La différence entre lui et son prédécesseur Martin Dempsey
Le général des Marines Joe Dunford, 59 ans, surnommé "Joe le Bagarreur", est devenu vendredi le nouveau chef d'état-major inter-armées américain, en remplacement du général Martin Dempsey arrivé au bout de son mandat.
Le général Dunford a prêté vendredi après-midi serment devant le président Barack Obama et le secrétaire à la Défense Ashton Carter, lors d'une cérémonie en Virginie (est) sur la base militaire Henderson-Myer.
Le chef d'état-major inter-armées est le plus haut gradé américain, principal conseiller militaire du président qui exerce une influence considérable sur l'administration.
Il n'a toutefois pas de responsabilité opérationnelle directe, le gouvernement donnant ses ordres directement aux grands commandements américains comme celui du Moyen-Orient (Centcom).
Le général Dunford bénéficie de la confiance du président Obama, acquise alors qu'il était le commandant des forces américaines et de l'Otan en Afghanistan, de février 2013 à août 2014.
Le général avait alors supervisé le retrait des dizaines de milliers de soldats américains, laissant la place aux forces afghanes dans le combat contre les talibans. Il avait persuadé la Maison Blanche de laisser sur place environ 10.000 hommes, une force dont l'avenir va devoir être prochainement déterminé.
Parmi les autres dossiers que le nouveau chef d'état-major inter-armée devra gérer, l'engagement militaire contre le groupe Etat islamique en Syrie et en Irak, aux résultats controversés, et l'incertitude budgétaire.
Le budget militaire américain risque des coupes douloureuses si les républicains et la Maison Blanche ne trouvent pas un accord général sur le budget fédéral.
A court terme, le général Dunford devra aussi gérer le dossier de l'ouverture aux femmes de tous les postes de combat.
En tant que commandant des Marines, son poste jusqu'à cette semaine, il a souhaité que l'infanterie du Corps reste exclusivement masculine, en contradiction avec les orientations fixées par l'administration Obama. Le secrétaire à la Défense devra prendre une décision définitive en janvier 2016.
Joe Dunford, apprécié par sa base, avait gagné son surnom de "bagarreur" en 2003 en Irak, où il commandait un régiment de Marines.
Mais il est aussi reconnu pour son affabilité. "Il sait vous dire que votre bébé est très laid sans vous vexer", a résumé à l'AFP Ben Connable, un analyste de la Rand corporation.
Le général Martin Dempsey, en poste depuis quatre ans, s'était attiré les critiques des "faucons" républicains comme John McCain, le président de la commission des forces armées du Sénat.
Comme le président Obama, le général Dempsey n'était pas favorable à l'envoi de troupes au sol américaines contre le groupe Etat islamique, considérant qu’ils revenaient aux forces locales de faire le travail.
Le général Dempsey n'avait pourtant pas hésité à se démarquer parfois de la Maison Blanche, s'affirmant favorable à la fourniture d'armements à l'Ukraine face aux séparatistes pro-russes. Il n'avait pas écarté non plus l'hypothèse d'envoyer certaines forces spéciales sur le terrain en Irak.