est le résultat de mois de discussions.. et ce renforcement n’a aucune impact sur l’influence iranienne en Syrie, tout simplement parce qu’il n’y a pas d’influence iranienne en Syrie et donc il n’y a pas de compétition entre l’Iran et la Russie.. Tout ce qui importe pour l’Iran c’est d’empêcher la Syrie de tomber entre les mains de Daech..
La présence de la Russie en termes militaires se traduit en chasseurs ultra- performants, en missiles ultra-précis, en des moyens militaires technologiques sophistiqués, sans compter des équipes et des unités.. nous savons que ces éléments seront très influents dans toute bataille à venir..
Cette présence peut évoluer car la Russie a affirmé que si la Syrie lui demande de combattre à ses cotés, elle sera prête..
Les coulisses de l'accord de Zabadani
Interrogé sur l'accord conclu sur une trêve de six mois entre Zabadani conquise dans majeure partie par le Hezbollah et l'armée, et les deux localités loyalistes de la province d'Idleb, Fouaa et Kafraya, encerclées par les miliciens de Jaïch al-Fateh, une coalition dont la colonne vertébrale est la branche d'al-Qaïda en Syrie, le front al-Nosra, il a précisé:
Il y a des objectifs communs au Liban et à la Syrie et cela a commencé avec la bataille de Qalamoun en passant par la province de Ersal.. Notre souci est de protéger toutes nos frontières; nous nous sommes engagés dans la bataille de Qalamoun car nous savions que les voitures piégées étaient confectionnées là-bas..
Ensuite, il y a eu Qalamoun 2 c’est-à-dire la libération des environs de Qalamoun où notre but était de prendre le contrôle des collines et des montagnes pour resserrer l’étau autour des hommes armés...
Ensuite il y a eu Zabadani, cette dernière était devenue le refuge de tous les takfiristes de la région et a représenté une menace pour la route de Damas, une voie vitale pour le Liban.. la bataille de Zabadani ressemble à celle de la bataille de Qalamoun dans ces objectifs..
Après deux semaines depuis le début de l’opération, la situation des miliciens était devenue très difficile.. Le terrain était contrôlé par l’armée syrienne et le Hezbollah.... alors ils ont appelé au secours à leurs chefs qui ont pensé faire pression en changeant l’équation de Zabadani et en y rajoutant Fouaa et Kafraya ..
Je puis vous confirmer que la bataille de Zabadani pouvait se conclure rapidement.. mais nous avons estimé après consultation avec l’armée syrienne que cette nouvelle équation offrait une occasion pour libérer Fouaa et Kafraya qui était encerclée depuis sept mois..
L’armée syrienne s'est alors chargé de trouver une solution pour Fouaa et Kafraya et libérer leurs habitants..c'est ainsi qu'il a été décidé de prolonger la bataille de Zabadani tout en essayant en même temps de parvenir à un accord Sur Fouaa et Kafraya..
L’objectif était que Zabadani ne devait pas tomber, tout en restant en même temps une carte pour négocier sur le sort de ces deux localités. ..
Et donc contrairement à ce que nous avons fait dans la bataille de Qalamoun où nous avons laissé une issue de sortie aux hommes armés en échange de leur abandon de la bataille, nous n'avons gardé aucune possibilité de sortie pour les hommes armés à Zabadani et ce dans le but de libérer Fouaa et Kafraya..
Les négociations de Zabadani ont commencé d’abord avec de De Mistura qui s’est rendu en Iran en tant que représentant de l’opposition : elle lui a demandé d'exiger un arrêt des bombardements contre Zabadani en échange d’un arrêt des bombardements contre Fouaa et Kafraya.. les Iraniens ont répondu qu’il n’état que des médiateurs pour la Syrie et donc le négociateur essentiel est la Syrie..
Ensuite, il y a eu des réunions en Turquie entre le médiateur iranien, celui de l’ONU et les représentants des hommes armés. Les Turcs n'étaient pas présents, et leur rôle était plutôt absent. Les médias se sont trompés en parlant de supervision turque..
L’accord a règlé les problèmes de toutes les parties. Sans la bataille de Zabadani, les milices armées n'araient jamais rendu Fouaa et Kafraya, surtout que certains cheikhs takfiristes diffusaient des fatwas sur le sort réservé aux habitants de ces deux localité, pour qu’ils se rendent..
A cette occasion je salue la résistance des gens de Fouaa et Kafraya ainsi que la détermination de l’armée syrienne à ne pas les abandonner ..
La bataille de Zabadani a imposé une nouvelle équation aux milices armées..leurs combattants à Zabadani étaient encerclés ils n'avaient guère plus le choix : soit ils se font tuer , soit ils doivent se rendre..
En fait, les opérations sur le terrain ont donné une marge de manœuvre pour les négociations et l’armée syrienne a facilité les négociations..la difficulté venait surtout de leurs conditions impossibles comme par exemple ils demandent la libération de mille détenus alors qu’il n’y en a pas autant..
L’accord comprend deux étapes :
La première étape : tous les combattants sortent de Zabadani et cette dernière se retrouve sous le contrôle de l’armée syrienne . Les hommes armés et leurs blessés sortent vers Idlib et les civils de Zabadani ont le choix de sortir ou de rester..en échange 10 000 civils pourront sortir de Fouaa et Kafraya.. ils peuvent partir où ils veulent… un cessez le feu est accompagné d’une trêve de six mois qui concerne la région de Zabadani et de ses environs …
Des aides médicales et des services humanitaires seront acheminées par les voies principales ..
Cet accord est garanti par l’Onu.. un calendrier a été défini et chaque partie est sérieuse pour l’exécuter..
Ce qui nous importe c’est la question humanitaire à Fouaa et Kafraya..et que Zabadani soit sous le contrôle syrien..
Quant à la deuxième étape : ses discussions concernent les autres zones de Fouaa et Kafraya et la question des détenus des deux cotés ..
Les pertes humaines dans la bataille de Zabadani ont été exagérées par les médias ainsi la télévision du courant du futur a parlé depuis quelques jours de la mort de 17 de nos combattants.. nous estimons que le cout humain est normal car le nombre des miliciens est important.. c’est une bataille normale..
Un dernier mot : quand la nouvelle équation s’est imposée , les martyrs qui sont tombés des comités populaires, de l’armée et de la résistance sont les martyrs des négociations de Zabadani et de la libération alFouah Kefraya..
Cette bataille n'est pas du tout source de joie pour nous. Elle nous est imposée. Contrairement au fait de combattre les israéliens qui procure de la satsifaction et de la fierté. Combattre un arabe ou un musulman est plutôt source de tristesse.. Mais si c’était à refaire, nous l'aurions mené plus tôt..car nous avions bien raison dans toutes les mises en garde que nous avons faites ..
Nous ferons partie de toute action visant à défendre alAqsa
Interrogé sur les derniers évènements qui ont lieu à la mosquée al-Aqsa et l'Esplanade des mosquées, et les violations des colons sionistes, il a répondu:
L’entité sioniste reste toujours le premier bénéficiaire de ce qui se passe dans la région.. Les israéliens ont défini deux options: soit la Syrie de Bachar alAssad reste et donc c’est l’axe de résistance qui reste(...) Si la Syrie s'en sort victorieuse elle sera une menace stratégique pour Israel ..
Soit la Syrie tombe entre les mains des miliciens de Daech, cela signifie que la Syrie ne sera plus une menace car les forces takfiristes s’entretueront indéfiniment. Et si elles décident d’attaquer Israël, il est facile pour ce dernier de les frapper.
Donc pour Israël, le deuxième choix est le meilleur..
Raison pour laquelle lorsqu'on parle désormais dans les milieux internationaux de la nécessité que Bachar alAssad reste au pouvoir, ceci ne rend pas du tout Israël heurex, car cela signifie une victoire de la Syrie et donc celle de l’axe de la résistance..
Je pense que la visite de Netanyahou en Russie consiste à savoir jusqu’où Poutine est capable d’aller. Les Israéliens craignent que les armes russes livrées à la Syrie ne tombent entre les mains du Hezbollah sans compter que la présence militaire russe en Syrie réduira la marge de manœuvre des forces de l’air israéliennes dans la région..et donc rien ne sera plus comme avant..
Concernant alAqsa , Israël profite de ce qui se passe dans la région pour poursuivre sa politique de judaïsation et de colonistaion.. quand j’ai accusé dans l’un de mes discours les arabes d'avoir vendu la question palestinienne, les israéliens ont répondu que c’est vrai.. pour les israéliens il n’y a pas de monde arabe.. alAqsa est menacée de destruction et de démolition mais les israéliens savent que cela risque d’être couteux. C’est pourquoi ils violent la sainteté d’alAqsa .. la prière de la fête d’alAdha est une forme de résistance.. les israéliens appréhendent au cas où alAqsa est réellement menacée, que cela ne risque d’évoluer de manière dangereuse.. et donc d’exploser dans la face d’Israël..
La guerre contre Israël n’est pas irrémédiable même si les israéliens insistent sur sa fatalité.. ils en parlent dans le cadre de la guerre psychologique et aussi pour garder leur armée en état d’alerte continu.. Cela dit la probabilité de la guerre est toujours importante et cela nous impose d’être toujours préparé à défendre notre peuple. .. Nous tenons compte des pires probabilités.. car nous savons qu’Israël peut déclencher la guerre quand il le veut et sans raisons.. et donc nous devons être à tout moment prêts..
Pour ce qui est d’alAqsa nous ferons partie de toute action visant à le défendre mais ce n’est pas le moment d’en parler..
Le Yémen
L’avenir du Yémen semble dépendre de la bataille de Ma'reb surtout que l’Arabie et les pays arabes ont concentré leurs forces et multiplié leurs opérations pour la garder sous leur contrôle.. selon mes informations ils ont apporté des combattants de nationalités différentes comme ils l’ont fait en Syrie..
La résistance de l’armée yéménite et des forces populaires (Ansarullah, ndlr) a infligé aux forces de la coalition saoudienne de cuisants échecs.. cela peut ouvrir les portes des négociations..
Ma'reb va dessiner l’avenir de la crise du Yémen.. il faut se rappeler que cela fait six mois que l’armée et les forces populaires sont encerclées par des armées, attaquées par des armes super sopgistiquées etc .. malgré cela, elles ont réussi à pénétrer à l’intérieur de l’Arabie et se sont même emparées de certains villages..
Les images qui montrent une armée saoudienne qui abandonne ses positions et ne défend pas son territoire prouve que l’armée saoudienne n’est qu’une force de l’air..
Aujourd’hui l’armée yéménite et les forces populaires combattent mieux qu’avant. La complexité du terrain a changé mais l’avenir de toute négociation dépend des évolutions sur le terrain.. La solution politique existe mais l’Arabie l'empêche ...
La guerre au Yémen est différente de celle en Libye où le conflit est purement interne.. Depuis le début , il y a une oppression exercée contre un peuple qui n'a fait dès le début que réclamer un partenariat et la paix avec tous ses voisins.. ce peuple a été puni à cause de sa position politique, et aussi de son soutien à l’axe de la résistance, car sa ligne politique est opposée à l’axe américain .. C’est ce qui nous a poussé à soutenir le Yémen car la bataille est liée a la question palestinienne , à la résistance..
Le Bahreïn :
Depuis le début du mouvement de protestation, l’oppression envers ce peuple était motivée par le confessionnalisme, car on a attribué à sa révolution une couleur confessionnelle et on a misé sur le désistement du peuple, sous la pression des mesures de répression..
Le prince Nayef avait proposé comme solution pour le Bahreïn que les gens rentrent chez eux.. alors que le régime syrien avait accepté de s’assoir autour d’une table pour discuter de leurs revendications..Mais, à Bahreïn, le régime saoudien a imposé une autre solution .... il est normal que le régime du Bahreïn soit aujourd’hui dans l’impasse … Tôt ou tard, il sera confronté à une réalité incontournable: celle de discuter avec le peuple et de répondre à ses revendications..
Le Liban:
La table ronde offre l’espoir de trouver des solutions.. mais pas dans tous les dossiers mais la table a un but.. elle est l’idée de Nabih Berri et on l’a encouragé dans le cadre de trouver une solution à la crise mais certes pas pour faire passer le temps ..
L’Iran ne s’ingère pas au Liban c’est nous qui décidons au Liban "en libanais" et donc il n’y a pas de priorité libanaise pour les iraniens ..
Concernant l’Arabie c’est différent car l’Arabie s’ingère dans les affaires internes du Liban et suit les détails et s’impose sur ses alliés locaux..
Le fait de choisir comme candidat le général Aoun est lié aux qualités dont jouit le général Aoun et donc nous élisons un président qui ne peut pas être acheté, qui ne plie pas, qui n’a pas peur de défier les menaces, d’affronter les dangers ...
Nous pensons que les chances pour lui d’être élu président sont toujours valables.. Certains lient la question présidentielle à la conjoncture régionale. Or nous pensons que les événements régionaux sont en notre faveur et les chances de Aoun seront plus grandes…
Le général Aoun est un homme réellement indépendant et autonome; il n’est lié à aucun pays .. il est suffisamment courageux pour affronter n’importe quel situation..
Il n’y a pas de limites temporelles à sa candidature c’est le général qui décide s’il veut la retirer pas nous sommes avec lui sans limites..
Il y a une recette pour tout règlement d'une crise dans un pays… celle de revenir au peuple.. notre problème c’est que notre constitution ne mentionne pas de référendum alors quand dans la majorité des pays du monde, il y a une constitution, des élections, un référendum etc.. Au Liban si on veut modifier la Constitution on revient au parlement. Il n’y a aucune consultation du peuple et sa seule expression est quand il élit le parlement..
L’entrée à la démocratie doit se faire par une loi électorale fondée sur la proportionnalité car elle offre une chance pour tout le monde de se faire représenter ou élire.. Elle permet à de nouvelles catégories de personnes d’être présentes au sein du parlement.. et de pallier à la division au sein du parlement entre les grands partis.. la proportionnalité instaure un véritable partenariat au sein du pouvoir..
Celui qui refuse la proportionnalité a des tendances dictatoriales, car il refuse le partenariat au sein de sa communauté. Il veut s'accapparer sa communauté, et refuse une vois dissonnante. Certains affirment être non représentés, or ils le sont mais ils ont vendu leurs voix pour cent dollars ou pour 5000 dollars à celui qui va décider à leur place..
Pour ceux qui disent que l'armement de la Résistance entrave le partenariat dans le pays, nous disons qu'en 2005, nos armes n'ont pas empêché l’équipe de Seniora d'avoir la majorité, nos armes n’étaient pas un obstacle et donc l'argument des armes ne tient pas.. de plus nous n’avons aucun problème avec le fait que la proportionnalité baisse le nombre de nos sièges au parlement ..
L’efficacité de la table ronde entre le Hezbollah et le courant du Futur réside dans le fait qu’elle réduit les tensions dans la rue et permet une certaine communication ne serait ce que pour briser la glace..
LES MANIFESTATIONS
Interrogé sur le mouvement de protestation qui a éclaté au Liban, contre la corruption, la désagrégation de l'Etat libanais, et l'absence des besoins de première nécessité comme l'électricité, le gaz et autre, il a indiqué:
Quand le mouvement populaire a commencé, nous avons adopté une position neutre car nous ne connaissions rien de ce mouvement, de ses chefs, de ses objectifs, sauf que ses slogans étaient justes..
Mais quand le mouvement a évolué et ses dirigeants nous ont demandé de participer aux protestations.. nous nous sommes arrêtés car nous ne suivons personne, pas n’importe qui et pas n’importe comment..
En ce qui nous concerne, n’importe quel mouvement qui pose des revendications réelles et justes nous le soutenons sans plus..
Nous sommes au Hezbollah contre toute participation dans n’importe quel mouvement car notre participation risque de saboter le mouvement de protestation populaire. Ce mouvement sera accusé d’être au service du Hezbollah tout comme cela s’est produit dans le dernier mouvement de protestation où des voix l’on accusé d’être un second 8 Mai.
N’importe quel mouvement populaire n’a aucun intérêt à nous demander de participer avec lui dans ses marches de protestation.. car il sera confessionalisé en lui attribuant une identité purement chiite..
Ce mouvement est composé de jeunes qui n’ont rien avoir l’extérieur.. telle est notre position nous ne sommes pas opposés à ses revendications nous les encourageons sans plus..
Ce n'est pas vrai que le Hezbollah ne s’est pas retiré de la scène sociale et se désiste de ses responsablité à l'égard des gens. En tant que Hezbollah, nous avons toujours été préoccupés et concernés par les questions sociales de notre peuple.. Le Hezbollah est celui qui a le plus offert de sacrifices dans ce domaine: par exemple les agressions israéliennes et la reconstruction du Liban-sud , de la banlieue, nous avons tout assumé.. nous avons dépensé de l’argent que nous avons pris de l’Iran sur Liban..
Malheureusement ceproblème réside dans l 'Etat libanais qui est absent à cause de sa structure confessionnelle..Cette structure empêche les consensus, et permet aux uns et autres de faire avorter les projets proposés par les uns pour le bien-être des gens.
Nous sommes entrés au gouvernement afin de préserver la stabilité sécuritaire du pays, la paix civile..
L’expérience a prouvé notre juste choix car durant la guerre de 2006 notre présence au sein du gouvernement a évité une catastrophe.. Paradoxalement quand nous étions en dehors du gouvernement ils ont pris la décision du 5 mai concernant la question des câbles téléphoniques et qui a provoqué les incidents du 7 mai..
Pour ce qui est de la corruption, la réforme ne commence pas par le gouvernement mais par le parlement..
La lutte contre la corruption est un grand débat.Il dépasse nos capacités à nous seuls. Nous sommes un parti avec des effectifs et des capacités modestes. C'est nous qui assumons la responsabilité de la défense de nos frontières que ce soit avec Israël ou avec la Syrie. Cela exige de gros efforts humains, logistiques, militaires.. nous veillons aussi à la sécurité interne du pays ... et nous assumons notre rôle politique.. nous on ne peut pas tout assumer..
Nous ne pouvons certes pas tout faire. Pour ceux qui nous proposent de faire part à la bataille contre la corruption nous disons, assumez donc cette bataille sans nous. Nous avons assez de responsabilités, et nous vous soutiendrons par derrière.
En ce qui nous concerne, dans le gouvernement, jamais nous ne laissons passer des projets dans lesquels nous flairons un brin de corruption. Nous mettons directement en garde les concernés.